Fonds de tiroir

 Le 1er février dernier, la «Tribune de Genève» éditorialisait, après la victoire du PS aux législatives portugaises, sous le titre «l'Europe socialiste rêve du Portugal». Un peu plus de deux mois après, on ne sait quel rêve fait la France socialiste, mais il doit avoir un goût de sau-dade et un fonds musical de fado. Au Portugal, il y a deux mois, le PS obtenait 41,7 % des suffrages et 117 des 230 sièges au parlement. Et il y a deux jours, la candidate du PS français ramait à 1,7 % des suffrages et le parti se demandait comment il allait pouvoir sauver son groupe parlementaire. Pendant quoi, la social-démocratie gouverne, seule ou en coalition, la Suède, l'Allemagne, l'Espagne, le Portugal, la Norvège, le Danemark et la Finlande. Et même la Suisse... c'est bien dire l'état dans lequel se trouve le PS français, non ?

Le Conseil d'Etat genevois a admis qu'un passage piétons sur cinq (19%) ne respectait pas les normes de distance et de visibilité qui leur sont imposées. En 2021, 82 piétons ont été accidentés, dont au moins 54 sur un passage piéton. Et 47 piétons ont été gravement blessés. En 2019, 132 passages piétons ne correspondaient pas aux normes, une cinquantaine y ont été soumis, ou déplacés, ou sup-primés. Le problème, c'est que les routes cantonales ne sont traversées que par 29 % des passages piétons non régulés par des feux, et que tous les autres sont situés sur des routes communales. Mais tout de même soumis à une autorisation canto-nale. Bon, voilà, on va demander à la Ville de nous faire un état précis de la situation sur son territoire et des moyens d'y remédier. Quoique le meilleur moyen, on le connait déjà : rendre le passage piéton inutile en rendant la rue piétonne... Simple, non ?

Allez, on va se faire un peu plaisir avec les résultats du premier tour de l'élection présidentielle française. Non pas les résultats des Français de France, mais ceux des Français de Suisse romande, qui ont voté à Genève, l'arrondissement consulaire de Genève étant le plus important au monde (logique, pour la capitale mondiale du monde mondial) avec presque 124'000 électeurs et trices inscrit.e.s, dont 44,23% ont effecti-vement voté, ce qui est au-dessus de la participation moyenne des Français de l'étranger. Donc, en Romandie, comme prévu, Macron sort en tête, avec 44,13% des suffrages. C'est après, que ça devient intéressant : le deu-xième, c'est Mélenchon, avec 18,86% des suffrages. Et Le Pen, alors ? Elle se traîne en cinquième position, avec 7,63% des suffrages, devancée par Zemmour (8,73%) et Jadot (8,25%). Derrière, on trouve encore Pécresse (4,65%), Ducon-Gnangnan (2,18%), Hidalgo (1,94%) et Lassalle 81,8%). Le candidat coco et les deux trotsks sont en dessous du pourcent. Alors, c'est pas qu'on soit particulièrement satisfaits du triomphe romand de Macron et du résultat de Zemmour, c'est juste qu'on se dit que si on ne faisait élire la présidence française que par les Français de Suisse romande, on risquerait pas de retrouver la France présidée par une Le Pen...

Selon un sondage Tamedia de fin mars, 78 % des Suisses et des Suissesses soutiennent l'activation pour les réfu-giés et réfugiées ukrainien.nes (mais eux et elles seul.e.s) du statut de protection S, qui leur permet d'obte-nir l'asile sans avoir à subir la procé-dure ordinaire. Même une majorité des sympathisants UDC (52 %) y souscrivent. Mais une majorité (66 %) des sondé.e.s refusent (quoique la majorité des socialistes et les Vert.e.s l'acceptent) d'étendre cette mesure à d'autres populations en exode, comme les Afghan.e.s ou les Syrien.ne.s. On est solidaires, en Suisse. Mais avec des gens qui nous ressemblent, faut quand même pas exagérer.. 

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