Fonds de tiroir

 Le Tribunal administratif de Genève avait, à l'appel du TCS, sommé le canton d'effacer la piste cyclable créée au moment de la première vague du Covid pour permettre aux cyclistes de se rendre directement de Plainpalais à la gare de Cornavin, sans avoir à rouler sur les trottoirs du pont de la Coulouvrenière ou faire le tour du quartier des banques pour éviter la circulation automo-bile. Contre cette décision du TA, le canton avait déjà fait recours. Et à ce recours vient de s'ajouter ceux de douze associations de piétons, de cyclistes et d'habitants, qui tiennent à défendre la sécurité des cyclistes en les séparant de la circulation automobile, et la sécurité des piétons en les séparant de la circulation cycliste. Un impératif simple, mais que le Tribunal administratif a évacué de sa réflexion (si réflexion il y a eu) en se basant sur une loi vieille de plus de cinquante ans -nous venant donc du temps du «tout bagnole»... Comme l'a résumé Caroline Marti, de l'ATE, le rôle positif de tels aménagements est «une raison pour en créer davantage plutôt que de les supprimer». Ils se déplacent comment, les juges du TA ? En SUV ? ou en Citroën 15 Traction avant ?

Imaginons : le plus grand parti de droite rêve d'une alliance de toute la droite et du centre pour majoriser la gauche. Cette alliance implique celle d'un parti de la droite de la droite avec un parti du centre. Qui rechigne, n'en voyant ni l'utilité, ni même la légitimité, vu les divergences abyssales (sur l'Europe, la mobilité, l'école, les sujets sociétaux) qui le sépare de son putatif allié de la droite de la droite. On est où ? en France ? Ben non, on est à G'nêêêve. Où, notez bien, à la gauche de la gauche, on patauge dans les mêmes états d'âme.

A l'heure où l'on écrit, on n'a pas encore le résultat d'élections régio-nales britanniques qui pourraient être carrément historiques, en Irlande du Nord. Où le vieux parti républicain, nationaliste, unioniste (avec la République d'Irlande) Sinn Féin pourrait devenir le premier parti, et sa dirigeante Michelle O'Neill devenir Premier ministre de la province, séparée du reste de l'Irlande par les britanniques en 1921. Sinn Féin était crédité dans tous les sondages d'une large avance (jusqu'à dix points) sur son adver-saire, le DUP (unioniste avec la Grande-Bretagne), après avoir fait une campagne axée sur les questions sociales (hausse des prix, emploi, logement, système de santé) et les conséquences du Brexit (que l'Irlande du Nord avait refusé, alors que le DUP l'appelait à l'accepter) sans avoir eu besoin de mettre en avant son projet d'unification de toute l'Irlande après un référendum d'au-todétermination, et donc de sépara-tion d'avec le Royaume «Uni» ( Sinn Féin a fait élire sept députés au parlement britannique, mais ils refusent d'y sièger puisqu'ils n'en reconnaissent pas la légitimité sur l'Irlande du Nord. Comme les nationalistes écossais ont aussi, de leur côté, un même projet de référendum, le mandat de Boris Johnson pourrait être celui de la réduction du «Royaume Uni» à l'Angleterre et au Pays de Galles (où un parti nationaliste, le Plaid Cymru) existe également...). Autant dire qu'on espère bien que les Fenians vont les gagner, ces élections... On vous tiendra au courant. Peut-être. S'ils les gagnent. On va faire provision de Guinness et de Poteen. Au cas où. Slàinte !

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