Renforcer l’AVS au lieu de repousser l’âge de la retraite
Signez l'initiative BNS !
Une initiative de l'Union Syndicale, soutenue par
le PS, propose de faire contribuer la Banque nationale au
financement de l'AVS, en redistribuant chaque année une part de
son bénéfice supplémentaire à celle qu'elle redistribue déjà à
la Confédération et aux cantons. L'USS évalue ainsi à deux
milliards par année cette contribution nouvelle, qui ne
réduirait pas celle aux cantons mais uniquement celle à la
Confédération et ne serait prélevée que si les réserves de l'AVS
sont élevées. La réserve de distribution de la BNS se montait à
120 milliards à la fin de 2020, et elle dégage un bénéfice
annuel de 40 milliards, sur un bilan de mille milliards... L'USS
note que les 26 milliards de bénéfices engrangés par la BNS pour
la seule année 2021 couvriraient les besoins de l'AVS pour dix
ans. Et que la BNS avait, fin 2021, plus de 100 milliards de
francs de réserves. On télécharge l'initiative ici : https://initiative-bns.ch/
La banque nationale peut contribuer à une cause
nationale...
La gauche politique et syndicale lance donc une
initiative proposant qu'une partie des bénéfices de la Banque
nationale suisse (BNS) soient utilisés pour renforcer le premier
pilier du système suisse de retraite, l'AVS. Les bénéfices de la
BNS sont considérables : son bilan s'élève à près de mille
milliards de francs (ou d'euros, ou de dollars) et les taux
d'intérêt négatifs ont encore gonflé ses bénéfices (entre 2015 et 2021, ils ont rapporté pas moins de 11,3
milliards de francs à la BNS). Si cette banque veut vraiment
porter le qualificatif de son nom, "nationale", elle peut, elle
doit pouvoir contribuer au respect d'une obligation nationale,
puisque d'une obligation constitutionnelle : la rente AVS doit garantir le minimum vital. Ce
principe n'est toujours pas respecté, la rente AVS atteint
péniblement que 1800 francs, soit moins que le minimum vital, et
cinq fois moins que le salaire moyen (et ce pourcentage est en
baisse). Il faut donc de toute urgence augmenter les rentes
AVS, et non pas les diminuer, et assurer leur versement dès
l'âge actuel y donnant droit, au lieu que le repousser d'un an
pour les femmes, avec des rentes encore plus basses qu’elles ne
le sont déjà. Les
prestations de l’AVS ne suivent déjà pas l'augmentation du
coût de la vie et les rente du deuxième pilier (dont tous les
retraités ne bénéficient pas) sont en chute libre. Beaucoup de
retraité-e-s n’ont tout simplement plus assez d’argent pour
vivre, et plus nombreux encore sont ceux dont le revenu
n'atteint le minimum vital que grâce aux prestations
complémentaires fédérales et cantonales, voire municipales
(comme en Ville de Genève).
Une AVS forte est indispensable. L'essentiel de son financement est assuré par le système même sur lequel elle repose (les actifs et leurs employeurs paient pour les retraités), ses réserves atteignent presque les 50 milliards et elle a encaissé un bénéfice de plus de deux milliards en 2021, mais l'adaptation de ses rentes, et le maintien du droit actuel à la retraite sans report de son âge, nécessitent un financement additionnel. Ce financement, la Banque nationale peut y contribuer, par une part de ses bénéfices, de l'ordre de deux milliards par an, sans que sa fortune en souffre le moins du monde : Sa réserve pour distributions futures demeure à un niveau historique.
L'initiative proposant cette
contribution de la BNS au financement de l'AVS n'atteint en
rien à
l’indépendance de sa politique monétaire, ni à sa politique
de placement ou de constitution de provisions, la distribution
des bénéfices à l’AVS n’aurait lieu que si les réserves de la
Banque nationale sont particulièrement élevées et la part
actuelle des cantons aux distributions serait garantie. "Les
bénéfices de la Banque nationale appartiennent à la population"
estiment les initiants"... une manière de dire que la Banque...
nationale est la banque... de la nation, et qu'elle peut donc
contribuer à une cause... nationale...
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