Fonds de tiroir

 Or donc, le Conseil municipal de la capitale mondiale du monde mondial, et du dégrappage du bitume, est convoqué en séances extraordinaires mardi prochain. Pour quoi ? Pour rien. Pour des prunes. Ou pour des jetons de présence (faut bien les payer, les prunes). A l'ordre du jour, une motion acratopège de la droite municipale (UDC, MCG, «Centre» droitisé et PLR) qui demande au Conseil administratif de donner des réponses «quant aux questions sou-levées par la presse» (à propos du dégrappage du bitume pâquisard et de la position de la Conseillère administrative Frédérique Perler) et de maintenir la plainte pénale qu'il avait déposée contre les «dégrappeurs»... et qu'il a retirée. Comme il  ne s'agit que d'une motion (il ne peut pas s'agir d'autre chose, le Conseil municipal ne peut pas déposer plainte au nom de la Ville), le Conseil administratif en fait ce qu'il veut (un vieux reste de bonne éducation nous dissuade de lui suggérer clairement ce qu'il devrait en faire). Quant aux considérants de la motion, ils se résument à deux phrases, dont la première signale que ses auteurs écoutent la radio romande et lisent la presse. Il fallait bien une séance extraordinaire du Conseil munici-pal pour qu'ils puissent nous faire le résumé de leurs lectures.

Les socialistes vaudois avaient un gros dilemme : qui désigner comme candidat du parti au Conseil des Etats, lors des élections fédérales de l'année prochaine, pour récupérer le siège perdu en 2019 ? Pierre-Yves Maillard, président de l'Union Syndi-cale Suisse, Conseiller national, ou Roger Nordmann, Conseiller natio-nal et chef du groupe socialiste au parlement ? Y'a problème, parce que Nordmann ne peut pas, selon les statuts du PS, se présenter pour un cinquième mandat consécutif : il avait déjà bénéficié d'une dérogation, autorisée par les statuts, en 2019 pour se présenter à un troisième mandat, mais les statuts ne permettent pas une nouvelle dérogation. Les socialos vaudois ont phosphoré, et ont trouvé une solution capillotractée : lui accorder quand même une deuxième dérogation, en échange du retrait de sa candidature au Conseil des Etats. Solution acceptée de justesse (pour sept voix) par l'Assemblée des délégués, la Jeunesse socialiste ayant pourtant rappelé que le slogan du parti est  «pour toutes et tous, sans privilèges». Doutent de rien, ces jeunes : rappeler des grands principes à un parti un an avant des élections...

Lourde défaite des hérauts de l'orthographe historique devant la commission interparlementaire char-gée de la surveillance d'Harmos (le plan d'étude harmonisé romand) : un postulat qu'ils avaient déposé pour que la Conférence intercantonale de l'instruction publique des cantons romands et du Tessin revienne sur sa décision d'introduire l'orthographe rectifiée, a été refusé. Ladite orthog-raphe rectifiée pourrait donc être appliquée dès la rentrée 2023. Elle ne concerne d'ailleurs que 0,4 % du vocabulaire français des dictionnaires Larousse et Robert... Le député PLR genevois Jean Romain s'inquiète: «nous retrouver avec deux orthog-raphe, celle de l'école et celle de la littérature, ne fait aucun sens». C'est pourtant déjà le cas depuis le XIXe siècle, pour tout ce qui concerne la littérature des siècles précédents... essayez-donc de lire Villon avec l'orthographe originale... «Frères humains qui après nous vivez, n'ayez les cuers contre nous endurcis, car se pitié de nous povres avez, Dieu en aura plus tost de vous mercis»...


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