Fonds de tiroir
A Genève, on ne fait pas que dégrapper le bitume pour planter des fleurs. On plante aussi des arbres sans autorisation. Et ça ne réjouit pas la Ville, même pas le Conseiller admi-nistratif Alfonso Gomez, en charge de l'environnement, ni le chef du Service des Espaces Verts. Même si ce plantage clandestin a été fait «avec beaucoup de professionnalisme». Seulement voilà : les arbres, il faut les planter profond, et ils ont des racines, et dans le sous-sol, y'a des réseaux de gaz, d'eau, d'électricité, de fibres optiques. Et les racines, ça pousse aussi. Ben, c'est justement pour ça que la Conseillère administrative Frédérique Perler a dissuadé les dégrappeurs des Pâquis de planter trop profond. Et ça lui a valu une volée de bois vert, même pas récupéré sur un arbre planté clandestinement... Faudrait savoir ce qu'on veut, quand même...
Le Conseil d'Etat a confirmé l'aboutissement du référendum
contre la délibération du Conseil municipal de la Ville de
Genève, du 8 mars 2022, adoptant le règlement relatif à la mise
en œuvre de l'initiative populaire municipale IN-6 «Genève zéro
pub – libérons nos rues de la publicité com-merciale! ». On
votera le 12 mars (seule la Ville de Genève votera). On sera en
pleine campagne électorale cantonale (renouvel-lement du Grand
Conseil et du Conseil d'Etat), ça l'égaiera...
C'est «Le Courrier» qui nous l'apprenait le 10 juin : à Zurich
et à Bâle, un «erouv», c'est-à-dire un périmètre permettant aux
juifs (très) pratiquants d'exercer pendant le sabbat des
activités en principe proscrites par le sabbat, à commencer par
un travail, mais aussi porter ou pousser un objet, et donc
promener un enfant dans une poussette ou se déplacer avec un
déambulateur, pour-rait être instauré, comme cela a déjà été
fait à La Chaux de Fonds. Il s'agit d'une sorte de frontière
invisible délimitant, par exemple par un simple fil nylon, une
zone privée. Il doit être approuvé par les autorités religieuses
(à Zurich, les quatre com-munautés juives, de la plus libérale à
la plus orthodoxe, soutiennent le projet) mais aussi les
autorités locales (municipales). A Bâle, le périmètre prévu
mesurerait 16 kilomètres, soit la plus grande partie du quartier
du GrossBasel. A Zurich, il mesurerait 18 kilomètres et
couvrirait 14 km2. Il n'y a pas de projet de ce genre à Genève.
Parce que personne n'y a pensé ? Ou parce que la compatibilité
de cette sorte de marquage religieux, même invisible aux
non-pratiquants, de l'espace public, est assez difficilement
compatible avec la loi sur la laïcité. Mais on s'interroge :
est-ce qu'un bon dégrappage à la pâquisarde, mais kasher,
pourrait résoudre le problème ?
Quant au fameux dégrappage bitumicide aux Pâquis, on a appris que la réparation du bitume mis à mal sur une profondeur de 7 cm et un volume de 0,5m3, allait coûter 3800 balles. Et que l'enquête confiée à un juge à la retraite devrait coûter 10'000 balles. Et la séance extraordinaire du Conseil municipal exigée par la droite pourrait coûter 50'000 balles... On ne sait pas qui va payer, mais on sait qu'avec nos jetons de présence, si jamais il vient à l'idée de qui que ce soit de faire payer quoi que ce soit aux militantes et militants qui ont commis le forfait, on devrait pouvoir payer pour eux... La droite munici-pale avait fait convoquer le Conseil municipal en séances extraordinaires pour que l'Exécutif donne «des réponses claires quant aux questions soulevées par la presse» et maintienne la plainte pénale qu'il avait déposée, puis retirée. Et qu'il ne pouvait donc pas redéposer puisqu'on ne peut pas redéposer une plainte retirée. Donc, la séance pour rien a eu lieu. Et a tenu toutes ses promesses : elle n'a aboutit à rien. La droite en a pris «acte avec tristesse et consternation». Il y a de quoi -mais la faute à qui ?
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