Fonds de tiroir

 Dégrappage politique chez les Verts genevois : après le Conseiller municipal Yves Herren, le député Boris Calame quitte le parti, dont il dénonce «le positionnement à l'extrême-gauche de l'échiquier politique genevois» (l'extrême-gauche d'un l'échiquier, c'est la place d'une tour ou d'un pion). Les Verts, à l'extrême-gauche ? on s'autorisera à ricaner, vu leur positionnement de comptables bornés sur le passage aux 32 heures hebdo de travail ou l'internalisation du personnel de nettoyage des locaux de la Ville...Bon, bref, Boris Calame démissionne et explique que les «Verts urbains d'aujourd'hui s'éloignent drastiquement de la réalité des champs». Bref, des rats des villes qui méprisent les campagnols. Mais il ne démissionne que du parti, le député, pas du parlement : il reste au Grand Conseil, comme député indépendant. Et n'exclut pas de rejoindre les Verts libéraux. Que personne en effet ne songera à accuser d'être à «l'extrême-gauche». Ni même à gauche. A peine d'être Verts. Et encore : en surface. Pas des Verts pastèques (verts à l'extérieur), plutôt des Verts courgettes (verts à l'extérieur, incolores à l'intérieur).

Au centre, pas géographique mais politique, de Genève, en ce moment, il y a un quartier : les Pâquis. Où des militants dégrappent le bitume pour planter des fleurs, faute de pouvoir planter des arbres, où la Ville s'apprête à fermer le préau de l'école, pour en chasser les dealers et les consommateurs de crack, et où pour couronner le tout, une association, SGS Solidarité Pâquis, qui distribue au quotidien des secours alimentaires aux plus précarisés, et fait de la méduiation de terrain, a été priée (c'est-à-dire contrainte) de déplacer un stand, de la proximité immédiate de l'école à quelques dizaines de mètres plus bas. L'association s'y installait trois fois par semaine précisément parce que cette zone est un concentré de précarités, et que s'y installer permettait de dissuader les toxicos de prendre leur dose dans la rue, et de  «pacifier l'espace » au moment de l'entrée et de la sortie des enfants de l'école.  Le lieu où se concentrent les problèmes, c'est bien le lieu où on peut contribuer à les résoudre, non ? Ben non, semblent croire les services municipaux... et les parents d'élèves de l'école... à l'écoute de qui sont les autorités municipales. Vu que les parents d'élèves, ils votent, eux...

Dans une génération, Genève sera encore plus grande qu'elle est déjà -si, si, c'est possible : selon l'Office cantonal de la statistique, il aura entre 1'208'000 et 1'407'000 habitants dans l’Espace transfron-talier genevois (canton de Genève, district de Nyon et zone d’emploi du Genevois français) à l’horizon 2050, à raison de 191'000 à 390'000 habitants supplementaires chaque année. Cet accroissement démogra-phique dépendrait essentiellement des nouveaux arrivants dans le territoire. Ces derniers étant en général plutôt jeunes, ils contribuent à réduire le vieillissement de la population et à l’accroissement du taux de fécondité. Mais cela ne suffira pas à inverser la tendance au vieillissement de la population -seulement à le freiner : selon le scénario moyen, la popu-lation des 65 ans ou plus passerait le cap des 200 000 personnes dès 2031 et le nombre de personnes de 80 ans ou plus doublerait d’ici à 2043. Et on en sera. Si on claque pas avant -mais comme on mène une vie très saine, y'a pas de raison.

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