Brèves Troubles

 Causons pognon : L'office cantonal des statistiques indique qu'en 2020, le salaire mensuel médian dans le canton de Genève atteignait 7 555 francs pour 40 heures de travail par semaine (y compris cotisations sociales, indemnités, 1/12 du treizième salaire et 1/12 des prestations non périodiques versées durant l’année). Les 10 % les mieux payés touchaient plus de 14 628 francs les 10 % les moins bien rémunérés gagnaient moins de 4 518 francs. Ainsi, l'inégalité entre les moins bien et les mieux payés s'établissait à 3,2, comme en 2018. Toutefois, Il existe de fortes disparités selon les branches économiques. Les télécommunications (salaire médian : 12 181 francs), les services financiers (11 820 francs) et le commerce de gros (10 201 francs), qui couvre des activités liées au négoce, offrent les salaires les plus élevés. A l’opposé, les salaires les plus faibles se trouvent dans l’industrie alimentaire (salaire médian : 4 329 francs), l'industrie du textile et de l'habillement (4 384 francs), l’hébergement et restauration (4 538 francs) ainsi que les autres services personnels (4 130 francs), qui englobent notamment la blanchisserie-teinturerie ainsi que la coiffure et les soins de beauté. On notera que ces salaires médians datent d'avant l'introduction du salaire minimum, qui impose un salaire plancher équivalant de fait au salaire médian du secteur où les salaires sont les plus bas...Le salaire médian des femmes était, en 2020, inférieur de 2,1 % à celui des hommes. La différence était de 3,4 % en 2018 et de 5,3 % en 2016. La part des bas salaires – salaires inférieurs à deux tiers du salaire médian de l’ensemble de l’économie genevoise, soit 5 037 francs en 2020 – s’établit à 18,4 %. Cette part était de 17,8 % en 2018, Parmi les salariés touchant un bas salaire, les femmes et les étrangers sont surreprésentés. En effet, la part des salaires inférieurs à ce seuil s’élève à 21,3 % parmi les femmes (contre 16,1% parmi les hommes) et à 23,5 % parmi les étrangers (contre 12,2 % parmi les Suisses). Plus d'un tiers des salariés (36 %) touchent des prestations non périodiques (par exemple bonus, participation au bénéfice, indemnités à l’engagement ou de départ et indemnités des membres du conseil d’administration). Le montant annuel moyen de ces prestations s’établit à 18 511 francs, mais il cache des situations très différentes. En effet, si la moitié des versements restent inférieurs ou égaux à 4 357 francs (valeur médiane), au sommet de la distribution, 1 % des bénéficiaires de ce type de prestations (99e percentile) touchent plus de 240 245 francs. Voilà pour Genève. Un canton riche, avec des salaires en moyenne ou en médiane plus élevés que partout ailleurs en Suisse, mais où, comme le rappelait la députée d'Ensemble à gauche Jocelyne Haller, «le risque (de) devenir pauvre est de 30 % plus élevé que dans le reste de la Suisse»... Un pays où pour certains, ce risque est assez faible, comme pour les dirigeants des grandes entreprises publiques : en comptant tout (salaire fixe, revenu variable lié aux résultats, versements au 2e pilier, abonnement CFF 1ère classe, indemnités diverses et variées, téléphone et bagnole de fonction mais utilisables à des fins privées), le rapport annuel de la Confédération nous apprend que Vincent Ducrot, directeur des CFF, a touché en 2021 une rémunération totale de 922'000 francs dont 633'000 francs de salaire fixe. Hansruedi Köng, directeur de PostFinance, 832'000 francs, et même 991'000 francs si on tient compte des versements pour la prévoyance professionnelle. Roberto Cirillo, directeur de la Poste, 821'000 francs par an, dont 671'000 francs de fixe. Gilles Marchand, directeur de la SSR, modestement 534'000 francs par an, dont 395'000 francs de fixe. Oualà, c'était notre rubrique : la vie des pauvres.

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