Fonds de tiroir

 Le 5 juillet, un aviateur suisse est parti d'Ecuvillens pour rallier Chatellerault, dans l'ouest de la France., Mais il n'a pas pu : il a été intercepté par la sécurité aérienne française, et contraint pas des avions de combat d'atterrir à Thouars, parce qu'il avait survolé un aérodrome militaire, à Avord. Un grave incident militaire ? Ben non, une erreur de transmission. Dont on ne parlerait pas si l'aviateur suisse ne s'appelait pas Alain Berset et n'était pas Conseiller fédéral. Un grave incident diplomatique, alors ? Même pas : juste une erreur de la sécurité aérienne française, qui s'est trompée dans l'identification de l'avion de Berset, en appelant par trois fois l'avion HB-TOR au lieu de l'avion HB_TDR (celui de Berset) pour lui demander d'aller voler ailleurs. Du coup, Berset n'avait pas répondu, puisqu'il n'e savait pas que c'était à lui qu'on s'adressait. Et puisqu'il n'avait pas répondu, la chasse française l'a contraint à se poser et il a été contrôlé par la gendarmerie. On imagine la scène : «vous êtes qui ?», demande un gendarme, «un terro-riste, un trafiquant, un oligarque russe?»... «ben non», répond Berset, «je suis le ministre suisse de la Santé»... «Ah ouais, c'est pas la même chose... on s'excuse, même si vous êtes socialiste»... «Bah, si peu...» se défend Berset avant de reprendre son avion... C'était l'été, les vacances, faisait chaud, c'était une information capitale...

On avait entamé les vacances (étymologiquement, les vacances, c'est le vide...) avec le  «dégrappage» du bitume des Pâquis, on l'a continué avec la découverte du cimentage et du pavage du dernier carré vert du Bourg-de-Four, celui où était implantée depuis bientôt cinquante ans la statue de Schwarz,  «Clémentine». C'étaient 24m2 d'herbe au milieu de l' hectare de bitume et de pavés de la plus ancienne place de Genève (elle doit avoir 2000 ans...). Et tout soudain, tout le monde tombe des nues :  «ce sarcophage (est) dommageable pour l'arbre (et) va à l'encontre de notre volonté de végétaliser la Ville» à raison de 10'000 m2 de voirie par an, réagit le Conseiller administratif Alfonso Gomez... Mais qui est le coupable du sarcophage ? le prédécesseur d'Alfonso Gomez à la tête du département de tutelle du Service des Espaces Verts, le Conseiller administratif Guillaume Barazzone ? Ben non, les travaux ont été engagés en 2021, après son départ et celui de Rémy Pagani, responsable de l'Aménagement. Frédérique Perler, alors, qui a succédé à Pagani ? Mais faudrait savoir de quoi on l'accuse, Fred : de soutenir un dégrappage aux Pâquis ou de grapper au Bourg de Four ? Barazzone croit se souvenir que le cimentage et le pavage auraient été effectué à la demande des habitants. Comme le dégrappage des Pâquis ? Ouais, comme. Mais ça coûtera moins cher à réparer, alors que ça se justifie un peu plus (le dégrappage des Pâquis, on aurait pu l'achever, au lieu de regrapper...) : on devrait en avoir pour une dizaine de milliers de francs au Bourg de Four, alors que le dégrappage des Pâquis en aura coûté quatre fois plus. Grâce à une séance extraordinaire du Conseil municipal convoquée par la droite, pour des prunes. Tiens, y'a une idée, là : une séance extraordinaire du Conseil municipal pour causer dans le vide du cimentage et du pavage des derniers vingt mètres carrés de verdure du Bourg de Four... Ouais, pourquoi pas ? une séance du Conseil municipal, ça produit des jetons de présence versés aux partis et aux membres du Conseil municipal. Qui peuvent en faire ce qu'ils veulent. Soutenir un dégrappage du pied de la statue de Schwarz, par exemple...

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