Brèves de comptoir
A ce jour, aucune femme ne se présente à l'UDC pour succéder à Ueli Maurer. Et ça ne surprend personne : l'UDC est le seul parti gouvernemental à n'avoir jamais été représenté par une femme au gouvernement, c'est le groupe parlementaire qui dispose de la plus faible représentation féminine, et c'est un parti qui s'est toujours opposé aux revendications étiquettées (par lui) comme féministe. C'était la première fois qu'on évoquait l'hypothèse d'une candidature féminine de l'UDC au Conseil fédéral, ça a fait flop. Bref, l'UDC, c'est le contraire du PS. Vous nous en direz tant...
Bon, c'est entendu, nous, on boy-cotte le
Mondial qatari de foot. Mais d'abord, tout le monde s'en fout,
qu'on boycotte ou pas ce machin, et ensuite on n'a aucun
mérite à le boycotter vu que le foot nous gave. De toute
façon, la question n'est pas celle de notre boycott à nous,
mais de l'absence de boycott des équipes des pays
démocratiques, soucieux des droits humains, des droits des
travailleurs, des droits des femmes, des droits des
homosexuels, tout ce que le Qatar ignore, quand il ne le
piétine pas. Pourquoi la Suisse y va, et la France, et
l'Espagne... et l'Italie... euh, non, elle, elle boycotte.
Mais elle a subtilement fait passer son boycott pour une non
qualification. Bref, pourquoi aucune équipe sélectionnée ne
boycotte ce machin ? Ou ne manifeste contre le traitement
réservé aux travailleurs migrants ? l'équipe de Norvège avait
voulu le faire,mais elle n'a pas été qualifiée. Les équipes
d'Allemagne et des Pays-Bas ont failli le faire, mais la
Fédération internationale du foot pognon, la désormais célèbre
Fifa, les a menacées de les exclure du Mondial 2026, de les
amender et de réduire les subventions à leurs fédérations
nationales de foot, si elles le faisaient. Et le Qatar a fait
espionner par une boîte américaine le président de la
fédération allemande, arrêter des journalistes norvégiens et
mis en prison un responsable jordanien de la communication du
comité d'orga-nisation du Mondial, qui avait commis le crime
de relayer les plain-tes de travailleurs migrants non payés.
Bref, pas de boycott des équipes sélectionnées. Et on est gavé
de cet argument massue : le boycott, ça serait un acte
politique, et il faut pas mélanger le sport et la politique.
Comme si accepter de participer à un Mondial acquis par
corruption, qui se jouera dans des stades construits dans le
sang de travail-leurs migrants, dans un pays qui a le même
souci des droits fondamen-taux que la Fifa de la transparence
de ses décisions d'attribution des Mondials, et dans un pays
qui est le plus gros émetteur de gaz à effet de serre par
habitant, ça n'était pas politique -comme peut l'être une
complicité. Mais bon, ils ont raison, ceux qui clament qu'il
ne faut pas mélanger le sport et la politique. ça pourrait
salir la politique.
Y'en a qui, décidément, n'arrivent pas à faire leur deuil de la fan zone du Mondial qatari de foot: à Genève, où la droite du Conseil municipal avait vainement tenté de la resusciter, deux de ses élus ont créé une page web sur laquelle les bistrots qui diffuseront des matches pourront s'inscrire. C'est bien, ça nous dira où ne pas mettre les pieds (ni le reste) pendant cette fête à neuneu. Les deux fans précisaient que les bistrots qui, en même temps qu'ils diffuseront les matches du Mondial des Sables sensibiliseraient le public qui s'en fout des enjeux environnementaux du Mondial et des droits humains au Qatar, seraient indiqués. Aucun des dix bistrots interrogée par la «Tribune» ne songe à cette palinodie. Et tous expliquent que même s'ils considèrent qu'organiser un Mondial de foot au Qatar est une connerie (pour ne pas dire plus), aucun ne songe à renoncer à transmettre les matches : les fans iraient se pinter chez la concurrence...
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