Fonds de tiroir
Donc, un accord avait été trouvé entre les
          syndicats du personnel des Transports Publics genevois (TPG),
          et la direction de l'entreprise publique, pour mettre fin à la
          grève du 12 octobre, mais par les fonds de grève des
          syndicats). Mais mettre fin à la grève, dont la direction
          jugeait «illicite» la reconduction, et lors de laquelle elle
          s'était révélée incapable de mettre sur pied un service
          minimum un tant soit peu efficace, ce n'est évidemment pas
          forcé-ment mettre fin au conflit, puisque la négociation doit
          reprendre sur le cadre de l'indexation. Ce n'était d'ailleurs
          pas la première fois que les employés des TPG faisaient grève
          : il y a huit ans, ils l'avaient fait pour la défense d'une
          cen-taine d'emplois. Et ils avaient gagné. Autre préavis de
          grève, autre accord trouvé : les pilotes de Swiss ne feront
          pas grève. Dommage pour le climat. Les techniciens du Grand
          Théâtre non plus (ils avaient aussi déposé un préavis de
          grève). Les maçons, eux, maintiennent leur préavis de grève
          sur les chantiers les 7 et 8 novembre, à la grande colère du
          patronat, qui fait refouler les syndicalistes se rendant sur
          les chantiers pour informer les travailleurs durant leurs
          pauses. Lundi 17 octobre, plus de 2000 travailleurs de la
          construction ont manifesté à Bellinzone. L'enjeu, c'est la
          convention nationale de la construction, qui arrive à échéance
          le 31 décembre, et sur laquelle les négociations sont bloquées
          du fait des exigences patronales refusées par les syndicats :
          davantage de flexibilité horaire et salariale dans un secteur
          où, malgré la convention collective, les journées de travail
          sont excessives, contrairement aux salaires et à la protection
          des travailleurs les plus âgés. Quant à la fonction publique
          cantonale genevoise, elle avait aussi voté la grève (en fait,
          plutôt une série de débrayages) pour le 12 octobre, en
          ac-compagnement de la grève des TPG (entreprise
          publiqueauto-nome): le Cartel intersyndical revendique une
          indexation entière des salaires (le Conseil d'Etat n'en
          propose qu'une moitié). Il réclame aussi le rétablissement des
          annuités (qui n'avaient déjà pas été accordées en 2021), le
          retrait du projet du Conseil d'Etat de faciliter les
          licenciements dans la fonction publique, et le maintien de 488
          nouveaux postes prévus dans le projet de budget, et com-battus
          par la droite. La résolution votée par l'Assemblée générale du
          personnel exprime enfin son opposition à la hausse du
          traitement des membres du gouverne-ment. Comme quoi, on est
          injustes avec les syndicats quand on les accuse de toujours
          vouloir des augmentations de salaires : y'en a qu'ils
          refusent. 
        
Des inconnus ont balancé de la peinture sur la façade de l'église orthodoxe russe de Genève. Une plainte a été déposée, une enquête est en cours... et l'Ambassade de Russie en Suisse a protesté auprès du Départe-ment fédéral des Affaires étrangères, et exigé que «des mesures urgentes soient prises pour identifier et punie les responsables». De quoi elle se mèle, l'ambassade de Russie ? Y'a pas un mot russe pour «laïcité», à part «sekoularism» ? ni une traduction de «séparation de l'Eglise et de l'Etat» ? Ben si, pourtant: «tserkvi ot gosudar-stva otdelenye»... faut vraiment tout vous expliquer, les gars ?
Le PLR municipal genevois a viré écolo, altermondialiste, anticapita-liste. Si, si, c'est comme on vous le dit : il a déposé mardi au Conseil municipal un projet de délibération accordant un crédit de 180'000 à l'entreprise NEPSA pour mettre sur pieds une mini fan zone du Mondial quatari de foot, après l'annulation par la même entreprise de la fan zone dont la Ville l'avait chargée. L'entrep-rise NEPSA étant dirigée par un PLR, en réalité le PLR propose de payer l'un des siens. Si c'est pas de l'économie circulaire ça, du soutien à la production locale, directement du PLR au PLR... Et en plus, c'était sans risque : vu le temps court qui nous sépare du «Mondial de la honte» et compte tenu du fait que même si le Conseil municipal entrait en matière, elle ferait l'objet d'un troisième débat, au terme duquel, si finalement la proposition était acceptée, s'ouvrait un délai référendaire d'un mois avant que la proposition soit réalisée. Aut-rement dit : on aurait voté un crédit pour une fan zone du Mondial ne pouvant pas s'ouvrir avant la fin du Mondial... Mauvaise joueuse, la majo-rité du Conseil municipal a refusé de traiter cette proposition en urgence. Et donc l'a condamnée à végéter au fin fond de l'ordre du jour. N'empêche : le PLR municipal genevois, s'il existait pas, faudrait l'inventer pour renforcer la gauche. Mais franchement, qui aurait une idée pareille. d'une invention pareille ? Ubu ?
La Migros a fait faire, auprès de 1023
          personnes âgées de 16 à 74 ans en Alémanie, Romandie et Suisse
          italien-ne,  un sondage sur les préoccupations des
          Suisses.ses. Et, surprise, ils et elles sont préoccupé.es par
          l'inflation (67 % de l'échantillon), surtout les Romands, les
          familles et les moins aisés, et par la hausse du prix de
          l'électricité (surtout les mêmes que par l'inflation), 76 %
          pensant que l'Etat devrait aider financièrement les ménages
          privés pour leur permettre de payer leur facture
          d'électricité. Une majorité de l'échantillon s'inquiète de la
          guerre en Ukraine (41 % attribuant à l'«Occi-dent» une part de
          responsabilité dans l'invasion russe de l'Ukraine mais 55%
          trouvant justifiée la reprise par la Suisse des sanctions
          européennes contre la Russie), surtout quand ils et elles
          habitent en ville, et surtout les plus âgé.e.s. Une majorité
          (plus forte en Romandie que dans le reste de la Suisse, plus
          forte dans les villes qu'ailleurs) est préoccupée par le
          réchauffement climatique, 61% affir-mant baisser leur
          chauffage et 56 % éteignant leurs appareils au lieu de laisser
          en mode veille (on les croit sur parole), 44% demandant qu'on
          renon-ce aux illuminations de Noël et 45 % étant favorable à
          la reprise de la production nucléaire d'électricité.. En
          revanche, il n'y a plus que 26 % de l'échantillon, et moins
          encore chez les plus jeunes et celles et ceux qui habitent à
          la campagne à s'inquiéter du coronavirus. Le temps passe,
          quoi. Voilà. C'était un sondage utile, qui nous apprend des
          tas de choses surprenantes. Dont on ne se doutait évidemment
          pas avant d'avoir lu «Migros Magazine». 
        
Au Conseil municipal de Genève, hier, une résolution de soutien à la lutte des femmes iraniennes pour leur droit à se vêtir comme elles l'enten-dent, et contre la répression qu'elles subissent, à été votée à l'unanimité. A l'unanimité ? Ben ouais : même les groupes (PLR, UDC, MCG) qui, habi-tuellement, se refusent à voter ce genre de résolutions de solidarité internatio-nale «parce que c'est pas dans nos compétences» ont, avec la gauche et le Centre, voté celle-là, déposée par la Conseillère municipale Alia Chaker Mangeat. Qu'est-ce qu'il leur est ar-rivé ? Bah, simplement ceci : ils ne pouvaient pas voter contre, ils au-raient eu l'air de soutenir les mollahs, les ayatollahs... Vade retro, Satanas !


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