Fonds de tiroir

 Donc, comme on l'avait annoncé, les éducs de la Clairière (l'établis-sement genevois de détention des mineurs) se sont mis en grève mer-credi pour défendre leurs conditions de travail et, à défaut de les amé-liorer, éviter au moins qu'elles se dégradent. Ce qui serait le cas avec l'allongement des horaires de travail de huit à onze heures par jour, même pas pour améliorer la prise en charge des jeunes détenus mais pour compenser les absences du personnel (démissions, arrêts maladie), elles-mêmes provoquées par la dureté des conditions de travail, l'obsolescence du bâtiment, la défiance envers la direction, les doutes sur le concept éducatif mis en oeuvre. on rappelle que les maçons seront en grève lundi, et on ajoute que les assis-tant.e.s en soins communautaires ont déposé un préavis de grève pour le 23 novembre, à l'appui de leur revendication de passage à une classe salariale supérieure à celle que leur propose le Conseil d'Etat. Chaud, chaud, l'automne est chaud. Et le réchauffement climatique n'y est pour rien : c'est de réchauffement social qu'on vous cause, là...Même que ça échauffe jusqu'aux commen-tateurs de droite. Qui, eux, ne font pas grève.

Quatorze «organisations» invitaient à une manifestation samedi pour pro-tester contre l'annulation de la fan-zone genevoise du Mondial qatari, «la politisation des sports ainsi que des événements collectifs et culturels (...) l'instrumentalisation des droits de l'homme» et l'utilisation du «prétexte de la crise énergétique utilisés à des fins purement politiques dirigées contre la Qatar». Selon la «Tribune», sur les quatorze «ONG» (les guillemets sont de la "Tribune") invitant à la manif, dix ne sont pas enregistrées, huit ne disposent pas d'un site internet et quatre «n'apparaissent sous aucune forme lors de nos recherches internet». ça sentait la manif de masse, et on allait se faire un devoir  d'y aller : fallait pas que Guy Mettan (qui n'en rate pas une) se retrouve tout seul entre deux stands du marché aux puces... Mais finalement, on ne s'est pas réveil-lé, donc on n'y est pas allé. Quasiment personne n'y est allé, d'ailleurs : selon la «Tribune», la manif n'a rassemblé que neuf personnes. Moins que d' «organisations» appelant à la manif. Des manifestants multicartes, donc.

Comme il est généralement de coutu-me après une démission dont le motif n'est pas un scandale politique, celle de Simonetta Sommaruga du Conseil fé-déral, décidée pour des raisons person-nelles (l'accident de santé de son époux) lui a valu une avalanche d' hommages de tous les partis. Tous, sauf l'UDC, dont elle était devenue la cible favorite («c'est l'élue qui a été le plus attaquée», observe la Conseillère aux Etats genevoise, et Verte, Lisa Mazzone, qui ajoute que «le fait qu'elle soit une femme de gauche n'y est pas étranger». Ah bon, comme si l'UDC était misogyne et n'aimait pas la gauche... Le Conseiller national fribourgeois Pierre-André Page résume les griefs de l'UDC à l'égard de la socialiste : «elle répétait sans cesse le même discours, bible socialiste sous le bras»... et dire que de notre côté, on lui reprochait plutôt, parfois, de ne pas l'être assez, socialiste...

Clémentine marchera à nouveau dans l'herbe, et on en est bien contents. Clémentine, c'est la statue de Schwartz, au Bourg-de-Four, qu'une décision étrange avait empavée parce que c'est plus facile à entretenir qu'un sol végétalisé. Plus facile, peut-être, mais anachronique en 2022. Donc, les pavés vont être retirés et à leur place, on va planter des Pervenches. Pour en faire des barricades? Ouais. Fleuries.



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