Brèves Troubles
L'ex-chef de la communication du Conseiller (et actuel président de la Confédération) fédéral Alain Berset aurait refilé des infos confidentielles sur la pandémie de covid au «Blick», ce qui aurait permis au canard d'annoncer avant tout le monde les décisions du Conseil fédéral sur les mesures prévues pour enrayer, l'épidé-mie. Alain Berset, lui, nie avoir été au courant. Et l'UDC exige sa démission. La routine, quoi. Sauf que sur Teflon Berset, y'a pas grand chose qui atta-che: ni sa virée en avion privé en France (il s'était fait alpaguer par la chasse militaire française et avait été contraint d'atterrir, à cause d'une erreur de transmission), ni les fuites d'infos sur les mesures anticovid dont son chef de la communication se serait rendu coupable. Selon un sondage de la NZZ, 83% de la population juge-rait les fuites condamnables (37% comme une faute grave, 46% comme une «violation inélégante»), mais 64% ne souhaitent pas que Berset démis-sionne, et il est toujours le troisième membre du gouvernement le plus populaire, derrière Elisabeth Baume-Schneider et Viola Amherd... Mais c'est pas la population qui élit le Conseil fédéral, c'est le parlement...
Ah ben on a l'air fins : y'a deux jours, on se
foutait de la gueule de la gauche bernoise après avoir appris
que la Ville de Berne, et de gauche, avait emprunté 1,8
milliards de francs à la coupole mafieuse du foot-pognon
mondial, et voilà qu'on apprend que les villes de gauche de
Lausanne et de Genève (et le canton de Neuchâtel) en ont fait
autant, en passant par une plate-forme en ligne, Loanbox, qui
met emprun-teurs et prêteurs en relation. Quoi ? Même
G'nêêêêve ? Ben ouais, même... Et pour 600 millions, dont 150
une semaine avant le début du Mondial que la gauche genevoise
dénonçait pour les conditions dans lesquelles il avait été
attribué au Qatar, corruption à l'appui, et celles dans
lesquelles des travailleurs immigrés avaient été exploités,
parfois jusqu'à la mort, pour construire les infrastruc-tures
nécessaires à cette «grand'messe (noire) du sport»... qui a
rempli les caisses de la FIFA grâce aux droits de
retransmission télé... Genève avait besoin de liquidités (elle
ne manque pas de ressources, sa fortune est considérable, mais
il lui arrive d'avoir à payer des salaires ou de subventions,
sans les avoir en caisse ou en compte). Et la FIFA est riche à
milliards (grâce notamment aux droits télévisés). Et comme
gérer tout ce pognon coûte cher, autant le prêter à des taux
très avantageux, voire à taux zéro, voire même à des taux
négatifs. L'édi-torialiste de la «Julie» groume: «emprunter de
l'argent à une banque est une chose. L'emprunter directe-ment
à un organisme sportif connu pour son agenda politique et ses
pratiques peu recommandables en est une autre» surtout quand
son président est sous procédure pénale en Suisse pour
incitation à l'abus d'autorité, violation du secret de
fonction et entrave à l'action pénale. Mais les pratiques des
banques sont-elles toujours très recommandables ? Et
l'avantage des prêts de la FIFA, c'est qu'ils étaient sans
intérêts. Et que n'importe quel comptable vous le dira :
l'argent sans intérêts, même s'il a une odeur, c'est moins
cher que l'argent inodore avec intérêts. De toute façon, nous,
ce qui nous emmerde, ce n'est pas que la Ville ait emprunté à
la FIFA. Non. Ce qui nous emmerde, c'est qu'elle ait
remboursé, en quelques mois, ses emprunts à la FIFA. Parce que
dans notre économie politique à nous, ce qui coûte cher, c'est
pas la dette, c'est la rembourser.
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