Fonds de tiroir

 Selon l'Organisation mondiale des toilettes (World Toilet Organisation, oui, ça existe, une Internationale des chiottes...), les humains y vont (quand ils en disposent) quatre ou cinq fois par jour en moyenne et y restent (toujours en moyenne) trois minutes. Ce qui dans la durée (encore  moyenne) d'une vie repré-sente carrément une année. On passe donc une année à chier et à pisser. Vous trouvez que c'est beaucoup ? que c'est trop ? Ouais, peut-être, mais n'oubliez pas que c'est peut-être le seul endroit où même vos créanciers vous foutent généralement la paix...

Donc, la Banque nationale suisse (BNS) a prêté 50 milliards au Crédit Suisse, dont l'action et la capi-talisation s'effondraient en Bourse (l'action avait perdu le quart de sa valeur et la capitalisation boursière de la banque était tombée en dessous de 6,7 milliards de francs)) pour «rassurer les épargnants sur sa solidité financière». Si ce genre de truc peut «rassurer» les épargnants, c'est vrai-ment que les épargnants sont des cons... En plus, la BNS a assuré qu'elle tenait à disposition du Crédit Suisse toutes les liquidités dont il aurait besoin. Voilà. A part ça, un treizième mois AVS, ou même l'indexation des rentes, ça coûterait beaucoup trop cher, nous assure le Conseil fédéral. Et une cinquième semaine de vacances aussi, a estimé le Conseil national.  Ben ouais, quoi, c'est que le Crédit Suisse est «too big to fail», alors que les rentiers AVS sont seulement «too old to be helped».

Pendant qu'à G'nêêêêve, on s’in-terrogeait gravement sur le sort à réserver au vieux cantique de célébra-tion de la victoire des Genevois sur les troupes du Duc de Savoie, dans le canton de Vaud, on s'interrogeait sur la réhabilitation du major Davel, décapité en 1723 pour avoir tenté une rébellion contre les maîtres bernois du pays de Vaud. Saisi d'une motion verte demandant une étude historio-graphique de l'épisode et une réhabi-litation de Davel, le Grand Conseil a refusé de la traiter parce qu'une telle réhabilitation serait une reconnais-sance du droit à la désobéissance civi-le. Finalement, le brave major n'a eu que le tort d'avoir agi trop tôt pour libérer les Vaudois, au lieu d'attendre gentiment que d'autres les libèrent (ce que feront les Français en 1798) sans leur demander leur avis. Bref, y'a pas le feu au lac et qui ne peut, ne peut.

Fin 2022, la population résidante du canton de Genève s'est établie à 517'802 habitantes et habitants, dont 41,3 % d'étrangers. La population a donc augmenté de 5881 personnes, soit de 1,1% en une année. Cette augmen-tation s’explique par l’arrivée à Genève d’un nombre important de civils qui ont fui la guerre en Ukraine: 3900 personnes ayant obte-nu un statut de protection provisoire (livret S). Le solde migratoire largement positif (4195 personnes en plus) explique 71% de l'augmentation de la population, les 19% restant résultant du solde naturel. Mais que udécistes et émecégistes se rassurent: Sans les personnes au bénéfice d’un livret S, l’augmentation de la popula-tion serait historiquement faible (2239 personnes. Bref, si vous trouvez qu'on est trop nombreux, accusez-en le principal responsable: Poutine.