Fonds de tiroir

 Le 16 décembre, le publiciste antisé-mite français, réfugié à Lausanne, Alain Soral, défendu par l'inévitable Pascal Junod, avocat habituel de l'extrême-droite romande, avait été condamné à des jours amende (et non aux trois mois prison ferme requis par le Parquet), à 500 francs de dommages pour tort moral et aux frais de justice pour diffamation par le Tribunal de police de Lausanne. Il avait déjà été condamné vingt-deux fois en France pour ses propos antisémites, mais la justice vaudoise a renoncé à le con-damner pour discrimination et in-citation à la haine. A l'été 2024, rendu furieux par un papier d'une journaliste de «24 heures» et de la «Tribune de Genève», il avait injurié la journaliste, la traitant de «grosse lesbienne et militante queer pro-migrants» sur son site internet. Et pour éviter d'être condamné trop lourdement, il lui a présenté ses excuses. A elle, mais pas à la commu-nauté homosexuelle, visée elle aussi, elle surtout, par les injures. L'associa-tion des journalistes «Impressum» a déploré «vivement que l'on puisse s'attaquer à une journaliste en raison de son orientation» sexuelle. Le par-quet pouvait faire appel, la Fédération genevoise des associations LGBT l'y invitait, il a décidé de le faire. et de requérir une peine de trois mois de prison: «les propos de M. Soral sont homophobes et tombent sous le coup de la loi qui protège la dignité humaine». Pour une fois qu'on peut féliciter un parquet, on le fait -mais bon, faut dire que c'est le parquet vaudois, pas le genevois...

Autre bonne nouvelle : les piscines berlinoises sont désormais ouvertes aux baigneuses seins nus (aux baig-neurs aussi, depuis longtemps...): c'est le bureau de lutte contre les discri-minations qui l'a imposé à la société gérant les piscines municipales. Et c'est très bien. A Genève, le Conseil muni-cipal n'a pas attendu qu'un bureau lui dise d'autoriser les seins nus dans les piscines municipale : il l'a fait de son propre chef, en décidant d'y autoriser toutes les tenues de bains. Bon, l'UDC a lancé un référendum contre, le PLR et le Centre ont fait mine de suivre, mais c'est pas grave : on est prêts à aller à la votation. Même, on s'en réjouit d'avance...

Le Crédit Suisse étant un grand spon-sor du sport suisse, et Federer étant son ambasasadeur depuis 2009, on était prêts à trouver à sa disparition un côté positif (mais un seul). Las! l'Associa-tion suisse de football et l'Aide spor-tive ont assuré que ça ne changerait rien et que le pognon allait continuer à couler. Et merde, encore raté !

C'est une bonne nouvelle -enfin, pas encore une nouvelle, mais son attente : Missak Manouchian, ouvrier, poète, rescapé du génocide des Armé-niens et résistant en France à l'occu-pation nazie, fusillé le 21 février 1944 avec ses camarades, pourrait, sur déci-sion du président Macron, entrer au Panthéon l'année prochaine, 80 ans après son exécution. Manouchian, c'est le héros de l«Affiche Rouge» d'Aragon, mise en musique par Léo Ferré. Et sa panthonisation, c'est tout ce que peu-vent détester les héritiers de ceux qu'il combattit, une bonne claque aux mauvaises odeurs... si Macron tient jusqu'au bout son intention... Il peut quand être obstiné pour autre chose que sa réforme des retraites, non ?

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