Fonds de tiroir

 A la rentrée de janvier, des digestions difficiles de réveillons dont on ne sait rien et ne veut rien savoir ont privé Meyrin de deux de ses trois membres du Conseil administratif: le Vert Eric Cornuz et la socialiste Nathalie Leuenberger, tous deux en arrêt mala-die pour une durée indéterminée. Ne restait plus en place que le «centriste«» (PDC) Laurent Tremblet. C'est comme ça qu'une municipalité à majorité de de gauche devient une municipalité à totalité de... euh... droite, centre? On sait plus. le Conseil d'Etat a désigné pour remplacer les deux malades, tant qu'ils ne seront pas revenus à meilleure santé, deux administrateur provisoires, conformé-ment à la loi sur l'administration des communes. Et pour remplacer un Vert et une socialiste, il a choisi un Vert et une socialiste: Robert Cramer et Sandrine Salerno. Un ancien Conseiller d'Etat et une ancienne Maire de Genève. Des cadors, qui n'avaient de comptes à rendre qu'au Conseil d'Etat, mais se sont attachés à établir avec le Conseil municipal une relation de confiance. Donc, avec une admi-nistratrice socialiste et un administra-teur vert remplaçant une conseillère administrative socialiste et un conseil-ler administratif vert, Meyrin est restée à gauche. Puis, trois mois plus tard, les deux malades, guéris sont revenus et ont repris leurs fonction. Et les deux administrateurs provisoires leur ont rendu leurs sièges. C'est ça, la gauche : résiliente. Insubmersible, même. Qu'on se le dise, après le 30 avril...

Quand un Conseiller fédéral prend un département, l'une des premières choses qu'il fait est de nommer un Secrétaire général de ce département (d'ailleurs, les Cobnseillers d'Etat en font autant). Et donc, sitôt élu ou presque, l'udéciste Albert Rösti, mis par ses collègues de droite à la tête du Département de l'environnement, des transports et de l'énergie, qui avant lui menait une politique que lui et son parti n'avaient cessé de combattre, a choisi son secrétaire général. Il s'appelle Yves Bichsel. Il est évangélique. Et il témoigne avoir adhéré à l'UDC parce que Dieu le lui a suggéré, alors que lui, l'évangélique, ne s'intéressait pas à la politique. Mais faut croire que Dieu, lui, il s'y in-téresse. Faut dire qu'il est dans l'exergue de la Constitution fédérale, Dieu. Comme de la Constitution iranienne. Donc, finalement, c'est normal qu'il choisisse lui-même parmi ses fidèles les secrétaires généraux des départements qui l'intéressent. Et on sait depuis la Genèse que ça l'intéresse, Dieu, l'environnement, l'énergie, tout ça...  Mais on espère qu'il ne l'a fait que pour le DETEC de Rösti. Encore que s'il l'avait fait pour celui des Finances de Keller-Sutter, ça expliquerait la sollicitude avec laquelle le Conseil fédéral s'est penché sur le sort du Crédit Suisse. 

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