Fonds de tiroir

 Sitôt Albert Rösti élu au Conseil fédéral et placé à la tête du Département de l'environnement, de l'énergie et de la communication (DETEC), son parti, l'UDC demandait au Département qu'il lui fournisse la liste des affaires en cours, et donc des informations poten-tiellement confidentielles et sensibles. L'UDC, il est vrai, était très contente de récupérer un ministère en mains de la gauche et du centre depuis un quart de siècle, et voudrait bien y imprimer, et que son Conseiller fédéral y imp-rime, la marque d'un changement... radical de politique: climatosceptique quand elle n'est pas climatonéga-tionniste, pronucléaire, probagnole, l'UDC n'en a rien à secouer du bilan carbone de la Suisse... Bref, elle voulait savoir ce sur quoi le DETEC travaille... le DETEC lui a répondu qu'il transmettra tous les documents demandés par le parti, mais qu'il les transmettra au Conseiller fédéral et à son équipe, pas au parti. Plusieurs parlementaires informés de la requête de l'UDC ont été choqués de ce que le parti du Conseiller fédéral agisse comme si le DETEC lui appartenait... ils s'attendaient à quoi, de la part de l'UDC ? Qu'elle se comporte comme un bon parti bourgeois démocrate ? Faut ouvrir les yeux les gars...

Le Département de l'Instrution Publique en mains socialistes depuis vingt ans (il le fut déjà auparavant pendant vingt autres années, entre les mains d'André Chavanne) ne le sera vraisemblablement plus dans un mois, sans que le PS n'y ressente le moindre chagrin. Au contraire. Après tout, ni Martine Brunschwig Graf, libérale, ni Dominique Föllmi, PDC, n'y avaient démé-rité. Et c'est bien connu:  chan-gement d'herbage politique revi-gore même les éléphants socialistes. En pouvant les libérer de l'un des pire groupes de pression (avec les policiers et les bagnolards) que magistrat.e cantonal.e ait jamais à affronter : les parents d'élèves...

La droite genevoise a donc fait son unité pour le deuxième tour de l'élection du Conseil d'Etat... enfin, presque : y'a bien le PLR, le Centre, le MCG et l'UDC,  mais pas Pierre Maudet, ni les Verts libéraux ni l'Elan radical. C'est con, quand même, parce que toutes et tous ensemble, les candidates et candidats de la grande droite, ils pouvaient carrément revendiquer les sept sièges du gou-vernement. Un bon gouvernement monocolore, rien de tel pour revi-gorer la gauche de la gauche, non ?