Le projet politique de la droite genevoise pour les communes : Nous commandons, vous payez !
Les 23 magistrats et magistrates socialistes et vert.e.s des communes genevoises appellent à voter pour les quatre candidates et candidats de la liste N° 4 de l'élection du Conseil d'Etat, celle qui porte les noms de Thierry Apothéloz, de Fabienne Fischer, d'Antonio Hodgers et de Carole-Anne Kast, et seulement pour elles et eux. Ils voient dans le maintien d'une majorité gouvernementale de gauche, formée de représentants de partis ne s'opposant sur aucun enjeu fondamental, une garantie de stabilité (contrairement à l'hypothèse d'une majorité formée de représentants de partis qui, au fond, ne sont d'accord que sur l'ambition de chacun d'entre eux d'être partie prenante d'une majorité...). Ils voient également dans le maintien d'une majorité gouvernementale de gauche un rempart contre "la volonté annoncée de l'union de droite de baisser les rentrées fiscales et par conséquent de baisser les prestations publiques du canton", en provoquant un "énorme report de charges sur les communes sans aucune contrepartie" -et surtout, sans aucun report de compétence : le projet politique de la droite, là, parfaitement cohérent de ses obsessions fiscales, se résume à un "nous commandons, vous payez !" adressé aux communes (et d'abord aux villes).
Un joli petit goût de lutte des classes
Avec les deux listes, celle du PS et des Verts,
celle du PLR et de ses contingents de réserve, se confrontant
pour l'élection du gouvernement genevois, on retrouve (à
supposer qu'on l'ait perdu) le bon vieux, et bien plus solide
que certains voulaient le croire ou le faire croire, clivage
gauche-droite. On le retrouve même, hors du champ strictement
politique, dans les choix des syndicats de salariés, d'un côté,
des syndicats patronaux et des Chambres de commerce et de
l'immobilier, d'autre part. Avec un joli petit goût de lutte des
classes.
La Communauté genevoise d'action syndicale,
c'est-à-dire l'ensemble des syndicats genevois, appelle à la
résistance face à la droite. A la résistance dans les urnes, le
30 avril, dans la rue, le 1er mai et le 14 juin, puis, à
nouveau, s'il le faut, dans les urnes pendant toute la
législature, à chaque fois qu'il faudra s'opposer à une
tentative de la droite gouvernementale et parlementaire de
réaliser quelque point de ce qui lui tient lieu de programme.
Dans les urnes, le président de la CGAS, Davide De Fillippo
appelle (dans la "Tribune de Genève" d'hier) à voter pour les
quatre candidates et candidats de gauche. Ce n'est pas "un
chèque en blanc" que les syndicats donnent à la gauche
gouvernementale, c'est répondre à la nécessité de "créer un
contre-pouvoir à un "Grand Conseil très orienté à droite", avec
la disparition (par sa faute) de la gauche de la gauche et
l'avancée des deux partis les plus droitiers du paysage
politique genevois, l'UDC et le MCG, c'est-à-dire de l'"axe
xénophobe et eurosceptique" de la droite. Ce dont il s'agit,
c'est, notamment, la lutte contre la sous-enchère salariale, la
défense du salaire minimum légal : c'est pour cela que la gauche
"doit absolument conserver le contrôle de certains départements,
celui qui gère le contrôle du marché du travail (et) celui qui
chapeaute l'Office cantonal de l'emploi". Mais les urnes ne
suffiront pas : la lutte "contre la régression sociale" doit
aussi investir la rue et les entreprises, avec deux rendez-vous
prioritaires : le 1er mai et le 14 juin. Car "la droite nous
promet une législature d'accroissement des inégalités, de recul
de la lutte contre la crise climatique et de saccage du service
public", face à quoi il nous faudra vraisemblablement user plus
intensivement des droits de référendum et d'initiative. Enfin,
cet appel syndical à voter à gauche vaut aussi pour les
élections fédérales de cet automne : "il faudra se mobiliser
contre cette droite qui, à Berne, veut mettre à mort notre
salaire minimum".
Dans le camp d'en face, les syndicats patronaux,
la Chambre de commerce et d'industrie, la Chambre immobilière,
appellent à voter au moins pour les cinq candidates et candidats
du PLR, du "Centre", de l'UDC et du MCG, voire, aussi, en plus,
cerise sur le gâteau (c'est le choix de la Chambre de commerce),
pour Pierre Maudet. Tant qu'à faire, en effet... Il s'agit, pour
ces organisations autoproclamées "milieux économiques" de faire
élire les candidates et candidats qui, pour reprendre les mots
de la Chambre de commerce, "représentent le mieux l'intérêt de
l'économie". Disons plutôt, pour être plus clairs, les
"intérêts" (dans tous les sens du terme" du patronat et des
propriétaires fonciers.
Si quelqu'un connaît le mot d'ordre électoral du Crédit Suisse, qu'il ou elle n'hésite pas à nous en informer...
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