Fonds de tiroir

 Les deux référendums lancés par l'Asloca, soutenue par la gauche politique et syndicale, contre les deux lois votées par la majorité de droite du Grand Conseil genevois pour augmenter la proportion de logements en propriété par étage dans le périmètre Praille-Acacias-Vernets, et contraindre l'Etat à vendre des parcelles à des promo-teurs, ont tous deux abouti, avec 8000 signatures. On votera donc sur une modification imposée par la droite à une loi approuvée par le peuple, et fondée sur un accord entre l'Asloca et les milieux immobiliers. Et ce ne ne sera sans doute que le premier épisode d'une longue bataille référendaire de cinq ans, contre toutes les tentatives de la nouvelle majorité de droite et d'extrême-droite du parlement cantonal d'imposer les choix, et surtout les intérêts, de ses comman-ditaires, la Chambre genevoise immobilière, les syndicats patro-naux, la Chambre de commerce... Quelque chose nous dit qu'elle va être chaude, cette législature...

L'annonce d'une grève dans des services «stratégiques» à l'aéroport de Genève-Cointrin a incité l'aéro-port à supprimer, vendredi matin jusqu'à dix heures, tous les départs de vols. Ce qui ne serait que bénéfique au climat. Si c'est pas de la convergence des luttes, ça...

On voudrait pas faire de la peine à nos camarades de Vernier, de Bernex, de la Ville de Genève et du Conseil d'Etat, mais on est bien contents de la décision du Tribunal administratif de première instance (TAPI) d'invalider les autorisations de construire dans le parc des Evaux, à Onex, des installations pour l'«académie du Servette FC». Et donc d'accepter le recours déposé par la coalition «Sauvons le parc des Evaux» et par les communes de Bernex et d'Onex. Et c'est pas seulement parce qu'on y a usé nos fonds de jeans au siècle dernier, dans ce parc : c'est parce que l'installation de cette «académie» footeuse (et d'un parking) dans un vaste espace de verdure avait quelque chose d'absurde quand on est submergés de discours sur l'urgence climatique. Le Tribunal a de plus relevé que les voies d'accès aux parcelles concernées étaient insuffisantes dans le projet présenté, qu'il aurait fallu transformer le chemin François Chavaz en une véritable voie de circulation pour bagnoles et minibus, ce que la Ville d'Onex se refusait à faire. Et elle avait bien raison. Se refusant à le faire et le canton ne pouvant la contraindre à le faire, l'implantation de l'aca-démie footeuse aux Evaux devenait illusoire, faute d'un plan de mobilité suffisant, et elle devra attendre 2033 pour s'installer à Vernier, dans une zone au nom prédestiné : la Crotte-au-Loup. On salue Ysengrin. Les communes de Bernex et d'Onex saluent la décision du Tribunal, celle de Genève (membre de la Fondation des Evaux) s'en désole. Pas nous, même si le déménagement de l'Académie du Servette devait permettre la construction d'un nouveau Cycle d'Orientation du Renard, à Vernier, pour 200 élèves. Le canton peut faire recours contre la décision du Tribunal, mais hésite à le faire pour ne pas faire perdre encore plus de temps au temps, surtout que si son recours aboutissait et que la décision de première instance été cassée, les défenseurs des Evaux pourraient eux-mêmes faire recours au Tribunal fédéral contre cette décision. Et puis, bon, quoi, c'est pas parce que le canton a été infoutu de rénover le Cycle actuellement en voie de délabre-ment, qu'il fallait en faire payer les conséquences aux Evaux...

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