2e tour, à Genève, de l'élection au Conseil des Etats : Le plus clair des choix
Les élections fédérales, ce sont 26 élections cantonales. Pour le Conseil national, elles ont rendu leur verdict. Pour le Conseil des Etats, pas encore dans la plupart des cantons. Pas encore à Genève, par exemple, où le 2e tour se jouera le 12 novembre, et on ne pouvait rêver choix plus clair que celui qui devra se faire entre la gauche socialiste et verte d'un côté, l'UDC et le MCG de l'autre (ce qui, au cas où quelqu'un aurait encore des doutes, situe définitivement le MCG à sa place : à la droite de la droite). Et on ne peut que saluer, et reprendre, l'appel lancé par "Ensemble à Gauche" de "se mettre vent debout en vue du second tour et de voter massivement pour Carlo Sommaruga et Liza Mazzone afin d’assurer une présence de la gauche au Conseil des Etats". L'autre formation de la gauche de la gauche, l"Union Populaire" a également appelé à "faire barrage" à la droite et à l'extrême-droite en votant pour le candidat socialiste et la candidate verte. Quant à la droite traditionnelle, le PLR et le Centre ont décidé de se réduire au rôle de marchepied de l'UDC et du MCG. Reste à savoir si leur électorat acceptera cette capitulation.
Le
"Centre" et le PLR en porteurs d'eau de l'UDC et du MCG...
La grande alliance de la droite genevoise est la
conséquence directe de la faiblesse de deux de ses composantes :
le Centre et le PLR. Le Centre n'est pas très loin du quorum au
plan cantonal, et même en-dessous en Ville de Genève, ce qui
l’exclurait du parlement municipal alors qu'il est représenté au
Conseil administratif... Quand au PLR, si on fait abstraction du
cas particulier, et pendable, de la gauche de la gauche, il a
été le grand perdant de la dernière élection du Grad Conseil.
L'un et l'autre avaient donc grand besoin d'un apparentement
électoral avec l'UDC et le MCG (lors d'une élection à la
proportionnelle, en effet, on répartit d'abord les sièges entre
les alliances, puis seulement entre les listes), et ils se sont
sans grands états d'âme collectif (mais avec des refus
individuel) jetés dans les bras de l'extrême-droite, avec
d'autant moins de réticences que la perte temporaire de la
majorité au Conseil d'Etat les avait (surtout le PLR, réduit à
un seul siège) traumatisés. L'alliance du "Centre" avec la
droite de la droite (si on récuse le terme d'"extrême-droite") a
scandalisé les Verts libéraux, qui négociaient une alliance
centriste avec... le Centre et dénoncent une alliance
"opportuniste" du Centre (et du PLR) avec l'UDC et le MCG. Le
président des Verts libéraux genevois "tombait des nues" en
apprenant que "Le Centre allait devoir expliquer à ses membres
qu'en votant pour ses candidats, ils risquent de faire élire un
UDC ou un MCG"... Au Centre, précisément, on récusait le terme
même d'alliance : ce n'est qu'un accord électoral et un accord
électoral n'est pas une alliance. Ouais. Et un concubinage n'est
pas un mariage, mais on couche quand même ensemble. "Notre
errance sur l'échiquier politique signifie peut-être que la
démocratie-chrétienne est morte", oraisonnait funèbrement
l'ancien président et député du PDC Bertrand Buchs, qui a
démissionné de son parti parce qu'il refusait de "suivre comme
des moutons de Panurge la droite". Ce qu'ont fait aussi douze
membre du parti.
Candidat au premier tour de l'élection du Conseil
des Etats, et recalé dimanche, le centriste Vincent Maître
assurait que "les Genevois ne se reconnaissent pas dans (le) duo
rose-vert" Carlo Sommaruga-Lisa Mazzone. C'est sans doute pour
cela qu'ils l'ont élu il y a quatre ans, pour succéder à un autre
tandem socialiste et vert.... Et Maître de faire la
liste de ceux qui "ne se reconnaissent pas dans le duo
rose-vert" : "L'aile économique, les entrepreneurs, les gens des
campagnes"... c'est avec ça qu'il veut faire une majorité, le
"centriste" ? En tout cas, il a un "problème" avec les deux élus
de gauche : "Avec Lisa Mazzone et Carlo Sommaruga, on a parmi
les deux politiciens les plus à gauche du pays, tous partis et
cantons confondus". Vade retro Satanas !
Selon le "centriste" Maître, les Genevois ne se
reconnaîtraient pas dans Carlo Sommaruga ni dans Lisa
Mazzone... Les "centristes" se reconnaîtraient donc dans le
tandem UDC-MCG ? et le PLR dans le rôle de porteur d'eau, de
marchepied, de ce tandem ?
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