Catastrophe humanitaire à Gaza : Aider à sauver

 


Catastrophe humanitaire à Gaza : Aider à sauver

Depuis trois semaines, Gaza est soumise à un siège qui, s'ajoutant au blocus qui la frappait déjà, a fait des milliers de victimes (plus de 8000 hier) . La ville est privée d'eau et d'électricité, le fonctionnement des hôpitaux est constamment menacé d'être rendu impossible, l'approvisionnement en nourriture et en médicaments est réduit à presque rien et ne dépend plus que d'une aide humanitaire insuffisante. La Ville de Genève, en tant que telle, a pris position, par la voix du Conseil administratif -lui seul peut l'engager vers l'extérieur pour dénoncer à la fois  "les actes terroristes commis par le Hamas" et la "violation grave du droit international humanitaire" que constitue le blocus, le siège et le bombardement de Gaza par Israël.  Le Conseil administratif a appelé, plus précisément, à "la libération immédiate et sans conditions des otages" et à "un cessez-le-feu immédiat à Gaza et au respect intégral des règles du droit international humanitaire". Qu'ajouter à cette prise de position de la Ville de Genève ? Une résolution du Conseil municipal, qui dirait -et ne pourrait dire- que la même chose, et ne serait qu'une position du Conseil municipal, pas de la Ville ? La gauche proposera aujourd'hui et demain de concrétiser la position de principe de la Ville, de matérialiser l'appel lancé par son communiqué, d'apporter une aide concrète de la ville de Genève à deux organisations qui peuvent, à Gaza, faire ce que la Ville  ne peut pas faire : aider sur place.  On ne choisit pas entre les bons et les méchants, on choisit les victimes. Et les victimes pour lesquelles on peut encore faire quelque chose. Qu'on peut aider à sauver, ou à soigner, ou à libérer, puisque d'entre ces victimes, il y a les otages enlevés par le Hamas. Ce sont toutes ces victimes que nous vous proposons d'aider la Croix-Rouge internationale et le Croissant-Rouge palestinien à aider à survivre. 

Une urgence qui ne se mesure pas en temps de parole au Conseil municipal mais en vies humaines

Gaza, bombardée, manque d'eau, un tiers de ses hôpitaux et les deux tiers de ses cliniques sont hors d'usage, les autres manquent de compresses, d'anesthésiants, d'antibiotiques. Le Croissant Rouge palestinien a annoncé avoir perdu le contact avec son centre opérationnel et toutes ses équipes dans la bande de Gaza à cause d'une coupure des communications hertziennes, cellulaires et internet. L'internet a été rétabli, mais les communications téléphoniques restent aléatoires, et les coupures incessantes. "L'ordre civil commence à s'effondrer" à Gaza, prévient l'UNRWA (l'agence onusienne de prise en charge des réfugiés palestiniens). Le 13 octobre, 23 hôpitaux situés dans le nord de la bande de Gaza et dans la ville de Gaza ont reçu des ordres d’évacuation de l’armée israélienne. Depuis, ils continuent de recevoir des appels téléphoniques de l’armée israélienne les pressant d’évacuer. Ces hôpitaux prodiguent des soins vitaux à plus de 2 000 patient·es et servent de refuge à des dizaines de milliers de familles déplacées à l’intérieur du pays. Leur évacuation forcée s'apparenterait à une condamnation à mort des personnes bravement blessées ou malades, dénonce l'OMS. Transférer des patient·es à travers des zones détruites et sans carburant conduira à un effondrement total du système de santé de Gaza, prévient Médecins sans Frontières et s’apparenterait, selon  l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), à une « condamnation à mort » des personnes gravement blessées ou malades.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, plaide pour l'acheminement massif d'aide supplémentaire, et indispensable à la survie des deux millions d'habitants de la bande de Gaza. Les appels à un cessez le feu se multiplient  afin de permettre l’acheminement d’aide humanitaire, l’évacuation des civils et la libération des otages. Ville internationale, berceau du droit international humanitaire et siège des plus grandes organisations d'aide humanitaire, à commencer par le Comité international de la Croix Rouge et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Genève se doit d'agir pour soutenir les populations civiles impactées par la guerre comme elle s’y est engagée par la voix du Conseil administratif. Or l'action la plus immédiatement et concrètement efficace que puisse mener la Ville consiste en l'octroi de moyens financiers à une organisation pouvant garantir que ces moyens soient réellement affectés à une aide sur place. Nous proposons ainsi d'aider à aider.

Dès lors, considérant la situation dramatique dans laquelle se retrouve la population civile de Gaza, soumise à un blocus et à un siège, et ne recevant qu'une aide humanitaire largement insuffisante, la  prise de position de la Ville de Genève, telle qu'exprimée par le Conseil administratif et la nécessité de traduire en un acte concret cette prise de position que nous saluons, la gauche propose au Conseil municipal de Genève d'ouvrir au Conseil administratif un crédit budgétaire supplémentaire de 500 000 francs destiné au Comité international de la Croix Rouge et au Croissant-Rouge Palestinien pour l'aide humanitaire auprès de la population civile de la bande de Gaza. Elle propose en outre de munir cette délibération de la clause d'urgence parce qu'urgence il y a, sans conteste possible, et que cette urgence ne se mesure pas en temps de parole au Conseil municipal ou de récolte de signatures dans la rue, mais en vies humaines.


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