Fonds de tiroir

 La poste augmente ses tarifs en 2024: l'envoi de paquets et de lettres coûtera plus cher. Moins cher qu'elle aurait voulu, mais 10 centimes de plus pour les lettres, un franc de plus pour les colis. Prétextes donnés par l'entreprise publique: on envoie de moins en moins de lettres (un tiers en moins en dix ans), et le renchérissement. Donc on indexe les tarifs d'un peu plus de 10 %. Les salaires du personnel aussi, sûrement. Ouais, sûrement, c'est une entreprise publique, quand même. Comme le sont les entreprises de transports publics. Qui elles aussi augmentent leurs tarifs de 3,5 % pour l'abonnement général de 2ème classe, et de 3,7 % pour l'ensemble de leur assortiment. Mais qui elles aussi ont sûrement augmenté les salaires de leur personnel. Sûrement. Et puis bon, y'a inflation générale, alors faut bien qu'on y participe un peu, non ?

Le parlement jurassien a adopté le 27 septembre une motion lui demandant de mettre fin aux pratiques d'écriture «alternatives», notamment de l'écriture «inclusi-ve», dans les actes et publications officielles. Il faudra donc modifier la directive existante sur la fémini-sation et le langage épicène, et de reprendre celles de la Chancellerie fédérale, du 1er novembre 2021. L'amusant, dans la motion juras-sienne, c'est qu'elle émane d'un dé-puté... socialiste, et qu'elle n'a été votée que parce que toute la droite s'est coalisée pour la faire passer. Bon, faut aussi rappeler que le Jura, c'est quand même la terre de la damassine. Ou peut-être, désormais, du damassin ?

Retenez cette date, ça va être celle d'un bon gros gueuleton référendaire cantonal, à Genève: le 3 mars 2024, on va s'offrir un solide dimanche de votation avec six objets au menu, et huit mots d'ordre à donner (vu que sur le dernier objet, on a une ini-tiative et un contre-projet). Et encore, on ne compte pas les éventuels objets fédéraux et municipaux qui pouraient s'y ajouter. On va donc au moins voter sur
- la suspension des délais référendaires à Pâques);
- pour un exercice des droits politiques en adéquation avec les réalités d’aujourd’hui (adaptation des  moda-lités des référendums et initiatives);
- l'instauration du Cé què l'ainô comme hymne officiel de la République et canton de Genève (on va bien se marrer);
- le développement de la propriété par étage (PPE) dans le quartier « Praille-Acacias-Vernets», modifiant les limites de zones sur le territoire des Villes de Genève, Carouge et Lancy (deux objets distincts)
- la réduction de l'impôt sur les véhicules (initiative, contre-projet et question subsidiaire).

Bonne nouvelle : un projet de centre commercial à une portée de caddy de Genève a du plomb dans la caisse : à Ferney, le promoteur d'un projet de centre commercial de 65'000 m2 dont l'ouverture était prévue en 2025 se retire du projet, le remettant ainsi en question. La promesse de vente du terrain a été déclarée caduque par le tribunal de commerce. Le promoteur initial s'étant retiré, la commune pourrait, théoriquement, en trouver un autre pour un autre projet, mais des fonds de garantie versées par le promoteur qui s'est retiré ne lui ont pas totalement été reversés. Bref, c'est pour une triviale question de gros sous (très gros, les sous: cinq millions d'euros) que le projet de centre commercial devrait capoter. Une question de pognon, pas de principe, ni de choix urbanistique. Ni même d'analyse économique sur la via-bilité, aujourd'hui, des centres commerciaux, qui battent de plus en plus souvent de l'aile. Mais bon, on va pas faire la fine bouche : un centre commercial qui ne se fera pas, c'est toujours bon à prendre. Reste plus qu'à fermer ceux qui existent déjà.


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