Fonds de tiroir
Au cas où vous n'auriez pas vu passer cette info considérable, qui date de la fin août dernier, le journal satirique «Vigousse» a été condamné à verser un franc symbolique (suisse, le franc, pas CFA, quand même) au secrétaire général de la Ville de Versoix, pour avoir «légèrement» attenté à son honneur. Symbolique, en effet, la condamnation: même pas le prix d'un café. Et du coup, tout le monde est content. Et personne ne fait appel. Faut dire que le coût d'un appel, de son traitement et de son jugement est plusieurs milliers de fois supérieur à celui de la gougoutte de kawa que le Secrétaire général de Versoix pourra se faire payer par «Vigousse»... Et on n'a même pas tenté d'évaluer combien cette «affaire» picrocholine a dû coûter, entre le traitement des deux plaintes de la commune et de son secrétaire général contre «Vigousse», l'ordonnance de condamnation du canard, l'opposition à cette ordon-nance et le procès devant le tribunal civil... Le plus marrant, c'est que cette Genferei a été jugée... à Lausanne. Pour les juges vaudois, ça devait tenir de l'exploration ethnologique...
Autre info que vous n'avez peut-être pas vu passer: un Conseiller admi-nistratif d'une petite commune gene-voise de droite (c'est presque un pléonasme) a été condamné le 29 juin par ordonnance pénale à 60 jours amende avec sursis, et à 2640 francs d'amende, pour avoir farfouillé, sans en avoir le droit, dans une procédure pénale visant les membres de l'Exé-cutif municipal: en 2021, une élue PLR avait porté plainte contre l'Exécutif pour diffamation après qu'elle ait été exclue du parti sur, selon elle, pression du Conseil admi-nistratif qui la soupçonnait d'avoir incité un tiers à publier sur un site satirique un texte attaquant les Conseillers administratifs. La procé-dure liée à sa plainte était pendante, et le Conseiller administratif, travail-lant dans un service technique du pouvoir judiciaire, avait utilisé sans droit ses accès professionnels pour savoir où en était la procédure, et s'il y figurait comme prévenu (ce qui était le cas). L'élue PLR avait retiré sa plainte, mais une nouvelle procédure a été ouverte contre le Conseiller administratif finalement condamné, pour selon le Procureur général «un cas d'école de violation grossière du secret de fonction». C'est pas bien de faire ce genre de choses. Non, c'est pas bien. Mais vous savez ce que c'est, dans les petites communes, hein, tout le monde se connaît et donc tout le monde se surveille, alors...
On a beaucoup voté, le 12 novembre, à Genève. Pour
désigner les représentants de Genève au Conseil des Etats,
bien sûr, mais aussi dans deux communes pour élire des
Conseillers administratifs en remplacement de deux
Conseillères administratives élues au Conseil d' Etat, et dans
trois communes : à Bernex pour se prononcer sur un projet de
zone industrielle et artisanale, à Céligny et à Hermance sur
des projets de construction de logement.
S'agissant des élections, à Onex et à Carouge, si un deuxième
tour sera nécessaire à Onex, à Carouge le successeur d'Anne
Hiltpold, le PLR Raffaele Fraomene a été élu au premier tour
-il n'avait qu'un seul adversaire, l'UDC Michel Baud, qu'il a
distancé de 2000 voix. La gauche, majoritaire à Carouge,
n'avait présenté personne et a donc pesé pour l'élection d'un
PLR face à un UDC, pour remplacer une PLR. Ce qui fait au
moins un PLR municipal qui, contrairement au PLR cantonal,
sait ce qui le sépare de l'UDC... Ce ne sera pas le cas à
Onex, où le PLR local s'est allié aux cinq autres candidats de
droite, y compris ceux de l'UDC et du MCG, pour contester
l'élection du socialiste Romain Gauthier, arrivé largement en
tête du premier tour avec mille voix d'avance sur le PLR
Jean-Pierre Pasquier, mais a qui il a manqué 400 voix pour
être élu au premier tour. Le deuxième tour aura lieu le 3
décembre. Au vote, Onésiens et Onésiennes ! On sait donc déjà
que deux Conseillères administratives aspirées vers le haut
(la Tour Baudet) seront remplacées par deux hommes. S'ajoutant
au remplacement de Lisa Mazzone par Mauro Poggia au Conseil
des Etats, ces deux élections vont donc faire reculer la
présence des femmes à des postes politiques importants.
A Bernex, Céligny et Hermance, on n'élisait personne, on
votait sur des projets. Démocratie directe plutôt que
représentative. A Bernex, à presque deux contre un, le corps
électoral a donné un préavis favorable au plan directeur d'une
zone industrielle et artisanale sur laquelle s'implantera
l'usine Caran d'Ache. Le Conseil administratif et le Conseil
municipal soutenaient le projet, qui n'était combattu que par
les Verts et la campagne s'est pour beaucoup résumée en un
«pour ou contre Caran d'Ache», or on ne votait que pour ou
contre une zone industrielle et artisanale...
A Céligny et à Hermance, on votait sur des projets de
construction de logement.
A Céligny, un projet de crédit d'étude de 700'000 francs pour
la construction de 45 logements a été refusé à presque deux
contre un parce que les trois bâtiments projetés l'étaient sur
un site où des bâtiments ont été construits, qui souffrent de
nombreux défauts qui font craindre que ceux projetés en
souffrent aussi. Et que de nouveaux logements, cela pourrait
signifier une population supplémentaire. Du coup, c'est
carrément plus du quart de la population existante (860
habitants) qui avait signé le référendum. Le Maire
considèreque si on arrête un projet qui amènerait de nouveaux
contribuables, il faudra «peut être augmenter le taux de
centimes additionnels». Une hausse d'impôts à Céligny ? Tout
de suite les grands mots...
A Hermance, on votait sur un projet de crédit d'étude de 3,2
millions pour la construction d'une trentaine de nouveaux
logements à l'entrée du village. Et il a été accepté, à sept
voix près. On a moins peur de nouveaux habitants à Naefgorod
qu'à Céligny? Les opposants craignaient une atteinte au
patrimoine architectural d'Hermance -or les nouveaux logements
devraient prendre la place d'un parking en surface, supposé
provisoire mais depuis si longtemps que certains ont en effet
pu le considérer comme patrimonial....
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