Brèves de comptoir

 Au cas où vous l'auriez oublié, la Suisse a décidé, au terme d'une procédure assez étrange, d'acheter des F-35 américains pour remplacer ses vieux avions de combat F/A-18, américains eux aussi, et du même constructeur (Lockeed), de préfé-rence à des avions européens (dont le français «Rafale»). Depuis, les infos se succèdent sur les risques de ce choix (des infos qui, souvent, confirment celles dont on disposait déjà avant de décider de les acheter, ces F-35). Par exemple, cette info : le constructeur pourrait avoir du re-tard dans la livraisons des navions de combat. Il doit en livrer 36 en Suisse avant 2030, sur les 624 qu'il doit livrer à différents pays. Pour arriver à assumer ces livraisons, il doit en construire 150 par an -or il n'en produit annuellement que trois fois moins. Si la Suisse ne reçoit pas ses F-35 à temps, elle devra prolonger la durée d'usage de ses F/A-18, dont plusieurs sont paraît-il fissurés. Et cette prolon-gation va coûter bonbon (des cen-taines de millions, voire plus d'un milliard, peut-être deux). Et c'est la Suisse qui devra casquer, pas le constructeur: y'a pas, dans le cont-rat d'acquisiton, de pénalités pré-vues de retard de livraison. En plus, l'inflation (10 % en 2022 aux USA) va renchérir le coût de construction du navion, et contrairement à ce qu'a toujours assuré la Conseillère fédérale Viola Amherd, rien ne dit que ce sera Lockeed, et pas la Suisse,qui assumera l'augmentation des coûts de production du machin. Bref, on l'a dans le fion.

Comme vous, sans doute, on a reçu de La Poste un courrier nous incitant à coller sur notre boîte aux lettres (ousqu'on avait collé un auto-colant  «Pub non merci») un auto-collant  «publicité bienvenue». Parce que la distribution de pub dans les boîtes aux lettres, c'est une source de revenus pour La Poste et qu'elle s'inquiète de la réduction de ce revenu et de son chiffre d’affaire. Mais elle ne dit pas combien elle a dépensé pour sa campagne  «publicité bienvenue». Elle dit seulement que les autocollants  «Non merci - pas de publicité» sont de plus en plus nombreux, que le volume des envois  «non adressés» diminue, que la publicité en ligne prend prog-ressivement une part de la pub sur papier... Bref, on aimerait bien qu'on se rappelle que La Poste est supposée être un service public et pas une entreprise guidée par la seule recherche d'un profit. Et que ça vaut pour la distribution (ou pas) de la pub dans les boîtes aux lettres comme pour le maintien (ou pas) des petits offices postaux de quartier ou de villages.

Bon, d'accord, c'est pas vraiment de saison, mais on va vous causer piscines. Piscines privées, pour être précis. Il y en a 13'000 dans les cantons de Vaud  (8548) et Genève (4404). Et leur nombre croit régu-lièrement. Pas aussi vite et autant qu'en France (22 % de plus entre 2020 et 2021), mais quand même, depuis la Covid, la demande est plus forte. En 2022, dans le canton de Genève, 119 autorisations de construire avec piscine et modifications d'autorisa-tions existantes pour y inclure une piscine, ont été délivrées (les piscines hors-sol n'ont pas besoin d'auto-risation). Fin 2022, il y avait à Genève une piscine privée pour 117,6 habitants, et une pour 97,2 habitants dans le canton de Vaud. A Genève, sur les cinq communes comptant le plus de piscines privées enterrées, deux sont riveraines du lac: Collonge-Bellerive (492 piscines) et Cologny (384 piscines). Dans le canton de Vaud, c'est trois communes riveraines du lac (Montreux, Lausanne et Lutry) qui se classent dans les cinq premières en nombre de piscines privées enterrées. Alors, comment dire... se construire une piscine quand on est au bord du plus grand lac d'Europe occidentale, c'est pas aussi con qu' d'installer un bac à sable dans le grand erg occidental du Sahara ? 

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