Brèves de comptoir
Dans un collège français, à Issous, dans les Yvelines, une prof de français s'est rendue coupable d'un acte odieux : elle a montré à des élèves de sixième une peinture italienne du XVIIe siècle illustrant le mythe de Diane au bain, surprise par Actéon. Comme Diane et ses copines étaient dans leur bain, elles étaient nues. Scandale. Des parents dénoncent une provocation... islamophobe. Pourquoi islamopho-be? mystère. Du coup, on se deman-de si les seuls tableaux qu'un prof ou une prof puisse montrer à ses élèves doivent être du Mondrian, du Klein ou du Soulages. A Genève, on est plus soft : les Bains des Pâquis nous présentent leurs voeux avec une jolie image de Marie tenant en ses bras un paresseux. Et là, ce sont les cathos intégristes qui pétitionnent contre un blasphème. M'enfin, un pares-seux, c'est pas un blasphème, c'est une revendication de réduction du temps de travail, une référence à Paul Lafargue, bande d'ignares...
A la demande du parlement, le Conseil fédéral
          devrait purger les lois de tous les termes qui pourraient être
          jugés péjoratifs ou offensants. Mais ça va être facile.
          D'abord, parce qu'il va falloir le faire dans les trois
          langues officielles de la Confédération. Ensuite, parce qu'il
          n'y a pas de critère objectif de ce qui est, ou pourrait être,
          offensant. Parmi les termes visés, on en trouve qui sont
          d'usage courant, comme, en français, «handicapé», «infirmité»,
          «invalide». Étymologiquement, in-validus signifie faible,
          débile, sans force comme on le dirait d'un texte, mais ne
          semble poser problème qu'en français et pas en italien. En
          français, on n'use plus du terme «handicapé», mais en
          allemand, on use toujours du terme «behinderte». Et puis, si
          on décide de ne plus user en français du mot «invalidité», par
          quoi le remplacer, puisque renoncer à un mot n'entraîne pas la
          dispa-rition de ce qu'il désigne. Va-t-on recourir à des
          périphrases, du genre «diminution de la capacité de gain» ? En
          plus le terme français figure dans la Constitution, qu'on ne
          peut pas modifier sans recourir à un vote populaire, et dans
          des conventions bilatérales signées avec l'Union Européenne,
          qu'on ne peut pas modifier sans l'accord de l'Union
          Européenne...Bref, c'est le bordel (pardon: la maison de
          plaisirs...). Mais on a une solution : on en revient au latin
          comme seule langue officielle. Ou alors, on choisit le
          romanche seul pour tous les textes légaux, et on laisse la
          Ligue romanche se démerder.  
        
L'initiative populaire cantonale, lancée par le
          parti socialiste, pour la gratuité de la contraception
          masculi-ne et féminine, a abouti avec près de 7000 signatures
          (sous réserve de leur validation). Mais pas de réjouissance
          excessive: on ne votera pas avant au moins un an. En
          attendant, on rap-pellera que Genève est de tous les cantons
          celui qui connaît le plus haut taux d'interruptions
          volon-taire de grossesse (10,5 pour 1000 femmes en 2022), et
          que la contraception est tout de même le meilleur moyen
          d'éviter de devoir recourir à un avortement. 
        
Après l'élection des membres du Conseil
          fédéral, et notamment celle du socialiste Beat Jans, à gauche,
          on se faisait la gueule : les Verts repro-chaient aux
          socialistes de ne pas avoir vraiment soutenu leur candi-dat
          Gerhard Andrey, les socialistes leur rappelaient qu'ils
          avaient long-temps laissé penser qu'ils pourraient accepter
          l'élection de leur candidat contre un candidat socialiste.
          Bon, comme on arrive aux fêtes de fin d'année, on ne doute pas
          que les uns et les autres noieront leurs petites rancunes dans
          les bulles des repas de fêtes. Après une bonne gueule de bois,
          tout baigne. Ils servent bien à ça, les réveillons, à
          réconcilier les familles, sinon à quoi ? 
    
    
    
    


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