Votation fédérale sur la 13ème rente AVS : Peut-on acheter un vote ?
71 % des personnes interrogées dans le cadre d'un sondage de Tamedia ont indiqué vouloir voter "oui" à l'initiative syndicale pour une 13e rente AVS. C'est de bonne augure -mais seulement de bonne augure, le soutien initial à des propositions faites par des initiatives populaires s'effritant toujours au fil des campagnes. Surtout quand l'écart entre les moyens dont disposent les adversaires et les partisans de l'initiative est lourdement en faveur des premiers. Jeudi passé, le Contrôle fédéral des finances (CDF) a publié les budgets de campagne des partisans et des adversaires d'une 13e rente AVS, soumise au vote du 3 mars. Pas de surprise, les adversaires (la droite, le patronat) dispose de plus de moyens que les partisans (la gauche, les syndicats -et quelques sections de partis de droite, comme l'UDC genevoise. Mais c'est la largeur de l'écart qui interpelle quelque part au niveau du vécu politique : avec plus de trois millions et demi, la campagne de la droite dispose de trois fois plus de moyens que celle de la gauche. Parce qu'elle est financée par des banques, des associations patronales ("Economie Suisse" s'engage pour 2,72 millions) , de gros donateurs. Pourront-ils acheter le vote du peuple ?
"Nos adversaires ont des millions. Nous, nous avons des arguments."Le "premier pilier" du système suisse de retraite,
l'AVS, est universel et sans condition de ressource: tout le
monde y a droit, et son financement est solidaire : les
cotisants financent les rentes des retraités et des invalides,
et si le montant des prestations est plafonné, celui des
cotisations est proportionnel au salaire. Mais en sus de ce
financement solidaire, l'AVS est financée par un point de TVA
-or cet impôt est tout sauf solidaire, puisque son taux est le
même pour les plus bas et les plus hauts revenus. Enfin, si,
constitutionnellement, ce "premier pilier", celui de l'AVS et de
l'AI, est supposé garantir la couverture du minimum vital des
rentiers (invalides, retraités, veufs et veuves), en réalité il
est fixé à un niveau qui n'atteint pas celui de cette
couverture. Le "deuxième pilier" devrait suppléer à ce manque,
mais comme tout le monde n'en dispose pas, et qu'une partie de
celles ceux qui en disposent n'en tirent que des rentes
insuffisantes, des prestations complémentaires sont nécessaires
-elles sont un droit (que l'initiative syndicale ne remet
nullement en cause puisqu'elle le garantit explicitement).
Encore faut-il que celles et ceux qui peuvent en bénéficier les
réclament...
Il en va un peu de même du vote pour la 13e rente
: les retraités peuvent y avoir droit. Encore faut-il qu'ils le
conquièrent, ce droit, dans les urnes. Et on ne peut douter que
les adversaires de cette proposition, alarmés par les sondages,
vont mener une campagne coûteuse (ils en ont les moyens) et
agressive (de gros intérêts sont en jeu, notamment pour les
compagnies d'assurance vendant de la prévoyance privée). Ils
savent que la hausse des loyers et des primes
d'assurance-maladie, et de toute une série de tarifs
(transports, énergie, communication) pèse lourdement sur le
budget de centaines de milliers de retraités et de retraitées.
Que la droite va tout faire pour les dissuader de voter en
faveur d'une initiative capable de les soulager matériellement.
La campagne de la gauche pour la 13e rente AVS dispose donc de trois fois moins de ressources (1,5 million, dont 1,27 million assuré par l'Union Syndicale, en majorité par des dons individuels, souvent modestes, et 220'000 francs par le PS) que celle de la droite pour le refus de cette 13e rente. 71% d'approbation dans les sondages, la marge paraît confortable -mais elle ne l'est que si nous nous mobilisons..."Nos adversaires ont des millions. Nous, nous avons des arguments." résume Pierre-Yves Maillard. Des arguments, et des militant.e.s...
Pas trop d’inquiétudes, c’est sans problème que le 13ème mois va passer. Même si la droite a 3 fois plus de moyens, la gauche a elle la grande majorité des journalistes dernière elle.
RépondreSupprimerDe plus je vote pour.