Fonds de tiroir

Le référendum contre les lois démantelant, au profit des proprié-taires (par étage) la répartition des types de logements dans le périmètre du PAV, à Genève, a été lancé par la gauche. Et donc, aussi, par les syndicats. Et donc, aussi, par Unia. Mais on apprend dans la brochure officielle de la votation qu'Unia appelle à voter «oui» aux deux lois qu'elle combat. Bon, le combat syndical est fatigant, les syndica-listes, c'est des gens qui bossent 50 heures par semaine pour réduire le temps de travail à 32 heures, mais quand même, ils auront l'air de quoi, à Unia, si les deux lois qu' Unia combat tout en appelant officiellement à y voter «oui» sont acceptées de justesse ?

Il reste deux secrétaires généraux adjoints à Pierre Maudet : le troisième a déposé sa démission. Comme une brochette de hauts cadres du départe-ment que préside Maudet, et comme deux dirigeants de régies publiques. Le directeur de l'Office cantonal de la Santé attend son transfert, le Secrétai-re général du département change de département, la Médecin cantonale est en arrête maladie, la cheffe du service juridique aussi, le directeur des Hôpi-taux Universitaires est parti, celui des TPG a pris sa retraite anticipée. Tous ces départs, toutes ces absences seraient dues, selon des témoignages, au «style managérial» de Maudet. Les hauts fonctionnaires partent ou se font porter pâle ? Maudet, lui, reste. S'il n'en reste qu'un, ce sera lui. Il admet avoir «tendance à vouloir aller vite, peut-être trop vite pour certains» mais reste droit dans ses bottes de chef «élu par les Genevoises et les Genevois pour prendre des décisions et faire des choix». Un rapport de 2020 le décri-vait comme «un magistrat autoritai-re, dénigrant et trop impliqué dans l'opérationnel»? «J'ai retenu des leçons du passé», assure Maudet. Ses hauts fonctionnaires ne semblent pas être de cet avis. Ni même le personnel d'exé-cution : des employés du département ont sollicité le Groupe de confiance, l'instance indépendante chargée de gérer les conflits relationnels à l'Etat. Et au parlement, des députés de tous les bords (sauf sans doute du parti de Maudet) se demandent s'il ne faudrait pas, à nouveau, comme lors de la dernière législature (où on les lui avait toutes retirées), priver Maudet de l'une, l'autre ou plusieurs de ses responsabilités. Comment il disait, déjà, Marx, reprenant Hegel ? Ah oui : l’histoire se répète –au moins deux fois, sinon plus, «la première fois com-me une tragédie, la seconde fois comme une farce»

Le MCG a gagné deux sièges au parlement fédéral lors des dernières élections : un au Conseil national, pris au PLR, et un au Conseil des Etats, pris aux Verts. Il était bien content. Sauf qu'il savait pas quoi en faire, de ces sièges, parce qu'il n'en a de toute façon pas assez pour en faire un groupe, et envoyer des représentants dans les commissions parlementaires. Il avait donc le choix, comme dit la «Tribune de Genève», entre l'insignifiance (lais-ser ses élus siéger en indépendants et ne pas servir à grand'chose) et la perte d'indépendance, en rejoignant un groupe existant mais en devant se plier à ses décisions. Et donc, il a choisi : l'alignement dans le groupe UDC. Comme si l'alignement excluait l'insignifiance...

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