Brèves de comptoir
D'intéressant.e.s candidat.e.s du Front National s'étaient qualifiés pour le second tour des Législatives. Ainsi de Frédéric Boccaletti, député sortant de la 7e circonscription du Var, au passé de libraire négationniste, qui a obtenu carrément 48,3% des suffrages (le double de 2022); de Julie Rechagneux, candidate dans la 4e circonscription de la Gironde, qui posait avec des néo-nazis et côtoyé un groupe néo-fasciste, et a obtenu 32,3 % des suffrages (dix points de plus en deux ans); de Louis-Joseph Pecher, qui tweetait quelques temps avant le premier tour «Juif qui parle, juif qui ment», et a obtenu 30,4% des suffrages (pour savoir si ces sympathiques dédiabolisés ont été élus, on vous laisse vous reporter aux résultats officiels, ou au «Monde» de mardi...). Et, le cas échéant, à un bon coup de schnaps.
Après le premier tour des législatives
          françaises, le président de la LICRA suisse, Philippe Kenel,
          par ailleurs fiscaliste, témoigne avoir reçu des demandes de
          personnes juives pour s'installer en Suisse, car elles se
          sentent menacées en France par la montée de l'antisémitisme,
          et se sentiraient plus en sécurité en Suisse qu'en Israël -le
          7 octobre étant passé par là. Et d'autres que lui,
          conseil-lers fiscaux, évoquent un afflux de demandes de
          possesseurs français de patrimoines financiers souhaitant les
          expatrier en Suisse par peur de l'instabilité politique ou de
          ponctions fiscales  décidées par un gouvernement RN ou, pire
          encore de Front Populaire. Evidemment, ça nous rappelle les
          grandes heures des queues de grosses bagnoles pleines de
          petites valises pleines de billets à la frontière genevoise en
          1981... mais c'était une autre époque, celle du secret
          bancaire... aujourd'hui, leur pognon placé en Suisse, les
          contribuables français doivent le déclarer au fisc (bon,
          évidemment, y'a des Cahuzac, mais quand ils se font prendre la
          main dans le compte en banque, ça leur coûte cher). C'est donc
          pas pour le planquer que des possédants français apeurés
          veulent le placer en Suisse, c'est pour le mettre à l'abri de
          l'inflation ou de la chute de l'euro : le franc suisse, c'est
          pienkouzuzolit. Et si on doit le déclarer, on risque pas de se
          le voir saisir. Bref, ça rassure. C'est marrant quand même,
          tous ces Frouzes qui ont peur de la gauche ou de
          l'extrême-droite et qui placent leur pognon dans une ville de
          gauche et un pays qui vote autant pour l'UDC que la France a
          voté pour le RN, non ? 
        
Il s'est passé un phénomène étrange, entre le premier et le deuxième tour des Législatives françaises: des dizaines de candidates et de candidat du parti que les sondages annonçaient comme vainqueur (et qui finalement ne l'a pas été) ont déserté les débats télévisés et radiodiffusés, parce qu'ils et elles se savaient mauvais, incompétents, in-consistants, racistes, antisémites. Ces candidats fantômes ont ainsi fait preuve d'une humilité qu'il convient tout de même de saluer. Même s'il convient aussi de s'interroger sur la capacité à (éventuellement) gou-verner d'un parti incapable de présenter des candidats présentables.
Les affiches électorales du RN fustigaient les
          «frontières passoires». Ce qui, dans la Grande Genève, où
          100'000 Français les passent tous les jours, ces frontières,
          tous les jours pour aller travailler d'un côté puis revenir
          chez eux, de l'autre côté... pendant que des milliers de
          Suisses pendulent dans le sens inverse pour acheter en France
          qui qui y est moins cher (ou plus disponible) qu'en Suisse...
          Question innocente: com-bien d'entre eux ont voté RN (ou,
          s'ils sont Suisses, UDC, puisque l'UDC partage le même
          fétichisme de la frontière) ? 
    
    
    


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