Initiative pour la biodiversité : urbaine et de gauche ?
Pour toutes et tous (sans privilège). Y compris les paysans.
Dans deux semaines, nous voterons sur l'initiative
        populaire pour la protection de la diversité, qui demande que la
        Confédération et les cantons créent des espaces protégés
        supplémentaires et les inscrivent dans les inventaires des
        espaces naturels et des paysages, qui comprennent un quart de la
        Suisse en augmentant les moyens financiers alloués à la
        protection de la diversité.  La gauche et les Verts libéraux la
        soutiennent, la droite et le Conseil fédéral la combattent: 
        selon le Conseil fédéral, elle limiterait trop la marge de
        manœuvre des autorités pour le développement des
        infrastructures, nuirait à la production agricole et au
        développement des énergies renouvelables, et coûterait trop cher
        (400 millions par an de plus que les 600 millions actuels) à la
        Confédération et aux cantons. Pour les adversaires de
        l'initiative, sa mise en oeuvre pourrait réduire les terres
        agricoles disponibles, augmenter les coûts de production des
        agriculteurs, entraver le développement des infrastructures
        nécessaires à une population croissante, y compris celles liées
        à la production d'énergie renouvelable (solaire, éolienne,
        hydraulique). Selon un premier sondage
        Tamedia réalisé les 7 et 8 août, l'initiative sur la
        biodiversité recueillait 51 % d'avis favorables et 42 % d'avis
        défavorables. Ce n'est pas assez pour espérer une victoire, mais
      les femmes y sont favorables à 59 %, (les
        hommes défavorables à 53%), les urbains à 61 % favorables, les
        ruraux à 49 % défavorables. Les femmes des villes décideront...
        mais pour que l'initiative passe, il y a une condition préalable
        à remplir : la démentir comme proposition des urbains (des
        urbaines) de gauche contre les paysans de droite, l'affirmer
        comme une chance pour toutes et tous (sans privilège), y compris
        les paysans...
      
La fin du monde ou la fin d'un monde ?
      
 Le chef de mission de Médecins sans
                Frontière-Suisse, Patrick Wieland, se souvient que le
                confinement "a aussi généré des choses merveilleuses :
                le calme et le silence, la ville complètement vide dans
                une ambiance irréelle, l'aéroport sans un seul avion,
                des biches arrêtées au bord de l'autoroute
                Genève-Lausanne... Le monde animal et végétal avait
                repris un peu ses droits, et c'était beau". Beau, mais
                fugace... Près de la moitié des
          habitats naturels suisses sont menacés (surtout du fait du
          bétonnage et du morcellement) , 90 % des forêts alluviales ont
          déjà disparus, il reste moins de 10 % des cours d'eaux à
          l'état naturel., 36 % des espèces animales et végétales
          présentes en Suisse sont déjà menacées ou déjà éteintes 
          (79 % des reptiles, 78 % des amphibiens, 40 % des insectes, 39
          % des oiseaux nicheurs, 28 % des fougères et des plantes à
          fleurs, 25% des poissons)... mais pas (encore) l'unique espèce
          humaine. Qui ne se préoccupe de la biodiversité que parce
          qu'elle en dépend, et qui, depuis qu'elle s'en préoccupe (à
          juste titre) n'en a jamais fait un enjeu à relever avant tous
          les autres. Et pourtant, la protection du climat est étroitement liée à la
        protection de la biodiversité : les forêts et les marais  ne
        peuvent stocker du CO2 et abriter de la biodiversité
        que si nous les préservons. Or les mesures déjà prises (dans
        l'agriculture, les zones urbaines et péri-urbaines et les
        forêts) sont insuffisantes -le Conseil fédéral lui-même en
        convient quand il écrit que "la Confédération et les cantons
        doivent en faire davantage" et qu'il est "urgent d'agir
        fermement pour protéger les services apportés par la
        biodiversité" dont la réduction continue, quand elle ne
        s'accélère pas au rythme des constructions et des installations
        d'infrastructures, notamment routières.
      
Les atteintes à la biodiversité sont mondiales : il ressort de l'indice "Planète vivante". qu'en moyenne 69 % des populations de faune sauvage (poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens, reptiles) ont disparu depuis 1970., avec un maximum de 94 % en Amérique latine et un minimum de 18 % en Europe, où les pertes les plus massives ont été provoquées avant 1970. La cause principale de cette raréfaction de la pluralité animale est la destruction des habitats naturels par l'agriculture (surtout), l'étalement urbain, le braconnage, le changement climatique, la pollution de l'air, de l'eau et du sol, et la dissémination par les humains d'espèces invasives. Quant aux espèces animales qui restent, celles sauvages sont totalement minoritaires : chez les mammifères terrestres, il n'y en a plus que 4 % du total des espèces encore présentes (contre 60 % d'espèces domestiques et 36 % pour l'espèce humaine qui les a domestiquées), et chez les oiseaux plus que 30 %. Résultat : la grande majorité des animaux vivant sur terre sont soit des humains, soit des animaux élevés par les humains, ou domestiqués par eux (comme les chiens et les chats).
Vivons-nous la fin du monde ? Certainement pas. La
        fin de l'humanité ? Certainement pas non plus.  La fin d'un
        monde, le nôtre celui de la "civilisation thermo-industrielle"
        reposant sur l'utilisation des énergies fossiles ? Peut-être.
        C'est en tout cas ce que les "collapsologue" affirment, fixant
        même la date de cette fin d'un monde vers 2030. C'est sans doute
        la voir trop tôt. Mais le climat se réchauffe, les glaciers et
        les calottes polaires fondent, la biodiversité s'effondre, il y
        a de moins en moins d'insectes,  la désertification avance,
        l'agriculture intensive ravage les sols, les ressources
        naturelles s'épuisent... on en aura certainement fini avec la
        croyance qu'une croissance infinie est possible dans un monde
        fini avant d'en avoir fini avec ses conséquences. 
      
Finalement, l'idée, ou l'obsession, d'Elon Musk, d'expédier l'humanité sur une autre planète, serait peut-être une bonne idée pour la nôtre. A la condition, cependant, que Musk lui-même soit du voyage. Et qu'il emmène Trump avec lui.



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