Genève : trois jours pour dire NON à des cadeaux fiscaux injustes inutiles et nuisibles
Un jeu à somme très nulle
Un moment où la majorité sociale se dira enfin : "Trop, c'est trop !"
Le Conseil
          administratif de la Ville de Genève, prenant connaissance des
          dernières prévisions fiscales cantonales, a révisé son projet
          de budget 2025 : le déficit projeté du budget municipal a pris
          l'ascenseur de 9,5 millions et s'élève désormais à presque 73
          millions de francs, si on tient compte de la baisse d'impôt
          sur laquelle on se prononcera dimanche et qui coûtera à elle
          seule  53,6 millions à la seule Ville de
          Genève -mais coûtera aussi aux autres villes du canton et au
          canton lui-même,  et menacera un peu partout les prestations à
          la population. Sans cette baisse d'impôt, le
          déficit ne serait en Ville que de 19,3 millions. A peine plus
          que la valeur d'un centime additionnel (l'impôt communal, fixé
          en pourcent de l'impôt cantonal). Ce sont, au total
          (cantons et communes ensemble) 434 millions qui manqueront aux
          collectivités publiques du fait de cadeaux fiscaux dont 60 %
          seraient fait aux 11 % de contribuables dont les revenus
          imposables sont supérieurs à 120'000 francs. Les plus riches
          recevront les plus gros cadeaux : un.e célibataire avec un
          revenu imposable de 80'000 francs pourrait payer 1650 francs
          de moins -mais si son revenu imposable est de 2,5 millions,
          c'est 45'000 francs qu'il économiserait. De quoi se payer une
          bagnole de plus. Neuve, pour payer la taxe la moins élevée
          possible...
        
Le syndicat SIT
          et des représentants du personnel du GIAP  (Groupement
          intercommunal pour l'animation parascolaire) résument : "A l’heure
          où les communes votent une augmentation de 12 millions pour le
          GIAP pour un projet de réforme qui n’augmente toujours pas les
          classes salariales et oublie la grande majorité du personnel
          parascolaire dans l’augmentation du taux de travail, nous
          sommes amené-es à voter sur une baisse d’impôts. Baisse qui
          ferait perdre aux communes le même montant que celui alloué au
          GIAP". Ce n'est qu'un exemple, parmi bien d'autres du même
          genre : on est toujours dans le même jeu à somme nulle : les
          recettes que perdrait le canton si les cadeaux fiscaux
          proposés étaient acceptés, c'est par les communes qu'elles
          seraient compensées, soit par des dépenses nouvelles (comme
          dans le cas du GIAP), soit par des réductions de prestations,
          soit par des hausses de l'impôt municipal. 
        
Selon un sondage de la SSR, du mois dernier, quatre Suisses sur cinq considèrent que les écarts de richesse sont excessifs dans ce pays, et 70 % des sondé.e.s estiment que la richesse devrait être davantage taxée. Avec les cadeaux fiscaux envisagés à Genève, on fait le contraire : on taxe moins la richesse, on renforce les écarts de revenu. Et on réduit au passage les moyens des collectivités publiques pour répondre aux urgences sociales. Jusqu'à présent, ce choix a été ratifié par le corps électoral actif. Mais il y a bien un moment où ce corps électoral actif, tout de même formé d'une majorité de personne qui non seulement n'ont rien à gagner à cet exercice, mais ont le plus souvent tout à y perdre. Un moment où cette majorité-là, qui est la majorité sociale, se dira enfin : "Trop, c'est trop !".
Dimanche prochain peut être ce moment.
          Il serait temps.
        
        



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