Une année chasse l'autre... et en hérite...


MMXXV

C'est notre 3000e numéro, et c'est le dernier de l'année. Et on se félicite de ces deux caractéristiques. Surtout de la deuxième. L'avantage d'avoir à disposition plusieurs calendriers différents, c'est que nous sont offerts plusieurs temps de pause disponibles. Nous allons donc user pendant deux semaines du calendrier chrétien grégorien, pour les féries de fin d'année. Fin septembre prochain, nous userons du calendrier républicain, pour ses sanculotides. Nous avons encore en réserve le calendrier pataphysique, les calendriers juif et musulman, et nous prendrons même le temps de nous confectionner notre propre calendrier, patapolitique. Ces temps de pause sont, ou peuvent être, aussi des temps de recul, de distance critique, d'attente de préparation à ce qu'il adviendra une fois reprises les routines laborieuses, sociales, politiques. A l'année grégorienne prochaine, les gens : le numéro 3001 de cet indispensable follicule sortira (en principe) le 6 janvier. Et réjouissez-vous, si vous êtes du genre diurne : depuis aujourd'hui, hélas, les nuits raccourcissent.

Avoir en 2025 "le pessimisme de la raison et l'optimisme de la volonté"

On va quitter 2024, sans regrets. On va entrer en 2025 sans illusion -mais avec des attentes, des espérances, des volontés.
On quittera 2024 avec Trump élu, on entrera dans 2025 avec Trump président.
On quittera 2024 avec l'armée russe et ses supplétifs tchétchènes et nord-coréens en Ukraine, ils y seront toujours quand nous serons entrés en 2025. 
On quittera 2024 avec l'armée d'Israël dans les ruines de Gaza, au Sud Liban, sur le Golan, elle y sera toujours en 2025.
On quittera 2024 avec un immense espoir et une joie immense en Syrie, après la chute du régime du clan Assad et la fuite en Russie de son chef, on entrera en 2025 avec toujours cet espoir, et celui que rien ne ternira cette joie, mais avec l'armée turque aux portes du Rojava kurde.
On quittera 2024 après que la Cour criminelle du Vaucluse ait rendu son verdict dans le "procès de Mazan", intenté par Gisèle Pélicot à son mari et à cinquante co-accusés, qui l''ont violée pendant dix ans après qu'elle ait été droguée. Tous les accusés ont été condamnés, et on a proclamé qu'"il y aura un avant et un après" ce procès, et que "la honte va changer de camp". On verra bien ce qu'il en sera en 2025. Parce que le verdict d'un procès ne dit pas grand'chose de ce qu'on en fera, ensuite, et ce qu'il restera des fortes paroles prononcées.
On quittera 2024 avec des magasins ouverts le dimanche à Genève,  on entrera dans 2025 avec des magasins ouverts le dimanche à Genève. En attendant que le Tribunal fédéral se prononce sur le fond de la question de l'ouverture dominicale des magasins.
On quittera 2024 avec l'annonce de la gratuité des transports publics genevois, les TPG, pour les moins de 25 ans et la semi-gratuité pour les rentiers AVS et AI, on entrera en 2025, le 1er janvier, avec cette gratuité et cette réduction -une gratuité qu'on pratiquait d'ailleurs déjà depuis cinquante ans et une réduction qu'on étendra à la gratuité.
On quittera 2024 avec des budgets communaux, cantonaux, fédéraux pour 2025, qu'on passera au moins les premiers mois de 2025 à corriger pour que ce qui n'a pas été budgété fasse l'objet de crédits extraordinaires.
Et on quittera 2024 en ayant préparé les élections municipales de 2025.
On quittera 2024 et on entrera en 2025 avec en tête cette exigence formulée par Gramsci : avoir "le pessimisme de la raison et l'optimisme de la volonté".

Commentaires

Articles les plus consultés