De COPSenague à FLOPenague

Réchauffement de la planète et eau de boudin diplomatique

A Copenhague, on a commencé par cogner sur les altermondialistes, et on a fini par pisser dans un violon. Et le prochain sommet du même genre, sortant du même tonneau, aboutira sans doute au même résultat, pour les mêmes raisons : aucun des principaux acteurs de ce genre de raouts n'a la moindre envie de remettre en cause les fondements mêmes de son économie , qu'elle soit qualifiée de " développée " ou " émergentes " Copenhague est un fiasco ? Les plus importants des 120 Etats qui y participaient feront mines de s'en désoler, mais ce fiasco les arrange, et arrange surtout les puissances économiques dont la plupart d'entre eux ne sont que les commis. Le " Yes we can ! " d'Obama trouve là ses limites : celles que lui mettent les plus grandes entreprises américaines, dont celles, notamment dans le secteur automobile, qui ont été sauvées par les caisses publiques à coups de centaines de milliards de dollars. Les Etats-Unis n'en font pas assez pour réduire leurs émissions, la Chine ne veut pas être contrôlée, l'Europe donne des leçons qu'elle ne s'applique pas à elle-même, Moritz se rend à Copenhague en train, mais en revient en avion, tout est pour le pire dans le meilleur des mondes réchauffés possible, mais " l'économie " et la consommation sont sauves.

Le bon dos de la Chine
" On va vers un accord, et ce ne sera pas un accord au rabais ", assurait le 17 décembre, le négociateur suisse José Romero.... Las... La déclaration finale (une déclaration, pas un accord) est d'une vacuité absolue, et on n'en est même pas surpris. Même si toutes les promesses faites à Copenhague étaient tenues, même si chaque Etat tenait les siennes, on aboutirait à une hausse des températures moyennes de 3 degrés et un emballement du dérèglement climatique. Le sommet de Copenhague n'accouche de rien ? il fallait que ce soit la faute à quelqu'un, ce sera la faute à la Chine. Ils ont bon dos, les Chinois, accusés d'être responsables de la non-réalisation des attentes illusoires et des promesses d'ivrognes faites par d'autres qu'elle avant le sommet... Certes, la Chine pollue et relâche dans l'air, dans les eaux et dans le terre, des gigatonnes de saloperies -mais nous, alors ? Ce que nous reprochons aux Chinois, avant de le reprocher aux Indiens, et que nous ne pouvons re
procher aux Africains puisqu'ils sont trop pauvres pour être trop sales, ce n'est rien d'autre que ce que nous faisons nous-mêmes depuis 250 ans -l'âge de la révolution industrielle. Et puis, si la Chine pollue, c'est bien en produisant ce que nous lui achetons, plus qu'en produisant ce qui lui est, à elle, nécessaire. Comme l'a affirmé à la tribune de Copenhague le président bolivien Evo Morales, " le changement climatique n'est pas un problème environnemental, c'est un problème de mode de vie. Le réchauffement n'est pas un chaos, c'est une conséquence du capitalisme ". Les décisions prises par les plus grands acteurs économique vont peser infiniment plus lourd que les non-décisions fardées en engagements pris par des responsables politiques qui n'ont de souci que celui de ne pas fâcher leurs électeurs, leurs sponsors ou leurs suzerains. " L'échec de Copenhague (montre) les limites du gouvernement mondial ", titre Le Monde... Le " gouvernement mondial " ? Quel " gouvernemen
t mondial " ? Celui des chefs d'Etats et de gouvernements agglutinés à Copenhague ou celui des multinationales ? Le Monde résume : " Les affaires du monde soumises au tandem Chine-Etats Unis ". C'est à dire aux deux plus gros pollueurs du monde. Un tandem, peut-être. Mais avec un moteur, à pétrole et à charbon.

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