Brèves

En édito de la « Tribune de Genève » du 5 mars, on se lamente sur le fait que l'accord passé entre le Conseil d'Etat, les communes concernées et les opposants au projet initial de bétonnage intensif du périmètre Praille-Acacias-Vernets (PAV pour les intimes) priverait le citoyen de « débat public » et mettrait le Grand Conseil «devant le fait accompli» du résultat d'une « démocratie de cabinet ». On signalera tout de même à la « Julie » (dont on ne se souvient pas qu'elle ait été aussi amère lorsque les procédures démocratiques furent contournées pour assurer la construction d'abord, le financement ensuite, du Stade de la Praille, dans le même périmètre de la Praille) que dans le cas du PAV, le Grand Conseil n'est pas plus « contourné » que le peuple n'est « privé de parole » : le résultat des négociations doit en effet faire l'objet d'un nouveau projet de loi soumis au Grand Conseil, sujet à référendum et à consultation auprès des trois communes concernées, qui devront donner un préavis lui aussi soumis au référendum. Voila, c'était notre petit cours d'éducation civique à usage des éditorialistes de la « Julie » . Et contrairement au stade, c'est gratuit.

L'enquête sur les origines de la « fuite » ayant permis la publication dans la «Tribune de Genève» des photos d'Hannibal Kadhafi en repris patibulaire de justice expéditive, publication qui a fort fâché papa Mouammar, piétine ? Le Procureur genevois Daniel Zappelli l'admet, mais explique que les origines possibles de la fuite sont ni nombreuses (apparemment, les ordinateurs de la police genevoise sont de véritables boîtes à courant d'air), et les cautèles légales si contraignantes, qu'un travail considérable d'investigation est nécessaire, et que pour l'instant, on n'est sûrs que d'une chose : la fuite ne vient ni du Palais de Justice, ni de la famille Kadhafi, ni des anciens domestiques d'Hannibal qui avaient porté plainte contre Hannibal et Madame pour maltraitance. Bon, ça se décante, il n'y a plus que 485'000 coupables possibles. Mais vous allez voir que ça va retomber sur Moutinot.

Sous le titre « presque mort après 21 jours d'érection » « 20minutes » nous narre le 5 mars la tragique histoire d'un malheureux Indien de 55 ans amené subclaquant dans un hôpital de Calcutta après trois douloureuses (enfin, on imagine...) semaines de priapisme. Sauvé de justesse, il n'en risque pas moins une impuissance définitive. On se demande toutefois si dans son cas, « impuissance » ne signifierait pas « libération ». Quant à la morale de l'histoire, on suggère : « les meilleures choses ont une fin, mais faut pas que cette fin traîne trop »...

Il ne faut pas jamais désespérer de la capacité de nos parlementaires fédéraux (enfin... « nos », c'est façon de causer... disons : de la majorité des parlementaires fédéraux...) de s'illustrer par leur sens aigu de la médiocrité : le 4 mars, le Conseil national a réduit de cinq millions le modeste budget (au départ, 35 millions) alloué par la Confédération à l'organisation, en octobre prochain à Montreux, du Sommet de la Francophonie. Un vote de la droite alémanique rupestre, contre un sommet qui a trois torts : celui d'être francophone, celui de convier une majorité de chefs d'Etat plus ou moins basanés, et celui d'être organisé par Calmuche. Des nègres parlant français invités à Montreux par une socialiste genevoise, c'est vrai que pour certains, ça dû être difficile à avaler.


Plusieurs anciens squatters de Rhino (mais aussi le canton et les Services Industriels) ont reçu un commandement de payer délirant, de la part des actuels propriétaires de l'ancien squat, qui leur réclament, à chacun, 14 millions de francs (plus les intérêts) pour « responsabilité dans l'occupation » des immeubles du Bd de la Tour et du Bd des Philosophes. Rappelons donc deux choses, à propos de cette bouffonnerie : d'abord, que les propriétaires n'ont pas perdu un sou du fait de l'occupation de l'immeuble par Rhino. Ensuite, que n'importe qui peut faire envoyer un commandement de payer par l'Office des Poursuites, à n'importe qui, pour n'importe quel montant, sous n'importe quel prétexte. L'Office n'est pas tenu de vérifier la crédibilité de la créance réclamée. On ne saurait donc que suggérer à qui considèrerait que les proprios poussent le bouchon de champagne un peu loin, de leur envoyer (ou à leur avocat, Malek Adjadj) un commandement de payer aussi foutraque que celui qu'ils ont envoyé aux ex-squatters. Signalons au passage qu'une personne (physique ou morale) qui reçoit un commandement de payer, même le plus absurde, ne peut plus obtenir de l'Office des Poursuites l'attestation de non-poursuites nécessaire à l'obtention d'un logement, mais aussi à l'obtention d'un prêt bancaire...

Titre de la «Tribune de Genève » du 3 mars, à propos de la révision de la loi sur le chômage, combattue par la gauche et les syndicats :
« L'assurance-chômage est bonne pour le référendum ».
Ben non : c'est pas la loi sur le chômage qui est bonne pour le référendum, c'est le référendum qui est bon pour les chômeurs.

Communiqué de presse
Le Parti socialiste Ville de Genève (PSVG) (...) a approuvé la convention sur le projet Praille-Acacias-Vernets négociée avec le Conseil d'Etat.
D'un mirage à un projet crédible
Le PSVG se félicite de la réussite du référendum, qui a permis de passer d’une City improbable (ou d'un mirage de 14'000 voir 20'000 logements) à un projet socialement crédible et assorti de garanties.
Un emploi pour un logement
La première de ces garanties est le ratio "un logement pour un emploi", fondamental quand on sait la pénurie de logements qui sévit à Genève et la propension des autorités et du marché à créer des bureaux plutôt que des appartements.
Mixité sociale et contrôle des loyers
La deuxième grande garantie concerne la construction de logements accessibles à toutes et tous. Afin de lutter contre les excès des régies et du marché libre, le PSVG a soutenu un maximum de LUP (loyers contrôlés et accessibles à toutes les catégories de budgets) ainsi qu’une proportion importante de HBM – le nombre de logements subventionnés à Genève a diminué de moitié ces dix dernières années, passant de 21% à 9.61% aujourd’hui. Sur ce point essentiel, le PSVG se félicite d'avoir travaillé à l'augmentation de la part de LUP (50% à 66%) et de HBM (10% à 22%) ; il est pour le moins singulier que d’autres forces politiques cherchent à disqualifier ces avancées au motif qu’elles ne les ont pas obtenues d’elles-mêmes. Seul le résultat compte.
Au moment du choix
Au final, cette convention est un compromis satisfaisant pour l’essentiel. Le PSVG restera attentif à son application (mise en oeuvre des principes négociés, respect des normes OPB, etc.) et vigilant sur les aspects qui divisent, comme la vente de terrains publics qui rencontrera toujours une vive opposition socialiste.
Quid dans l’immédiat ?
Enfin, le PSVG rappelle que la crise du logement continuera à s’aggraver tant que les constructions liées aux grands projets tels que les Communaux d’Ambilly, la Chapelle-Les-Sciers ou les Vergers demeureront au point mort. En 2008, 1083 logements ont été construits (1230 en 2009). Aux dires du Conseil d’Etat, il en faudrait 2300 par année, ce qui est un minimum au regard du bilan démographique annuel. Où sont les grues ? La question est posée au Conseil d'Etat.

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