Hausse des tarifs TPG : Absurde, injuste, inacceptable !

Pour justifier la hausse de leurs tarifs, décidée, approuvée et ratifiée par des gens qui n'ont pas à la subir parce qu'eux bénéficient d'abonnements gratuits, les TPG, soutenus par le Conseil d'Etat nous expliquent benoîtement que leurs prestations vont augmenter de 35 % et que les coûts de ces prestations doivent être assumés à parts égales par les collectivités publiques et les usagers (des usagers qu'on a d'ailleurs rebaptisés, en novlangue marchande dans le texte, « clients », et qu'on ferait mieux en pareil moment de désigner comme des patients... mais d'où viennent les moyens financiers dont disposent les collectivités publiques pour réparer les erreurs, pour ne pas dire les conneries, faites pendant le demi-siècle où Genève a arraché les rails de ses trams ? Des contribuables et donc, aussi, des usagers des transports publics, qui vont donc payer deux fois : une première fois en tant qu'usagers (et d'autant plus lourdement qu'ils ont peu de moyens financiers), et une deuxième fois en tant que contribuables, alors que les contribuables non usagers (les automobilistes, par exemple) ne paieront qu'une seule fois, seulement en tant que contribuables... Pour plus d'incohérence encore, du moins si l'on consent à accorder quelque valeur à nos propres discours environnementaux, c'est dans le même temps où les Services Industriels annoncent une baisse du tarif de consommation de l'électricité, que les Transports Publics Genevois, dont les trams et les trolleybus ne fonctionnent sauf erreur ni au gaz, ni au charbon, ni au bois, annoncent une hausse moyenne de leurs propres tarifs équivalant à la baisse des tarifs de l'électricité. On croyait pourtant avoir bien entendu les autorités genevoises (et les TPG eux-mêmes) emboucher d'un joli mouvement collectif de lèvres les trompettes du développement durable... C'était apparemment seulement pour cracher dedans. Parce qu'à l'heure des décisions, on rend plus attractif ce dont on devrait imposer la réduction (la consommation d'électricité) et plus décourageant l'usage de ce à quoi on incite (les transports publics). Cherchez de la cohérence entre ces décisions, vous n'y trouverez que de la schizophrénie. A moins qu'en proposant l'augmentation des tarifs des transports publics pendant que d'autres proposent l'augmentation des primes d'assurance-maladie et la réduction des indemnités chômage, on se dise qu'après tout, lorsque la plèbe n'aura plus ni les moyens de se soigner, ni ceux de se déplacer, il lui restera toujours la possibilité de consommer de l'électricité moins chère en restant chez elle à ruminer sa mouise devant la télé...
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