Qui, demain, pour succéder à Leuenberger et Merz ? Rien à braire

Le statu quo, quoi d'autre ?
Qui préférez-vous voir au Conseil fédéral à la place de Moritz Leuenberger et de Hans-Rudolf Merz? Il semble qu'il faille forcément donner réponse à cette question existentielle. La Sonntagszeitung et Le Matin Dimanche se sont fendus d'un sondage, dont le résultat est que si le Conseil fédéral était élu par le peuple, la socialiste bernoise Simonetta Sommaruga serait élue à la majorité absolue et le radical bernois Johann Schneider-Ammann à la majorité simple, mais que les Romands auraient préféré Karin Keller-Sutter. Sur quels critères se fonde cet hypothétique choix populaire ? Des critères politiques ? des projets, une ligne, une culture politiques? De toute évidence, certainement pas. La notoriété préalable, le faciès, la capacité, pour les Romands, de s'exprimer en français, certainement : bien campée à droite, Karin Keller-Sutter est au moins capable de nous dire pourquoi. Et au-delà de ces critères? Au-delà, pas grand chose. C'est qu'on n'en attend précisément pas grand chose, du choix des successeurs de deux Conseillers fédéraux démissionnaires. Pas grand chose, ou rien du tout. Au sein du groupe socialiste, le radical bernois semble s'être attiré des sympathies, parce qu'en tant que patron, il défend le « partenariat social ». Autrement dit, le statu quo : « Avec lui, on connaît le produit », confirme une élue socialiste anonyme citée par Le Temps (du 17 septembre). On connaît le produit, en effet : c'est celui que la Paix du Travail touille depuis 1937. Quant aux femmes socialistes, elles ont renoncé à émettre une recommandation de vote pour la radicale saint-galloise, qu'elles auraient pu soutenir pour la seule raison qu'elle est une femme. Il n'est apparemment venu à aucun-e socialiste l'idée, téméraire, de ne soutenir aucune des candidatures radelibes, et de recommander un soutien à la candidature verte. Trop verte, comme on le dit d'un fruit pas encore mûr, la candidature verte. On a besoin de ministres rassurant-e-s, pas de militant-e-s politiques. Elit-on un gouvernement ? Non, on élit un Conseil d'administration. Et les radicauix-libéraux détiennent (encore) plus d'actions que les Verts. On élira donc un-e radelibe, et on s'en tiendra là. Et nous, nous en tiendrons donc las de cette absence de débat et d'enjeux politiques. Il s'agit de repourvoir les sièges socialiste et radical vacants et de rien d'autre, a résumé le chef du groupe PDC aux Chambres, Urs Schwaller. Apparemment, ce résumé convient parfaitement au PSS. A l'ordre du jour des grands enjeux politiques de ce pays, il n'y aurait donc que l'élection du Conseil fédéral, ? Quoi d'autre ? Des choix politiques, peut-être ? Vous plaisantez ? on est en Suisse !
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