Fonds de tiroir

Le PDC de la Ville de Genève, a proposé la semaine dernière une modification du statut du personnel municipal destinée à obliger les hauts fonctionnaires qui seraient candidats à l'élection du Conseil administratif de prendre un congé sans solde pour pouvoir mener campagne électorale. Tout le monde ayant compris que les démo-.chrétiens visaient les candidats socialiste et vert, Sami Kanaan et Boris Drahusak, à l'exécutif municipal, la discussion sur la proposition du PDC a commencé par la liste des hauts fonctionnaires PDC ou radicaux qui étaient restés hauts fonctionnaires tout en étant candidats à un exécutif (Guy-Olivier Segond, Dominique Föllmi, par exemple) et à qui personne n'avait reproché d'être à la fois hauts fobnctionnaires et candidats. Elle s'est poursuivie par le rappel que pour être fonctionnaire, on ne cesse pas d'être citoyen, et par cet autre rappel qu'avant l'enregistrement officiel et définitif des candidatures par le service des votations et élections, personne ne pouvait être tenu pour candidat. Pour plus de foirade, le texte du PDC était naze : il instaurait une incompatibilité à partir d'une classe de traitement supérieure à celle du socialiste et du vert, il était inapplicable car contraire au droit du travail et, pour couronner le tout, ne visait que les hauts fonctionnaire sous statut de la fonction publique, et épargnait totalement les directeurs d'institutions municipales formellement autonomes mais totalement dépendantes de la manne publique (quel sens cela a-t-il d'interdire au directeur du département de la culture d'être candidat à la Municipalité, mais d'autoriser le directeur général du Grand Théâtre à l'être ?) On ajoutera que les candidatures à la candidatures de Sami Kanaan et Boris Drahusak devant leurs partis respectifs avaient été annoncées publiquement des mois avant que le PDC ne fasse mine d'y trouver à redire, qu'ils avaient eux-mêmes alors déclaré qu'ils étaient prêts à demander un congé sans solde pour pouvoir mener campagne sans la moindre confusion entre leur rôle de canbdidat et leur statut de fonctionnaire, et que lorsque le PDC s'est avisé de déposer sa proposition, Sami Kanaan avait déjà annoncé qu'il quitterait son poste de directeur de département. On ne peut donc que s'încliner devant la souplesse nécessaire au PDC pour enfoncer une porte ouverte tout en se tirant un scud dans le pied. Mais on peut aussi lui témoigner un peu de ce qui nous reste de compassion chrétienne: quand on doit faire la campagne du candidat qu'ils se sont choisi et qu'ils doivent se trimballer, on n'a pas franchement le loisir de faire la fine bouche devant les thèmes de campagne, et bien des difficultés à trouver des arguments politiques un tant soit peu consistants pour lui donner un tant soit peu de consistance politique.

Le Conseil d'Etat genevois a présenté son projet de budget 2011 pour le canton. Un budget déficitaire (celui de la Ville est très, très légèrement excédentaire) : c'est le prix à payer pour les cadeaux fiscaux accordés en 2010, sur proposition de la droite et des Verts. Mais ce n'est évidemment pas ce prix qui fait grincer les dentiers de droite : c'est la création de 410 postes dans l'administration centrale : « un vrai dérapage », pour le libéral Weiss, qui n'accepte pas que l'on créée des postes au Cycle d'Orientation et au post-obligatoire sans en supprimer à l'école primaire. Côté UDC et PDC, on cale sur les investissements : sur 350 millions d'investissements dans les transports, 30 le sont aux transports privés : 30 millions pour des modes de transports dont on entend réduire l'usage, ça paraît pourtant largement suffisant -ben non, c'est pas assez, pour le démo-chrétien Mettan et l'udéciste Bertinat. Un autre udéciste trouve le moyen de regretter que dans le budget « on ne s'attaque toujours pas à la venue des frontaliers » (« Tribune de Genève » du 18 septembre). Faudrait qu'on nous explique comment s'attaquer aux frontaliers dans un budget, surtout quand il ne tient à peu près debout que grâce aux économies d'infrastructures faites à Genève par l'emploi d'une main-d'oeuvre résidant en France, là où les infrastructures sont payées par les collectivités publiques françaises...

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