Fonds de tiroir

Le GHI nous l'annonce pleine une, puis pleine page : le Qatar (plus précisément une société appartenant à l'Emir) veut payer un pont routier à péage travers la rade de Genève. Pas complètement cons, les qataris veulent se garder le produit du péage, mais ils mettraient 3,6 milliards de francs sur (ou sous ?) la table pour le machin. On avait déjà des proches du régime au pouvoir au Kazakhstan qui projetaient un centre balnéaire à Genève Plage. Elle a quoi, notre rade, pour attirer les crocodiles ? Et la prochaine offre, ça sera quoi ? le rachat du coteau de Cologny par les Ouzbeks ? Le pavage en or de la rampe de la rampe de Vesenaz par le Koweït ?

Toute fiérote, l'Union internationale des télécommunications (UIT) nous annonce que « deux milliards de personnes seront en ligne fin 2010 » puisque « le nombre d'internautes dans le monde a doublé au cours des cinq dernières années et franchira la barre des deux milliards en 2010 ». Bon, ce bel alignement souffre encore de quelques disparités : si, sur les 226 millions de nouveaux internautes arrivés sur la toile en 2010, 162 millions sont des habitants de pays en développement, d'ici la fin de l'année, c'est encore 71% de la population en ligne qui surfera depuis les pays développés, contre 21% dans les pays en développement. En outre, 65% des habitants bénéficient d'un accès Internet à domicile dans les pays développés, contre seulement 13,5% dans les pays en développement, où l'accès Internet dans les écoles, sur les lieux de travail et dans les lieux publics reste crucial. N'empêche. il faut saluer la performance : mettre « deux milliards de personnes en ligne », toutes les dictatures en rêvaient -mais c'est l'internet qui l'a fait. Et en plus, on est contents.

Trente ans après l'inscription dans la Constitution fédérale du principe de l'égalité salariale entre femmes et hommes, l'écart salarial entre les unes et les autres atteint toujours près de 25 %, selon un rapport du Bureau d'études de politique du travail et de politique sociale (BASS). Cet écart s'est même creusé entre 2006 et 2008. Et l'écart d'inégalité « pure », c'est-à-dire celle qui ne peut s'expliquer que par le genre (à formation, fonction, compétence, volume de travail égaux, par exemple) est passé de 9,1 à 9,4 %. L'écart salarial reste de 17,6 % dans le secteur public fédéral (dont 3,5 % de discrimination pure), et se creuse au fur et à mesure que l'on « monte » dans la hiérarchie professionnelle : il atteint, dans le privé, 30 % chez les cadres moyen-nes et supérieur-e-s. C'est bien, les principes constitutionnels. Les faire appliquer, et les rendre « opposables », c'est-à-dire utilisables devant un tribunal pour les faire appliquer, ce serait mieux. On en demande trop, là ?

Chaque année, jusqu'à 30 millions d'hectares de terres agricoles sont perdus en raison de la dégradation de l'environnement, de la conversion de ces terres à des fins industrielles ou de l'urbanisation croissante, selon un rapport d'expert rendu public jeudi par l'ONU. Selon ce document, l'expansion des agro carburants et la spéculation sur les terres agricoles ont exacerbé cette tendance qui a des conséquences dramatiques pour des centaines de millions d'agriculteurs, de pêcheurs et de communautés autochtones. « Aujourd'hui, 500 millions de petits agriculteurs souffrent de la faim, en partie parce que leur droit de propriété sur des terres sont remis en cause », a expliqué le Rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation, Olivier De Schutter, lors de la présentation de ce rapport devant l'Assemblée générale de l'ONU. « Alors que la population rurale croit et que la concurrence avec de grandes exploitations industrielles se renforce, les parcelles cultivées par des petits exploitants diminuent d'année en année et les agriculteurs se retrouvent à cultiver des sols arides, des collines ou des terres sans irrigation. Cela pose une menace directe pour le droit à l'alimentation des populations rurales », a-t-il ajouté, en prenant l'exemple de l'Inde, où la taille des exploitations moyennes est passée de 2,6 hectares en 1960 à 1,4 hectare en 2000 et continue de décliner, ainsi que celui de l'Afrique orientale et australe, où la superficie des terres cultivées par habitant a diminué de moitié en une génération. Au niveau mondial, 5 à 10 millions d'hectares de terres agricoles sont perdus chaque année en raison de grave dégradation et 19,5 millions autres hectares sont perdus à cause de leur affectation à des usages industriels, notamment la production d'agricarburants, ou à l'urbanisation.

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