Fonds de tiroirs

Une motion UDC au Parlement fédéral propose d'instaurer un système de permis de séjour « à points» pour les ressortissants de pays non-européens souhaitant travailler en Suisse. Pourquoi seulement les ressortissants de pays non-européens ? Parce que les accords de libre-circulation (réciproque) entre la Suisse et l'Union européenne excluent ce genre de pratique pour les ressortissants de l'UE. Et comment seraient attribués les points ? A l'exemple autrichien : en fonction de la formation professionnelle et de la connaissance d'une langue nationale par les candidats. En clair, et si on est logiques, les innombrables spécialistes non-européens parlant romanche auraient toutes leurs chances. En revanche, les manœuvres américains ne parlant qu'anglais seraient recalés... Bon, faut dire que ce genre de propositions n'a nullement pour ambition de régler quelque problème que ce soit, il s'agit juste de faire un peu de buzz xénophobe... pourquoi s'en priver, puisque ça marche ?

Le coprésident de la section des Verts de la côte, le Nyonnais Patrick Buchs, est passé chez les Verts Libéraux en expliquant crânement son retournement de veste par ces mots définitifs : « la décroissance, je n'y crois pas ». Plus trivialement, Buchs a trouvé un travail dans l'immobilier, comme prospecteur de terrains à construire. Et pour ça, en effet, vaut mieux se garer à droite. C'était notre rubrique : l'engagement politique est affaire de conviction.

Le Tribunal fédéral a donc estimé que le refus de la Ville de Genève de louer l'une de ses propres salle à Dieudonné pour qu'il y donne son spectacle relève de la « censure préalable », Patrice Mugny ayant justifié ce refus par l' « antisémitisme » (au sens d'antijudaïsme), réel ou supposé, de Dieudonné, et commentant la décision du Tribunal fédéral par un sobre «si c'était à refaire, je le referais». Mais tout de même, on s'interroge sur le sens de l'arrêt du TF, et la définition qu'il semble donner de la « censure préalable ». Parce qu'après tout, la Ville n'a pas interdit le spectacle de, Dieudonné, ce qui aurait été très con, elle a seulement refusé de lui louer une salle municipale. En quoi est-ce de la censure ? Et depuis quand y-a-il un droit justiciable à obtenir une salle municipale ?

Un intéressant calcul d'épicier est détaillé par la «Tribune de Genève » du 28 décembre : le calcul du coût de la grève de la faim de Bernard Rappaz, avec à la clef cette angoissante question : qui va payer ? Or donc, Rappaz a été hospitalisé pendant 131 jours, à raison de 260 francs par jour de frais (sans compter les transports à l'hôpital, ni les frais médicaux), soit une facture de 34'060 francs, du début de l'hospitalisation à la fin de la grève de la faim du chanvrier. Et qui va payer ? Réponse : l'assurance-maladie... Et ça, c'est une bonne nouvelle. D'abord pour Rappaz lui-même, déjà dépouillé de tout par la justice valaisanne. Ensuite, pour tous ceux qui ont une cause à défendre, fût-elle leur propre cause, mais pas les moyens de la défendre autrement que par une grève de la faim.On a enfin réussi à trouver une justification à la hauteur de nos cotisations d'assurance-maladie : elle peuvent rembourser les frais de nos actes militants... Bon, ça reste évidemment à confirmer, par exemple pour une beuverie collective de protestation contre les heures de fermeture des bistrots...

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