Fonds de tiroirs


Des garde-frontières suisses, mobilisés dans le cadre de la participation de la Suisse à «Frontex», l'agence de surveillance des frontières européennes, vont patrouiller cet été sur la frontière polono-ukrainienne lors de la fête à neuneu du foot européen, l'Euro 2012 organisé conjointement par la Pologne et l'Ukraine. C'est une très, très bonne idée. Pour la prochaine coupe de Suisse de foot, on enverra des policiers municipaux patrouiller entre les cantons des équipes finalistes ? N'empêche, c'est fou ce que le foot peut mobiliser comme policiers, douaniers, gendarmes, agents de sécurité et soldats...

Drames chez les Bourbons y Bourbons (pour la casse) : le roi d'Espagne, 74 ans, s'est pété le col du fémur lors d'une chasse à l'éléphant au Botswana, entre deux appels à l'esprit de sacrifice du peuple en temps de crise, et son petit fils de 13 ans s'est tiré une balle dans le pied en maniant un fusil interdit aux enfants de cet âge... Ay Carmela, ay Carmela...

Le plan directeur communal de la Ville de Genève prévoyait la création de 360 logements en Ville en 2011, il en a été créé 363, contrat rempli donc. Mais l'objectif d'un équilibre d'un logement pour un emploi, lui, n'est pas atteint : on en est encore à 0,7 logement pour un emploi, et même, en 2011, à 3 nouveaux logements pour 10 nouveaux emplois.  Et le Conseiller administratif Rémy Pagani de tenter de pousser les multinationales établies en Ville de financer aussi la construction de logements. Ainsi, Pocter & Gamble, qui veut créer 300 emplois dans le secteur Praille-Acacias-Vernets, où le plan localisé de quartier prévoit précisément la mise à jour d'un logement nouveau par emploi nouveau, n'aurait aucune intention de financer des logements, et fait dire par sa porte-parole qu'elle n'a pas vocation à investir dans l'immobilier. Autrement dit : qu'elle n'en a rien à cirer des plans directeurs communaux et des plans localisés de quartier. C'est que ça voit grand, une multinationale... Mais manque de pot, si Procter & Gamble n'a pas « vocation à investir dans l'immobilier », la Municipalité, elle, a vocation à permettre à ses habitants, y compris à ses habitants futurs, de se loger correctement, et sans se ruiner. Y 'a des fois où le choc du politique et de l'économique se traduit clairement : on y est en plein, là...

Une initiative populaire a été (ou va être) lancée en Suisse alémanique (avec le renfort de quelques idiots utiles romands, genre Freysinger, Sandoz et Baettig) pour protéger les enfants de la « sexualisation à l'école maternelle et à l'école primaire» -entendez : les cours d'éducation sexuelle, donnés depuis trente ans en Romandie où ils ne font plus débat, mais qui ont enflammé la droite la plus conservatrice lorsqu'elle a appris qu'à Bâle, une « Sex-Box » (une boîte d'accessoires pédagogiques) contenait des organes sexuels en peluche ou en bois. Pour les initiants, l'éducation sexuelle doit être donnée par les parents, pas par l'école. Il ne leur est apparemment pas venu à l'idée que si l'école s'en est chargée, c'est précisément parce que les parents ne le faisaient pas, ou le faisaient mal. Bref, pour eux, aucun cours d'éducation sexuelle ne devrait être donné à des enfants de moins de neuf ans (le naissance dans les choux ou les roses, ça doit suffire, à cet âge là), puis ils devraient être facultatifs entre 9 et 12 ans, et obligatoire, mais sur la reproduction humaine (et pas sur des trucs comme le plaisir, l'homosexualité, ce genre de cochonneries, quoi), dès 12 ans. Notez bien qu'ils ne proposent pas que ces cours soient donnés par des curés. Trop occupés à se taper les enfants de choeur, sans doute, les curés.

Les connards du jour : Un sous-officier a été, mollement, condamné en deuxième instance, en mars dernier pour le viol d'une soldate, dans une caserne alémanique il y a quatre ans. Il a donc fallu quatre ans à la justice militaire (qui comme chacun sait est à la justice ce que la musique militaire est à la musique) pour statuer. Et quand on écrit «statuer»...  le violeur a bien été condamné à 22 mois de prison, mais avec sursis (dans un premier jugement, il avait pris 24 mois, dont 6 fermes, mais en deuxième instance, la peine a été réduite parce que son taux d'alcoolémie a été considéré comme une sorte de circonstance atténuante). Et il n'a pas été exclu de l'armée (ça aurait été dommage de se priver d'un si bel élément ?), mais seulement renvoyé au statut de simple soldat.  Avec des explications confondantes de la part de son avocat : «  cette affaire a mis une fois de plus en lumière les méfaits de l'alcool souvent consommé en trop grandes quantités lors de certains cours de répétition. Parfois les soldats sont ivres plusieurs jours d'affilée ». Les sous-officiers aussi, apparemment. Et ça devrait les excuser d'être violeurs ? ça devrait pas plutôt condamner l'armée, en plus de les condamner eux ? Non, répond l'avocate de la victime : « le comportement du sous-officier est d'autant plus regrettable qu'il ternit gravement l'image de l'armée suisse ». C'est vrai que ça, c'est un crime autrement plus grave que celui de violer une soldate. Et la même avocate de la victime d'en remettre une couche en trouvant «pleinement justifiée » la dégradation du sous-officier en simple soldat, parce qu'il a été «indigne de sa fonction». D'où il ressort qu'il est parfaitement digne d'être soldat. Et donc que l'armée est parfaitement digne d'enrôler ce genre de connards.
Sur une demie-page de son toujours roboratif communiqué de presse, après sa séance du mercredi, le Conseil d'Etat nous informe qu'il a « infligé un avertissement à M. Thierry Durand, conseiller administratif de la commune de Plan-les-Ouates, pour violation de ses devoirs de fonction imposés par la législation », coupable (et condamné à une peine pécuniaire de 30 jours-amende d'un montant de 160 francs le jour, assortie d'un sursis de 3 ans) d'avoir voté deux fois, dont une en utilisant le matériel électoral de sa fille, alors en voyage à l'étranger. Et donc, au terme d'une procédure disciplinaire ouverte en juin de l'année dernière, le Conseil d'Etat a choisi de n'infliger à l'intéressé qu'un avertissement. Il a en effet considéré que la violation par M. Thierry Durand de ses devoirs de fonction imposés par la législation n’est pas d’une gravité telle qu'elle justifierait une révocation, et que le Conseiller administratif a « convenu avoir agi de façon erronée, mais aussi de manière spontanée, comme un père à qui son enfant demande de lui rendre un service »... Attendrissant, non ? Il a fallu dix mois au gouvernement  pour en arriver à cette benoîte conclusion ? Ben oui, il a fallu dix mois. Il s'en passe des choses, à Plan-les-Ouates. Et on s'en préoccupe avec gravité, à la Tour Baudet... C'est bon, de savoir qu'on a un gouvernement qui gouverne...

Une locataire genevoise a obtenu du Tribunal fédéral une diminution de plus de 70 % (soit de près de 1100 francs) du loyer de son trois pièces de 48 m2, qui passe donc de 1500 à 410 francs par mois, parce que le propriétaire a été incapable de justifier le presque quadruplement du loyer exigé (il avait seulement expliqué qu'il s'alignait sur les loyers du quartier). Commentaire parfaitement judicieux de la secrétaire générale du Rassemblement pour une politique sociale du logement, Carole-Anne Kast : « la grande majorité des loyers genevois sont (aussi) abusifs et donc illégaux au regard du Code des obligations». Lequel Code des Obligations n'est pourtant pas un codex gauchiste... Bon, ben on s'y attelle quand, à la généralisation du principe du loyer proportionnel au revenu (comme le pratique la Ville de Genève pour les locataires de sa Gérance Immobilière) ?

La « Tribune » de samedi nous annonce sur une pleine page le résultat du premier concours d'architecture organisé pour le secteur du PAV. Il porte sur une petite parcelle de Carouge et y prévoit deux tours de dimension humaine (15 étages) accueillant 158 logements, dont 70 % de logements d'utilité publique (70% de 158, ça fait 110,6 logements, le compte n'est pas très rond, ou alors le 0,6 logement c'est la niche du chien?). Les deux tours ont été baptisées Castor et Pollux. C'est une idée marrante, quand on se souvient que Castor et Pollux, enfants de bonne famille (frères d'Hélène et de Clytemnestre et fils de Jupiter et de Leda) s'aimaient si tendrement qu'ils ne se quittaient pas et que lorsque papa Jupiter accorda l'immortalité à Pollux, celui-ci la partagea avec Castor, de sorte que qu'ils vivaient et mouraient alternativement. Ce qui présage d'un destin intéressant pour les deux tours qui portent leur nom et qu'on ne va pas se risquer pour autant à appeler « tours jumelles», ça porte la poisse.

On retient notre souffle : «  Le Servette FC a trois semaines pour satisfaire la juge et la Ligue », titre « La Tribune de Genève » du 20 avril, à propos de l'ajournement de faillite du club de foot de Piogre. C'est vrai que les préliminaires, ça va un moment. Surtout si au bout du compte on ne sait pas qui va se faire baiser. Bref, le SFC a demandé le 19 avril un nouvel ajournement d'un mois (il en avait déjà obtenu un) de sa mise en faillite, en promettant qu'il peut faire face à ses charges courantes (salaires et charges sociales), que son surendettement ne s'est pas aggravé et qu'il a trouvé suffisamment de partenaires, de mécènes et de sponsors  pour poursuivre sa route en division d'élite. Mais le club sait déjà qu'il n'obtiendra pas d'un coup, en première instance, sa licence pour y jouer la saison 2012-1013, en division d'élite, et qu'il devra déposer des preuves qu'il est sorti de la mouise financière. Il a jusqu'au 10 mai pour le faire. Il lui faut donc négocier avec 211 créanciers, payer les uns, convaincre d'autres d'abandonner leurs créances, ou de les réduire, ou d'accepter des paiements échelonnés. Le nouveau patron du SFC, Hugh Quennec, assure avoir trouvé des partenaires et des mécènes pour plusieurs millions. Et assure qu'il s'agit de « gens qui ont des moyens et une très bonne réputation ». Ce qui, s'agissant de financiers du sport professionnel, limite déjà considérablement le champ des possibilités. Et le patron du club d'annoncer qu'il a pris contact avec un cabinet d'architectes londoniens et une société américaine pour « exploiter au maximum l'enceinte de la Praille. De tout redynamiser ». De tout redynamiter, ça serait pas plus simple ?




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