Fonds de tiroir


Sept candidat-e-s (une candidate, la nôtre, et six candidats) se présentent à la succession du conseiller d'Etat Mark Muller : le conseiller administratif libéral-radical Pierre Maudet, la députée socialiste Anne Emery-Torracinta, le député MCG Eric Stauffer, le Vert'libéral Laurent Seydoux, le « Pirate » Alexis Roussel (les candidatures de ces cinq là étaient déjà annoncées), plus deux surprises (qui ne devraient pas bouleversifier le résultat final) :  Manuel Acevedo, fondateur de la start-up «MadeinLocal.com», qui se présente « pour les PME et les entrepreneurs », Paul Aymon, prophète autoproclamé se présentant sous la bannière « Construction démocrate radicale et sociale ». Et chrétienne ? Ben non, pas chrétienne. Il rate l'oécuménisme, le prophète. L'élection partielle est prévue le 17 juin. Tiens, c'est le même jour que celui du premier tour des législatives françaises, non ? Ben ça devrait faciliter la concrétisation de notre slogan : « La gauche, quoi d'autre ? », même si on se la jouera plus petit bras : dégager un maire à la place d'un président de la République, et un Stauffer plutôt qu'une Le Pen... Mais après tout, à Genève aussi, « le changement, ça commence maintenant »...

On devrait pas se réjouir de la lourde défaite d'un parti socialiste, mais quand ce parti socialiste a oublié d'être socialiste, on peut pas s'en empêcher : le PASOK grec est tombé à moins de 15 % des suffrages aux législatives de dimanche, en même temps que le PS français faisait élire son candidat à la présidence de la République. Il n'est pas seul à s'être pris une baffe, le PS grec : le grand parti de droite, la Nouvelle Démocratie, s'est aussi fait castagner, et plafonne à un peu plus de 20 %. Ensemble, ces deux partis qui dominaient la vie politique démocratique grecque depuis plus de 35 ans (depuis la chute du régime des colonels) ne pèsent plus qu'un tiers de l'électorat, alors qu'il y a trois ans ils en rassemblaient les trois quarts. Et c'est au profit de qui que le PASOK s'est gaufré ? Au profit de la gauche de la gauche, de Syriza (le Front de gauche grec), qui arrive en deuxième position, devant le PASOK, avec plus de 15 % des suffrages, du PC, autour de 8 %, et de la Gauche démocratique (autour de 6 %). Alors bien sûr, les néonazis de l'« Aube dorée »  entrent au parlement, mais ils pèsent trois fois moins que la gauche de la gauche. Morale socialiste de l'histoire ? Quand on oublie jusqu'au sens des mots dont on se drape («  socialiste », par exemple...), on finit par se retrouver à poil. Cette leçon vaut bien une feta, sans doute...

Selon un sondage à la sortie des urnes des présidentielles françaises de dimanche dernier, 41 % des électeurs de François Bayrou au premier tour ont voté Sarkozy au second tour, 29 % ont voté Hollande, 30 % se sont abstenus, ont voté blanc ou ont voté nul. 51 % des électeurs de Le Pen ont voté Sarkozy et 14 % ont voté Hollande, 35 % s'abstenant, votant blanc ou nul.  A l'inverse, 81 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ont voté Hollande, et 6 % pour Sarkozy. Mais qu'est-ce qui peut bien passer par la tête de quelqu'un qui vote Mélenchon au premier tour, et Sarkozy au second ? un vertige ? un trou noir ? un grand mouvement de pitié ?

« 20 Minutes » de lundi nous apprend que des Français de Suisse, partisans de Sarkozy, craignent pour leur avenir en Suisse : « le futur pouvoir va encore accroître sa pression fiscale sur Berne »... De nombreux Français installés à Genève se seraient déjà renseignés pour partir, assure la candidate UMP pour la circonscription de Suisse et Liechtenstein, qui ne précise toutefois pas dans quel autre pays que la Suisse ces migrants éliraient alors domicile.  En France, peut-être ?

Le candidat d'extrême-droite au Conseil d'Etat genevois lors de l'élection partielle du 17 juin, Eric Stauffer, donc. a lancé sa campagne mardi. Avec un seul thème au programme : la « sécurité » (telle qu'il la conçoit : une prison de plus, l'utilisation des policiers retraités pour faire le boulot administratif, ce genre de truc, quoi. Et avec un seul objectif : la présidence du Département de la Sécurité, de la police et de l'environnement. Problème : elle n'est pas à prendre, cette présidence, puisque ce n'est pas sa titulaire, Isabel Rochat, qui a démissionné mais son copain de parti, Mark Muller, et de la présidence du département des constructions. Notez bien, que Stauffer revendique un ministère qui n'est pas à prendre, c'est pas grave, puisqu'il a à peu près autant de chances d'être élu qu'en avait Marine Le Pen de l'être à la présidence de la France. Ce n'est d'ailleurs pas pour être élu que Stauiffer est candidat, c'est pour se faire voir à la télé. Car dans ce corps de spadassain bat un coeur de midinette...


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