Fonds de tiroir


Du 8 au 12 juillet, l'Opéra de Chambre de Genève donnera représentation de l'opéra-bouffe de Domenico Cimarosa, « I Due Baroni Di Rocca Azzura », dans la Cour de l'Hôtel-de-Ville. Un opéra-bouffe dans la cour de l'Hôtel-de-Ville, c'est une bonne idée. D'habitude, c'est dans la salle.
Laquelle salle ne convient pas à certains de ceux qui s'y illustrent : Huit députés de tous les partis (sauf le MCG et les Verts), dont le président actuel du Grand Conseil et quatre de ses prédécesseurs proposent de débloquer un crédit de 18 millions de francs pour rénover le bâtiment de l'Hôtel-de-Ville de Genève, à commencer par la salle où siège le Grand Conseil. Qu'est-ce qu'ils pensent de la coupure dans l'aide sociale pour économiser neuf millions, ces braves gens qui proposent d'en claquer le double pour améliorer le confort de leurs séants en séance ?

Allez, on va quand même féliciter les Allemands. Mais pour un truc qui en vaut la peine, pas pour une connerie de baballe : l'introduction d'un salaire minimum légal dans un pays qui, comme la Suisse, faisait dans le fétichisme du Sozialpartnerschaft... Alors bien sûr, il est pas bien haut, le salaire minimum allemand (8,5 euros, moins que le SMIC français qui est à 9,5), mais ça augmente le salaire de près de quatre millions de personnes qui bossent aujourd'hui à moins que ces 10 balles de l'heure et « pour beaucoup, il s'agit de la plus grande augmentation de salaire de leur vie », a constaté la ministre du Travail...

Or donc, l'Entente (l'addition du PLR et du PDC) présentera quatre candidat-e-s au premier tour de l'élection du Conseil administratif de la Ville de Genève : trois PLR encadreront sur les listes de l'Entente le PDC sortant Guillaume Barazzone. Commentaire des responsables du PDC : c'est très bien, plus il y a de candidats PLR, plus les électeurs du PLR bifferont de candidats PLR en laissant passer notre candidat : « Plus il y a de candidats chez eux, mieux ce sera pour nous ». Et pour nous, donc...

Le 1er juillet, les syndicats de la police, de la gendarmerie et des gardiens de prison genevois ont remis au Conseil d'Etat une pétition, munie de 3400 signatures, demandant à la fois le renoncement à la réforme du système d'évaluation des fonctions (Score) et l'ouverture de négociations sur la réforme dont il demandent l'abrogation. C'est toute la police genevoise, ça : ferme et cohérente. Il fut un temps où on disait que les flics allaient toujours par trois : un qui savait lire, un qui savait écrire et un pour surveiller ces deux dangereux intellectuels. On a progressé : il vont toujours par trois, à Genève, mais désormais c'est l'un pour demander quelque chose, l'autre pour demander le contraire et le troisième pour faire la synthèse.

Selon une étude du syndicat Travail Suisse, les écarts salariaux, qu'une initiative de la Jeunesse Socialiste voulait réduire à un rapport de un à douze, n'ont jamais été si grands depuis 2007 : en 2013, le directeur général de Nestlé a reçu une rémunération annuelle de 12 millions de francs, 230 fois plus élevée que celle de l'employé (probablement une employée) le (la) plus mal payé-e de l'entreprise. Le suivent de près : les dirgés d'UBS invest (avec un écart de 1:229), de Roche (1:229), de Novartis (1:217), d'UBS (1:215) et de Lindt & Sprüngli (1:202). Ils bossent vraiment 200 fois plus que leurs prolos, ces grands patrons ? Bon, ben y'a du boulot pour réduire les inégalités -sans parler d'y mettre fin- en augmentant les salaires les plus bas, en plafonnant les rémunérations les plus hautes, ou en leur imposant une fiscalité confiscatoire au-delà d'un certain écart.

Brève de la « Tribune de Genève » du 14 juillet : « Le château de Monteret a besoin d'un lifting ». C'est des petits trucs comme ça qui vous foutraient un coup de vieux si on n'avait pas dix ans d'âge mental...

On se souvient qu'Ueli Maurer  se disait : « prêt à parier une bouteille de vin que le peuple dira 'oui' aux 'Gripen' le 18 mai ». Le pinard, ça devait être du Giroud.



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