Brèves de comptoir


L'autre jour, devant le Tribunal de Police, on avait toute la liste de la Nouvelle Farce à l'élection du Conseil des Etats : Eric Stauffer et son avocat, Yves Nidegger. Gominator avait été condamné pour infraction à la loi sur les stupéfiants, après avoir monté une opération burlesque aux Pâquis, en donnant 200 balles à un membre du MCG (présidnt des jeunes MCG) et en l'envoyant acheter deux boulettes de coke à un dealer, officiellement pour prouver ce que chacun sait, à savoir que si on veut de la coke, on peut en trouver sans problème à Genève. Et officieusement pour faire parler de lui et de son gang... pardon, de son parti, le MCG. Qui a mis en ligne sur son site une vidéo de l'opération.  Ce que le procureur général, le PLR Olivier Jornot, peu amateur de cirque politique, avait d'ailleurs retenu contre Gominator. Qui n'a pas avalé sa condamnation, dénonce un «procès politique», joue les andouilles en assurant qu'il n'imaginait pas s'être mis en infraction avec la loi, et a donc fait appel, non sans demander cent balles de dédommagement pour tort moral -ce qui, incidemment, est une assez juste évaluation de sa propre « moralité » : le prix d'une boulette de coke. 

Dans le GHI de la semaine dernière, Le Journaliste nous a fait part d'une révélation : « Eh oui, la Ville est à droite ». Il nous en dira tant... Sans blaaaague, la Ville est à droite ? Son Conseil municipal, oui, en additionnant toutes les composantes de la droite, du PDC au MCG -mais (deuxième révélation) c'est depuis 2011, pas depuis avant-hier, que le Conseil municipal de la Ville est à majorité de droite. D'ailleurs,  si la gauche n'est plus majoritaire au Conseil municipal de Genève, elle ne l'est plus dans aucun Conseil municipal du canton (troisième révélation), alors qu'elle reste majoritaire dans les Conseils administratifs des principales villes du canton, et souvent dans les votes populaires (quatrième révélation). Mais c'est pas grave : l'important, c'est que Le Journaliste ait eu la révélation (et nous la fasse partager) que « la Ville est à droite ». Bah, si ça peut lui faire plaisir, hein, on va pas chipoter : un homme heureux, ça éclaircit toujours le paysage.

Dans l'ensemble des communes de Suisse, seul-e-s 170 élu-e-s étrangers sont cecensés. Et une écrasante majorité d'entre eux siègent dans des communes romandes. Faut dire que sur 600 communes (totalisant plus d'un million d'habitants, quand même) qui accordent le droit d'élibilité aux étrangers, 575 sont francophones (dans les cantons de Vaud, Fribourg, Neuchâtel et Jura). Les autres sont grisonnes et appenzelloises. Mais pas genevoises, vu que l'auguste constituante de Piogre a refusé de faire ce pas, la droite démocratique se contentant de promettre vaguement qu'elle le ferait peut-être, un jour, plus tard). Eh ouais, les Genevois, en matière d'ouverture, vous vous êtes fait dépasser par les Appenzellois... alors, on la ramène moins, du coup, hein ? Ben non, même pas...

A Genève, le Collectif R, Solidarité sans frontières, la Copera, Amnesty International et l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés ont lancé fin octobre un appel au Conseil fédéral, lui demandant de suspendre les « renvois Dublin »  (renvois de requérants d'asile vers le premier pays européen qu'ils ont atteint) vers les pays de la «frontière» européenne (en particulier l'Italie et la Grèce) et ceux de la « route des Balkans » . Il se trouve précisément que la Suisse a accéléré ce type de renvois depuis fin septembre, et qu'elle en fait même une priorité, alors que les atteintes aux droits humains fondamentaux sont quotidiennes dans les pays concernés. La Suisse se retrouve ainsi complice de ces atteintes, en ne les prenant pas en compte dans ses décisions de renvoi. Elle se retrouve également complice de l'aggravation des écarts entre les pays du centre et ceux de la périphérie de l'Europe, les premiers (comme la Hongrie) se barricadant contre les réfugiés traversant les seconds.

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