Fonds de tiroir


D'entre les (forcément) innombrables qualités du candidat de l'Entente à un fauteuil de sénateur (de préférence le fauteuil occupé par Robert Cramer), Benoit Genecand, on se demande pourquoi ses supporters ne font pas plus souvent, et même ne font pratiquement pas du tout, mention de sa casquette (un peu défraîchie, il est vrai) d'ancien président de la Fondation du Stade de Genève... ça serait pas une bonne carte de visite électorale ?

Dès le résultat de l'élection du Conseil national connu, et sans même attendre celui du Conseil des Etats (qui ne sera connu qu'à fin novembre), les media ont été obsédés par une seule question : quelles conséquences l'élection du nouveau parlement aura-t-elle sur la composition du Conseil fédéral ? Parce que, voui, y'a un gouvernement dans ce pays, et il est élu par le parlement. Or, si dans toutes les démocraties du monde (bon, d'accord, c'est vrai, c'est des démocraties à l'étranger, mais c'est pas des vraies démocraties puisqu'elles sont à l'étranger et que de vraie démocratie y'en a qu'une et c'est la nôtre...), les gouvernements, les ministres, sont, quand on élit le parlement qui les élit, en campagne électorale, pour leurs partis. Ben pas chez nous. Chez nous, y'a un  « code de conduite pour conseillers fédéraux  », qui les autorise certes à participer aux manifestations de leurs partis, mais pas vraiment à faire campagne : ils et elle doivent adopter  « une attitude retenue en ce qui concerne les activités politiques de leur parti ». Une attitude  «retenue» de quoi ? Ils peuvent boire un verre avec les copains, mais pas appeler à voter pour eux, c'est ça ? Ben ouais, c'est ça. Et ils s'y sont tenus, nos sept ministres. Enfin, presque : six d'entre elles et eux s'y sont tenus. Le septième, Ueli Maurer, le seul UDC de la bande, s'est autorisé à faire le guignol fringué en  « Blues Brothers »  sur un clip de campagne de son parti. Bon, en même temps, hein, dans les sept nains, y'a Simplet...

Commentant le résultat de l'élection genevoise au Conseil national, le luminescent président du MCG, Roger Golay, a affiché sa satisfaction : « ce résultat consolide les assises de notre mouvement ». Sachant que le résultat en question se traduit par un recul du MCG de deux points, on ne saurait trop espérer d'autres consolidations du même genre. Et on est même prêts à y mettre la main. Avec la même ardeur, la même efficacité et la même sincérité que le MCG quand il s'affaire à l'unité de la droite genevoise.

Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, dans un discours devant le 37ème congrès sioniste, le 20 octobre, a déclaré que Hitler ne voulait pas exterminer les Juifs, et qu'il ne s'y est résolu que  sur les conseils du grand mufti de Jerusalem, Hadj Amine al Hussein, rencontré en novembre 1941. Or la Shoah avait commencé avant cette (fugace) rencontre : les nazis et leurs auxiliaires ont commencé à massacrer les enfants en août, en Lituanie, l'extermination par la faim ayant débuté quatre mois plus tôt, et les premiers camps d'extermination (Belzec, Sobibor, Treblinka) ayant été planifiés en octobre, en même temps que s'ouvrait le camp d'Auschwitz. Bref, Netanyahou s'est fait le chantre du révisionnisme le plus crade, au point que la chancelière allemande, Angela Merkel, a dû réaffirmer que l'Allemagne continuerait « à assumer sa responsabilité dans la Shoah » , sans essayer de la refourguer à des seconds couteaux. Élie Barnavi (ancien ambassadeur d'Israël en France) a également répondu à Netanyahou : « Netanyahou atteint des bas-fonds où même ses pires adversaires n’imaginaient pas qu’il pût plonger. (...) en faisant d’un collaborateur minable, représentant d’une province marginale de l’empire britannique, le principal promoteur de la Solution finale, il offre un cadeau inespéré aux négationnistes de tout poil : si lui le dit, c’est que c’est vrai, Hitler n’est pas si coupable que cela. Cette fois, il dédouane du même coup tout ce que l’Europe compte d’extrême-droites plus ou moins nostalgiques du fascisme, voire du nazisme». On attend donc que la CICAD (Coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation, spécialisée dans la traque aux grafitis, insultes et menaces antisémites) dépose plainte contre le connard négationniste qui dirige le gouvernement israélien.

Le « Matin dimanche » du dimanche des élections nous a appris que Pierre Maudet et Eric Stauffer n'arrêtaient pas de se faire des mamours politiques, dont l'accompagnement du premier par le second, en tant qu'«entrepreneur», dans un voyage de promotion de Genève à Singapour. Maudet place Stauffer là où Stauffer a envie d'être placé et fait au moins semblant de prendre Stauffer en séreux, en échange de quoi Stauffer, toujours avide de reconnaissance, s'abstient d'attaquer Maudet sur son bilan sécuritaire et ses rapports avec la police, et chante les mérite de Maudet partout où il le peut sans que cela soit totalement ridicule. Au fond, Gominator, c'est un grand sensible : c'est quand il a pas sa dose d'affection qu'il devient méchant, Gominator, mais suffit de le caresser dans le sens du poil, et il roucoule.

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