La Grande-Bretagne après le Brexit : Labour, toujours Labour

"Salut donc à la canaille, incarnation du progrès" (James Connolly)
Jeremy Corbyn a donc été confirmé (par près de 62 % des suffrages) à la tête du parti travailliste par les militants et les nouveaux membres du parti, après que les caciques du groupe parlementaire aient tenté de le limoger, dans une opération du même genre que celle qui a réussi en Espagne contre Pedro Sanchez). Alors même que le Labour s'est retrouvé au soir du Brexit dans le camp des perdants (il avait appelé à voter "non", même si son leader ne faisait pas beaucoup d'effort pour cacher ses doutes sur cette position, et ne faisait rien pour aider David Cameron à remporter le référendum qu'il avait lui-même aventureusement provoqué), Corbyn est en train de réussir son pari : refaire du Labour une véritable force socialiste, reposant sur sa base militante et sur un programme d'opposition, et non plus seulement une machine électorale -ce à quoi avait été réduit le "New Labour" de Tony Blair. Le Parti travailliste "régénéré" par Corbyn et les siens a gagné plus de 200'000 nouveaux membres depuis l'élection de Corbyn à sa tête, pour atteindre des effectifs dépassant le demi-million, avec pour objectif d'atteindre le million. Et donc, de redevenir ce qu'il était naguère, à l'image des grands partis sociaux-démocrates du nord de l'Europe : un parti de masse.
On saluera cette ambition avec les mots du leader socialiste irlandais James Connolly (fusillé par les Beritanniques après l'insurrection de 1916) : "Salut donc à la canaille, incarnation du progrès", la "canaille" étant évidemment, pour les adversaires de Corbyn au sein du Labour, Corbyn lui-même et ses partisans, et le "progrès" étant la redécouverte de ses racines et de sa vocation par un parti rendu politiquement insignifiant par les "sociaux-libéraux" blairistes.
Faire du neuf avec du vieux : Un
joli paradoxe, que ce rejet aux orties d'un « modernisme »
acratopège pour retrouver la capacité de se projeter dans
l'avenir...
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