Crise de la presse romande : le journal, cette vieillerie

25 licenciements, 11 départs à la retraite anticipée, 7 mandats de
pigistes révoqués : c'est le bilan de l'opération lancée par Ringier
Springer contre l'Hebdo et Le Temps. Et on dit bien "contre",
puisqu'elle a consisté à tuer l'un et amputer l'autre (Le Temps perd une
vingtaine de collaborateurs, dont 16 journalistes). Et on s'inquiète
désormais pour la "Tribune de Genève" et "24 Heures", déjà saignés de 27
postes en octobre dernier, et pour tous les journaux dont le sort ne
dépend plus que du bon vouloir de leur éditeur, bon vouloir ne dépendant
plus lui-même que des chiffres de la publicité récoltée -et surtout pas
de critères aussi obsolètes que la qualité du journal -cette vieillerie
dispendieuse qui ne reçoit même plus en suffisance la manne publicitaire
qui nourrissait ses propriétaires : "nous ne faisons que tirer les
conséquences des bouleversements dans la consommation des médias par nos
clients", a sobrement résumé Ringier Springer.
Quand le modernisme est analphabète, l'archaïsme tient de la résistance culturelle
Le naufrage de l'Hebdo, après 26 ans de navigation, et les avarie du Temps ont, logiquement, remis à l'ordre du jour la question d'une aide publique à la presse. La question, pas les réponses. Actuellement, l'Etat apporte une aide indirecte d'une trentaine de millions à toute la presse écrite, y compris à celle qui dépend de grands groupes comme Ringier ou Tamedia. L'Etat aide donc Ringier et Tamedia. Merci pour eux, mais à quoi cela rime-t-il de les soutenir quand eux-mêmes ne soutiennent plus leurs propres titres, dans un paysage médiatique de plus en plus outrageusement dominé par de grands groupes, dont les media ne sont d'ailleurs souvent qu'un champ d'activité parmi d'autres, ce qui les amène à les sacrifier sans barguigner si tel est leur intérêt immédiat. Ce serait alors d'un soutien aux media indépendants, contributeurs au débat démocratique, dont il s'agirait de préciser les modalités. Mais aux media indépendants de qui, et de quoi ? de toute évidence, ni l'Hebdo ni Le Temps ne sont indépendants de Ringier -un étranglé l'est en effet assez peu de son étrangleur.
Et le propriétaire des deux étranglés d'affirmer, au Conseil d'Etat vaudois, sur le mode de la "vérité alternative" à la Trump, que son intention était de "développer Le Temps". De le développer sans journalistes ? C'est vrai que ça encombre, les journalistes. D'ailleurs, la presse papier aussi, ça encombre. Quant à vous, aimables lecteurs, résignez-vous : vous n'importez aux grands groupes de presse que pour la minute de cerveau disponible pour la pub qui entrelarde les articles qu'en survivants des temps archaïques vous vous obstinez à lire. Avant peut-être, pour comble d'anachronisme, aller acheter un livre dans une librairie : Quand le modernisme est analphabète, l'archaïsme est une résistance.
Quand le modernisme est analphabète, l'archaïsme tient de la résistance culturelle
Le naufrage de l'Hebdo, après 26 ans de navigation, et les avarie du Temps ont, logiquement, remis à l'ordre du jour la question d'une aide publique à la presse. La question, pas les réponses. Actuellement, l'Etat apporte une aide indirecte d'une trentaine de millions à toute la presse écrite, y compris à celle qui dépend de grands groupes comme Ringier ou Tamedia. L'Etat aide donc Ringier et Tamedia. Merci pour eux, mais à quoi cela rime-t-il de les soutenir quand eux-mêmes ne soutiennent plus leurs propres titres, dans un paysage médiatique de plus en plus outrageusement dominé par de grands groupes, dont les media ne sont d'ailleurs souvent qu'un champ d'activité parmi d'autres, ce qui les amène à les sacrifier sans barguigner si tel est leur intérêt immédiat. Ce serait alors d'un soutien aux media indépendants, contributeurs au débat démocratique, dont il s'agirait de préciser les modalités. Mais aux media indépendants de qui, et de quoi ? de toute évidence, ni l'Hebdo ni Le Temps ne sont indépendants de Ringier -un étranglé l'est en effet assez peu de son étrangleur.
Et le propriétaire des deux étranglés d'affirmer, au Conseil d'Etat vaudois, sur le mode de la "vérité alternative" à la Trump, que son intention était de "développer Le Temps". De le développer sans journalistes ? C'est vrai que ça encombre, les journalistes. D'ailleurs, la presse papier aussi, ça encombre. Quant à vous, aimables lecteurs, résignez-vous : vous n'importez aux grands groupes de presse que pour la minute de cerveau disponible pour la pub qui entrelarde les articles qu'en survivants des temps archaïques vous vous obstinez à lire. Avant peut-être, pour comble d'anachronisme, aller acheter un livre dans une librairie : Quand le modernisme est analphabète, l'archaïsme est une résistance.
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