Traversée du petit-lac de Genève : tunnel-pont-tunnel ad libitum
Crédulité, foi et résignation
Le Conseil d'Etat genevois a annoncé qu'il avait « missionné » le Conseil consultatif de la traversée du lac sur deux nouvelles thématiques retenues suite aux recommandations énoncées dans le rapport du Conseil du 25 septembre 2017. Le gouvernement de la Parvulissime République s'était déjà prononcé, sous la forme d'une recommandation, en faveur de l'option "tunnel-pont-tunnel" consistant en des accrochages souterrains sur les berges, puis en un pont émergeant à une distance des rives supposée permettre "le respect des normes de bruit". Les communes friquées de la rive droite du lac auraient préféré un tunnel, mais se rallient à cette option "tunnel-pont-tunnel" en voulant croire qu'elle éloignera les nuisances. On ne sait si cette crédulité relève de la foi ou de la résignation. Après tout, dans sa "pêche miraculeuse" Conrad Witz fait bien marcher Jesus sur les eaux du petit-lac... mais là où il a encore pied, quand même...
Pont comme la lune sur Avignon
Donc, un rapport géologique a indiqué au Conseil consultatif sur la traversée du lac que le sous-sol dudit lac, là où se situe le projet de le faire traverser par une autoroute, est vaseux. Autant que le projet, ajouteront quelques mauvaises langues connues de nos services. Donc, le tunnel ne reposerait pas sur une base particulièrement solide -et quoi de plus idiot qu'un tunnel envasé ? De plus, faire la traversée en tunnel obligerait à construire des cheminées d'aération sur les rives, ce qui y concentrerait la pollution. La vase en dessous, les gaz en dessus, voilà pour le tunnel. Quant au pont, ses emprises sur les rives se heurteront certainement à l'opposition des riverains (et sur la rive gauche, on n'a pas affaire à des sous prolétaires ignorants de leurs droits), et c'est la solution qui commet le plus de dégâts à l'environnement. Bref, le tunnel n'est pas possible et le pont n'est pas souhaitable. Mais comme la majorité du Grand Conseil et du Conseil d'Etat) veut à toute force quelque chose qui fasse traverser le petit-lac aux touristes norvégiens désireux de se rendre dans les Pouilles, il fallait trouver une solution. Et la solution a été trouvée : le tunnel-pont-tunnel. Ou la chèvre, le chou et la chèvre. Une chimère trinitaire : un pont qui débute au milieu du lac, à 500 mètres des habitations, avec un tunnel de chaque côté.
Le "Conseil consultatif" chargé de plancher sur l'invraisemblable obsession de la droite genevoise (la traversée routière du "Petit Lac") est donc chargé d'élaborer "un cahier de recommandations qui sera repris par les mandataires des études d'avant-projet (financées par le crédit d'étude actuellement en examen par le Grand Conseil)" et d'examiner le "positionnement des jonctions de bouclement autoroutier et leur insertion dans le territoire". Il a jusqu'à la fin de l'année prochaine pour rendre son avis. Et le Conseil d'Etat d'ajouter que d'ici là, "les instances de pilotage et de concertation du projet poursuivent l'examen des impacts et des bénéfices d'une telle infrastructure" (pour les bénéfices, ce devrait être vite fait : ils sont nuls). Il faudra bien aussi se pencher sur le coût de l'exercice pour les caisses publiques (et sur la dette) : c'est au moins un milliard, et sans doute plutôt deux. On souhaite bonne chance aux "instances de pilotage et de concertation" pour peindre cette ânerie en couleurs aguichantes. Parce qu'il faudra bien revenir devant le bon peuple pour la lui soumettre. Quant à nous, on l'a, le slogan pour la votation : "Pont comme la lune".
Sur Avignon, la lune.
Le Conseil d'Etat genevois a annoncé qu'il avait « missionné » le Conseil consultatif de la traversée du lac sur deux nouvelles thématiques retenues suite aux recommandations énoncées dans le rapport du Conseil du 25 septembre 2017. Le gouvernement de la Parvulissime République s'était déjà prononcé, sous la forme d'une recommandation, en faveur de l'option "tunnel-pont-tunnel" consistant en des accrochages souterrains sur les berges, puis en un pont émergeant à une distance des rives supposée permettre "le respect des normes de bruit". Les communes friquées de la rive droite du lac auraient préféré un tunnel, mais se rallient à cette option "tunnel-pont-tunnel" en voulant croire qu'elle éloignera les nuisances. On ne sait si cette crédulité relève de la foi ou de la résignation. Après tout, dans sa "pêche miraculeuse" Conrad Witz fait bien marcher Jesus sur les eaux du petit-lac... mais là où il a encore pied, quand même...
Pont comme la lune sur Avignon
Donc, un rapport géologique a indiqué au Conseil consultatif sur la traversée du lac que le sous-sol dudit lac, là où se situe le projet de le faire traverser par une autoroute, est vaseux. Autant que le projet, ajouteront quelques mauvaises langues connues de nos services. Donc, le tunnel ne reposerait pas sur une base particulièrement solide -et quoi de plus idiot qu'un tunnel envasé ? De plus, faire la traversée en tunnel obligerait à construire des cheminées d'aération sur les rives, ce qui y concentrerait la pollution. La vase en dessous, les gaz en dessus, voilà pour le tunnel. Quant au pont, ses emprises sur les rives se heurteront certainement à l'opposition des riverains (et sur la rive gauche, on n'a pas affaire à des sous prolétaires ignorants de leurs droits), et c'est la solution qui commet le plus de dégâts à l'environnement. Bref, le tunnel n'est pas possible et le pont n'est pas souhaitable. Mais comme la majorité du Grand Conseil et du Conseil d'Etat) veut à toute force quelque chose qui fasse traverser le petit-lac aux touristes norvégiens désireux de se rendre dans les Pouilles, il fallait trouver une solution. Et la solution a été trouvée : le tunnel-pont-tunnel. Ou la chèvre, le chou et la chèvre. Une chimère trinitaire : un pont qui débute au milieu du lac, à 500 mètres des habitations, avec un tunnel de chaque côté.
Le "Conseil consultatif" chargé de plancher sur l'invraisemblable obsession de la droite genevoise (la traversée routière du "Petit Lac") est donc chargé d'élaborer "un cahier de recommandations qui sera repris par les mandataires des études d'avant-projet (financées par le crédit d'étude actuellement en examen par le Grand Conseil)" et d'examiner le "positionnement des jonctions de bouclement autoroutier et leur insertion dans le territoire". Il a jusqu'à la fin de l'année prochaine pour rendre son avis. Et le Conseil d'Etat d'ajouter que d'ici là, "les instances de pilotage et de concertation du projet poursuivent l'examen des impacts et des bénéfices d'une telle infrastructure" (pour les bénéfices, ce devrait être vite fait : ils sont nuls). Il faudra bien aussi se pencher sur le coût de l'exercice pour les caisses publiques (et sur la dette) : c'est au moins un milliard, et sans doute plutôt deux. On souhaite bonne chance aux "instances de pilotage et de concertation" pour peindre cette ânerie en couleurs aguichantes. Parce qu'il faudra bien revenir devant le bon peuple pour la lui soumettre. Quant à nous, on l'a, le slogan pour la votation : "Pont comme la lune".
Sur Avignon, la lune.
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