Pétition au Conseil Municipal de la Ville de Genève : Des allocations ne sont pas des aumônes



Fort mal inspirée par un mélange assez consternant de mépris social et de clientélisme corporatiste, la majorité de droite et d'extrême-droite du Conseil municipal de la Ville de Genève a, l'année dernière, décidé d'imposer le versement de l'allocation de rentrée scolaire accordée aux familles qui y ont droit (parce qu'elles en ont besoin), sous forme de bons valables uniquement dans les commerces de la Ville de Genève acceptant de se prêter à cet exercice. Or cette limitation a été considérée par la Commission fédérale de la concurrence comme contraire aux lois fédérales. Du coup, le règlement municipal relatif aux aides financières se retrouve, s'agissant du versement de l'allocation de rentrée scolaire, invalide, et doit être à nouveau modifié. Ce serait l'occasion pour le Conseil municipal d'en revenir à un système d'allocation simple, efficace et respectueux de ceux à qui il s'applique. Nous lui avons proposé hier soir d'au moins en étudier la possibilité, il l'a refusé, on passe donc à la vitesse supérieure, et on lance une pétition réitérant cette demande.
La pétition est téléchargeable sur
https://www.fichier-pdf.fr/2018/02/06/petition-allocs/ et y attend votre signature, pour rappeler aux élus municipaux qu'une allocation n'est pas une aumône, et que celle-là est, pour autant qu'on en remplisse les conditions, un droit.

En revenir à un système simple, efficace et respectueux de ceux à qui il s'applique.

Le 2 octobre 2017, la Commission de la concurrence (COMCO) adressait à la Ville une recommandation, concernant la funeste décision de la majorité de son Conseil municipal : ne plus accorder d'allocation de rentrée scolaire que sous forme de bons valable dans les commerces de la Ville de Genève qui condescendraient à les accepter. Une idée géniale du PLR, qui n'ayant pas réussi à supprimer purement et simplement cette allocation, s'est rabattu sur sa transformation en aumône méprisante, suivi (évidemment) en cela par l'UDC et le MCG, et, plus étrangement, par le PDC. De l'avis de la COMCO, qui ne se prononce pas sur le fond, la restriction aux commerces de la Ville de Genève de la validité des bons que le Conseil municipal avait décidé de substituer aux versements est contraire au droit fédéral. Du coup, le prétexte du soutien au commerce genevois, allégué par les auteurs de la modification du règlement relatif aux aides financières du service social, se retrouve dissout dans sa propre insignifiance. Il ne reste donc plus comme motivation de cette modification que celle de bien faire comprendre aux bénéficiaires de ces aides en quel mépris on les tient.

Le Conseil administratif n'en a pas moins décidé d'appliquer ce qui reste de la décision du Conseil municipal, et de mettre en place pour complaire à la nouvelle disposition règlementaire des "cartes électroniques de dépenses" et "un réseau de commerces partenaires", réseau ne comprendrait pas l'ensemble des commerces de la Ville mais seulement ceux qui seraient d'accord d'y participer, mais pourrait en revanche comprendre des commerces de toutes la Suisse, de La Plaine à Romanshorn et des Rangiers à Chiasso, en imposant à la Ville de Genève une charge administrative et bureaucratique, et donc des dépenses, parfaitement inutiles et inefficaces, confinant même à l'absurdité, en sus d'être lourdement marquée de mépris social.

Plutôt que de bricoler une telle usine à gaz, il convient d'en revenir à un système simple, efficace et respectueux de ceux à qui il s'applique. C'est que nous demandons donc au Conseil municipal, par une pétition l'invitant à supprimer l'alinéa 5 de l'art. 23A du Règlement relatif aux aides financières du service social, et à en revenir ainsi à un mode acceptable et rationnel de versement des allocations de rentrée scolaire. C'est ce que demande la pétition que nous lançons. Signez-là, elle est téléchargeable sur https://www.fichier-pdf.fr/2018/02/06/petition-allocs/

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