Politique culturelle genevoise : Heureux frémissements
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Les Maires, conseillères administratives et conseillers administratifs
chargés de la culture de 12 villes et communes genevoises, de gauche et
de droite*, rassemblant ensemble une grande majorité de la population
genevoise, ont adressé au Conseil d'Etat une "Déclaration en faveur
d'un nouvel esprit de concertation et de partenariat en matière
culturelle" : rappelant les "défis majeurs concernant un certain nombre
de grandes institutions culturelles existantes ou planifiées", exprimant
"la nécessité d'effectuer un bilan concerté de la pertinence du
dispositif culturel issu de la Loi sur la répartition des tâches" (ce
qui nous suggère qu'elles et ils nourrissent quelques doutes sur cette
pertinence) et, prenant acte de l'aboutissement de l'initiative "pour
une politique culturelle cohérente à Genève", elles et ils demandent au
nouveau gouvernement genevois de s'engager dans la "mise en place d'un
véritable partenariat entre collectivités publiques autour des enjeux
culturels", la "reprise des négociations autour des grandes institutions
culturelles", l'"adaptation planifiée du dispositif d'application de la
LRT (répartition des tâches) au domaine culturel" et à "contribuer de
manière concrète" au soutien aux institutions et manifestations"
culturelles d'importance régionale. Que de bonnes et justes demandes,
qu'on soutient pleinement, d'autant qu'elles émanent des principaux
acteurs de la politique culturelle genevoise : les villes, les
communes... et qu'elles font comme un écho à l'initiative populaire
"pour une politique culturelle cohérente", qui a non seulement abouti,
mais que le Conseil d'Etat soutient et propose au Grand Conseil de
soutenir...
On trouvera le texte de la lettre des villes et des communes sur : https://www.fichier-pdf.fr/2018/06/07/declaration-des-communes-sur-la-culture/
* Carouge, Cologny, Confignon, Genève, Grand-Saconnex, Lancy, Meyrin, Onex, Plan-les-Ouates, Satigny, Vernier, Versoix
"La confiance entre le Canton, les communes et les milieux culturels doit être restaurée".
La répartition des tâches entre les communes et le canton, telle que prévue par la loi (LRT) ? Un exercice "raté", de l'aveu même du président sortant du Conseil d'Etat sortant, François Longchamp, s'exprimant devant des cadres de l'Etat. Mais cette évaluation n'était pas officielle, ni destinée à la publicité (c'est la "Tribune de Genève" qui a vendu la mèche). Officiellement et publiquement, quand le "désenchevêtrement" des compétences pose des problèmes, le canton assurait jusqu'à présent n'y être pour rien, et en accusait les communes (et tout particulièrement la Ville) et leur association (l'association des communes genevoises), qui mettraient de la mauvaise volonté ou poseraient des exigences excessives. Les communes, elles, reprochaient au canton son manque d'ambition, et son manque de considération pour leurs demandes. Bref, on répartissait mieux les accusations que les tâches... Pourtant, plusieurs champs de compétences ont été réorganisés, sans grande contestation : le parascolaire a été municipalisé, l'aide de proximité aux personnes âgées aussi, l'aide à domicile a été cantonalisée, comme le Stade de Genève et la future patinoire... Mais sur le terrain culturel, l'exercice a été perverti. Le nouveau ministre cantonal de la culture, Thierry Apothéloz, reconnaît d'ailleurs que "la confiance entre le Canton, les communes et les milieux culturels doit être restaurée".
L'initiative populaire "pour une politique culturelle cohérente" pourrait largement y concourir : elle réclame une redéfinition de la répartition des tâches entre communes et canton. Une redéfinition qui soit conforme aux intentions de la loi cantonale sur la culture, plutôt qu'à la guerre de tranchées entre la Ville et le canton, entretenue par la droite du Grand Conseil. Thierry Apothéloz, qui se "réjouit de traiter ce dossier en priorité", annonce que "dans un premier temps, nous devons établir un bilan de la loi sur la répartition des tâches sous l'angle de la culture et admettre que des changements sont possibles". Et Sami Kanaan, expliquant la lettre des communes en faveur d'une nouvelle politique culturelle, de résumer : "l'idée consiste à dépasser les blocages actuels afin de revenir à l'esprit de la loi sur la culture votée en 2013". C'est aussi ce que demande l'initiative populaire. Il y avait longtemps qu'on n'avait pas entendu le canton, les villes et les milieux culturels, sinon parler d'une même voix, du moins faire le même constat : en matière culturelle, la "répartition des tâches" doit être revue de fond en comble, en respectant une volonté de "faire ensemble". Reste évidemment pour cela à lever un dernier obstacle : trouver une majorité au Grand Conseil. Et laisser le PLR à ses aigreurs.
On trouvera le texte de la lettre des villes et des communes sur : https://www.fichier-pdf.fr/2018/06/07/declaration-des-communes-sur-la-culture/
* Carouge, Cologny, Confignon, Genève, Grand-Saconnex, Lancy, Meyrin, Onex, Plan-les-Ouates, Satigny, Vernier, Versoix
"La confiance entre le Canton, les communes et les milieux culturels doit être restaurée".
La répartition des tâches entre les communes et le canton, telle que prévue par la loi (LRT) ? Un exercice "raté", de l'aveu même du président sortant du Conseil d'Etat sortant, François Longchamp, s'exprimant devant des cadres de l'Etat. Mais cette évaluation n'était pas officielle, ni destinée à la publicité (c'est la "Tribune de Genève" qui a vendu la mèche). Officiellement et publiquement, quand le "désenchevêtrement" des compétences pose des problèmes, le canton assurait jusqu'à présent n'y être pour rien, et en accusait les communes (et tout particulièrement la Ville) et leur association (l'association des communes genevoises), qui mettraient de la mauvaise volonté ou poseraient des exigences excessives. Les communes, elles, reprochaient au canton son manque d'ambition, et son manque de considération pour leurs demandes. Bref, on répartissait mieux les accusations que les tâches... Pourtant, plusieurs champs de compétences ont été réorganisés, sans grande contestation : le parascolaire a été municipalisé, l'aide de proximité aux personnes âgées aussi, l'aide à domicile a été cantonalisée, comme le Stade de Genève et la future patinoire... Mais sur le terrain culturel, l'exercice a été perverti. Le nouveau ministre cantonal de la culture, Thierry Apothéloz, reconnaît d'ailleurs que "la confiance entre le Canton, les communes et les milieux culturels doit être restaurée".
L'initiative populaire "pour une politique culturelle cohérente" pourrait largement y concourir : elle réclame une redéfinition de la répartition des tâches entre communes et canton. Une redéfinition qui soit conforme aux intentions de la loi cantonale sur la culture, plutôt qu'à la guerre de tranchées entre la Ville et le canton, entretenue par la droite du Grand Conseil. Thierry Apothéloz, qui se "réjouit de traiter ce dossier en priorité", annonce que "dans un premier temps, nous devons établir un bilan de la loi sur la répartition des tâches sous l'angle de la culture et admettre que des changements sont possibles". Et Sami Kanaan, expliquant la lettre des communes en faveur d'une nouvelle politique culturelle, de résumer : "l'idée consiste à dépasser les blocages actuels afin de revenir à l'esprit de la loi sur la culture votée en 2013". C'est aussi ce que demande l'initiative populaire. Il y avait longtemps qu'on n'avait pas entendu le canton, les villes et les milieux culturels, sinon parler d'une même voix, du moins faire le même constat : en matière culturelle, la "répartition des tâches" doit être revue de fond en comble, en respectant une volonté de "faire ensemble". Reste évidemment pour cela à lever un dernier obstacle : trouver une majorité au Grand Conseil. Et laisser le PLR à ses aigreurs.
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