Fonds de tiroir

 

Le Conseil d'Etat propose d'investir 157 millions dans la construction d'une patinoire de 8500 places, d'un parking de 1000 places, de 20'000 m2 de surfaces commerciales. On parle bien d'une patinoire, et on insiste, des fois qu'on confondrait avec le Stade de la Praille... Miam, ça sent bon le référendum...

Interrogé par «Le Courrier» sur la proposition du Conseil d'Etat de Genève d'abolir sa présidence quin-quennale pour en revenir à une présidence «tournante» (chaque magis-trat préside le Conseil pendant une année et laisse place à un.e autre), le président actuel, Antonio Hodgers, ré-sume : «cette présidence unique est un tigre de papier». Ben forcément, elle était taillée pour Maudet...

Le 27 septembre, on vote sur une modification de la loi sur la chasse, destinée à faciliter l'élimination de certaines bestioles supposées nuisibles. Plusieurs espèces sont ainsi visées, mais les partisans de la loi n'en évoquent qu'une seule : les loups. Pourquoi ? Ben, c'est évident : puisqu'il s'agit prétendûment de se protéger de nuisibles, ou en protéger de mignonnes bébêtes d'élevage, genre moutons (les agneaux c'est encore mieux), faut bien cultiver la peur du supposé nuisible, qui menace de les bouffer avant qu'on ait eu le temps de les bouffer nous-mêmes,  Et là, pour faire peur, c'est vrai que crier «au loup !», c'est quand même plus efficace que crier «au cygne !» ou « au castor ! »...

«Que c'est triste Venise, au temps de la pandémie», semblent fredonner les commerçants de la Sérénissime, et tous ceux (et ils sont nombreux) qui n'y vivent que du tourisme, tels les propriétaires d'appartements loués aux visiteurs (il n'y a plus que 50'000 habitants permanents à Venise, trois fois moins qu'en 1970, pour 370 fois plus de touristes)... et pourtant, l'eau du Grand Canal n'a jamais été aussi claire, et les habitants ont repris possession de leur Ville, émancipée par le Coronavirus de sa disneylisation... Reste que cette épidémie, comme toutes celles qui ont précédé (Venise a connu 22 épidémies de preste entre 1361 et 1528) , prendra fin, et qu'il faudra alors choisir entre les intérêts économiques et la préservation d'une ville millénaire et d'un écosystème (la lagune) unique au monde... Et c'est ainsi que Venise est un concentré des choix fondamentaux qu'il va falloir faire : en revenir à l'ancien monde ou en inventer un nouveau...

Communiqué triomphal de La Poste : elle va améliorer ses prestations, le Conseil fédéral a révisé l'ordonnance relative à la loi sur la poste, comme le parlement le lui avait demandé. On se dit : chouette ! Et on lit le détail : c'est promis, juré, les journaux du matin seront distribués avant midi et demi et le courrier sera distribué dans toutes les maisons habitées à l'année. Parce que c'était pas le cas ? Ben dis donc, on tombe de haut... du haut de notre naïveté de défenseurs du service public, quoi...

«Ensemble à Gauche», c'est-à-dire solidaritéS et le DAL, avait lancé et fait aboutir une initiative qui, pour «faire payer les riches», proposait de biffer l'article de la loi cantonale imposant les dividendes à 70 %, en pensant qu'ainsi on pourrait les imposer à 100 %. Manque de pot, si la disposition cantonale était biffée, c'est la disposition fédérale qui s'appliquerait par défaut. Et elle n'impose les dividendes qu'à 50 %. Autrement dit, une intiiative proposant de renforcer l'imposition des actionnaires aboutit à l'affaiblir. «Bonne nouvelle», ricane le PLR, «Ensemble à Gauche veut (enfin) baisser les impôts». Penauds, les gauchos demandent au Conseil d'Etat (à majorité de droite) de modifier le texte foireux de leur initiative. Manque de pot, le Conseil d'Etat ne peut pas le faire. En revanche, il peut, et vraisemblable-ment il va, invalider l'initiative. Et du coup, SolidaritéS annonce qu'elle la relancera,  reformulée. C'est vrai que quand on tient une Genferei, on la lâche pas.

Le référendum merdeux de l'UDC et du MCG contre le projet de loi d'indemnisation des travailleurs précaires ayant perdu leur revenu et ne bénéficiant pas de l'aide sociale ordinaire, a été déposé, avec 7017 signatures (il en faut 5370 valables). Le fonds d'urgence voté par le parlement (c'est-à-dire par la gauche et le PDC) est donc menacé, à moins que la proportion de signatures invalides soit supérieure à l'habitude. Le prétexte du référendum, lancé en fait pour redorer un peu le blason défraichi de la droite de la droite genevoise, est que l'aide d'urgence que prévoit la loi ne serait pas soumise à un critère de légalité du statut de séjour des bénéficiaires. Zont qu'à crever, les sans-papiers. Ou mendier.


Commentaires

Articles les plus consultés