Action du Premier Mai du Solifonds

Des fraises et des luttes

La province espagnole de Huelva est le centre de la culture des petits fruits, comme les fraises, dont la production est assurée par une main d'oeuvre essentiellement féminine et immigrée, venue du Maroc, et ne disposant que de permis de travail saisonniers. Ces travailleuses surexploitées (au lieu du salaire minimum de 48 euros par jour, elles n'en touchent souvent que 32), hébergées dans des baraquements, souvent victimes de violences sexuelles, soumises à des interdiction de travail de plusieurs jours lorsque leur rendement est jugé insuffisant par leur employeur, licenciées et expulsées quand elles se plaignent, sont défendues par un syndicat, le SOC-SAT, qui mène une lutte dans des conditions extrêmement précaires, mais qui a acquis leur confiance et leur permet désormais de déposer plainte et de signaler les entreprises qui ne respectent pas leurs obligations. Le SOLIFONDS (fonds suisse de solidarité avec les luttes sociales) apporte au SOC-SAT un soutien indispensable, qui rend nécessaire notre propre soutien au SOLIFONDS :

SOLIFONDS, Quellenstrasse 25, 8005 Zürich
mail@solifonds.ch www.solifonds.ch

compte postal 80-7761-7


"la solidarité internationale est (...) cruciale : elle nous permet de sentir que nous ne sommes pas seules"

Les fraises espagnoles qu'on trouve depuis des semaines sur les étals de nos supermarchés sont récoltées, dans des conditions indignes d'un Etat européen, par des milliers de travailleuses employées par des entreprises dont les plus importantes en emploient chacune plusieurs centaines, dans des exploitations souvent entourées de barbelés pour empêcher les ouvrières agricoles d'entrer en contact avec les syndicalistes.

Il y a trente ans, les ouvrières agricoles de Huelva étaient payées 30 euros par jour. Trente ans plus tard, elles sont payées 32 euros. Par jour, encore. Sans doute n'y a-t-il  pas qu'en Espagne que les travailleurs agricoles sont exploités (en Suisse aussi : la loi sur le travail ne les protège pas, il n'y a pas de salaire minimum national contraignant, les semaines de travail vont, selon les cantons, jusqu'à 55 heures pour moins de 3500 francs par mois : voir sur www.resistance-au-plat-du-jour.ch) mais l'Espagne a été depuis des décennies transformée en plantation fruitière industrielle pour toute l'Europe, et l'exploitation de celles qui y produisent les fruits que nous consommons a, elle aussi, pris l'importance d'une exploitation industrielle. Face à quoi, militante syndicale du SOC-SAT, Nina González témoigne de l'importance de l'action syndicale auprès des ouvrières qui travaillent dans les champs de fraises : elles "surmontent la peur, parce qu'elles voient qu'un syndicat les défend et les accompagne à la police, chez le médecin ou à l'inspection du travail".

Nina González résume l'exigence de solidarité à quoi appellent le syndicat SOC-SAT et le SOLIFONDS : "la solidarité internationale est (...) cruciale : elle nous permet de sentir que nous ne sommes pas seules, que des gens en Suisse savent dans quelles conditions nous travaillons ici. Grâce à vous, nous pouvons nous faire entendre hors des frontières espagnoles". Là où le fruit (le mot ici prend tout son sens) du travail des ouvrières agricoles de Huelva est consommé.

Même le Premier Mai.


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