Argentine : la société civile contre le massacre à la tronçonneuse

Resistencia

Depuis la fin de l'année dernière, l'Argentine est présidée par une sorte de synthèse de Trump et de Bolsonaro, de conservateur social et d'ultra-libéral économique : Javier Milei, élu pour punir la "caste dirigeante" d'avoir plongé le pays dans une succession de crises ravageuses, mais réservant, une fois élu, cette punition à celles et ceux qui étaient déjà victimes de ces crises : les plus pauvres. Et en trois mois, Milei a réussi à faire passer le taux de pauvreté de 40 à 60 % en s'attaquant "à la tronçonneuse" à l'Etat social.

L'action du premier Mai du Solifonds est une action de soutien aux mouvements sociaux argentins, qui résistent à la mise en oeuvre des délires de Milei.

SOLIFONDS, mail@solifonds.ch, www.fr.solifonds.ch
PC 80-7761-7

Pas une question de choix politique, mais de survie

Javier Milei a eu une majorité électorale pour être élu, mais il n'a ni majorité parlementaire pour gouverner, ni majorité sociale pour soutenir son programme. Face à lui, la société civile est en résistance sur tous les terrains. Et le parlement a rejeté le premier paquet de lois proposées par Milei et son gouvernement -il va donc leur falloir s'attaquer à qui lui résiste victorieusement, à commencer par les syndicats et les mouvements sociaux : un mois et demi après son élection, ils avaient décrété une grève générale, qui avait incité le parlement à faire barrage au président et au gouvernement. Et la lutte continue. Pour des millions de personnes, ce n'est pas une question de choix politique, mais de survie. Une militante du Frente Popular Dario Santillán et du syndicat du travail informel UTEP (Union des travailleurs et travailleuses de l'économie populaire) témoigne : "Les habitants de nos quartiers (elle vit à Esquel, en Patagonie) n'ont pas de travail, pas de revenu pour s'en sortir. Ils ne savent même pas s'ils pourront envoyer leur enfants à l'école". Pour ces femmes, ces hommes, ces enfants, la solidarité concrète mise en oeuvre par les mouvements sociaux est une bouée de sauvetage : cuisines populaires, jardins communautaires, services de conciergerie, coopératives de boulangeries, d'ateliers de couture, de construction, cours d'appui.

Le 24 mars, on commémorait en Argentine le putsch militaire de 1976, et de l'instauration de l'un des régimes les plus sanguinaires d'Amérique latine. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté ceette année à Buenos Aires, non seulement pour ne pas oublier, mais aussi pour proclamer leur refus de se laisser intimider par les attaques du nouveau président et de son gouvernement contre leurs droits les plus élémentaires, la destruction de leurs moyens de subsistance, les entraves à l'action des mouvements sociaux, les menaces sur les droits humains. Le coeur de cette résistance, ce sont les mouvements sociaux. Et ce sont eux que par son action du Premier Mai le Solifonds nous appelle appelle à soutenir. Répondons à cet appel !

Pa que nadie quede atrás
Yo tengo tantos hermanos
Que no los puedo contar
(Athualpa Yupanqui)



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